mardi, juillet 31, 2007

Que se passe-t-il dans les monts Quandil?

Est-ce une simple rumeur? Un réel attentat farouchement nié par le PKK?

Un attentat suicide aurait eu lieu dans un des camps du PKK au Kurdistan sud, tuant, d'après des sources turques, 4 hauts gradés du PKK. L'explosion aurait eu lieu, selon Ismail Avci, correspondant de Zaman à Diyarbakir, après une réunion portant sur la désaffection du public envers le PKK. Riza Altun, tout frais arrivé d'Autriche, aurait quitté la salle peu avant.

Aucune confirmation du PKK, mais on sait que les réglements de compte internes ne sont pas rare au sein de l'organisation. On se souvient de l'assassinat de Kani Yilmaz l'année dernière à Sulemanye, de la fuite précipitée d'Osman Öcalan en janvier 2004 après que Karayilan ait décidé de lui faire la peau.

Dans tous les cas, si quatre dirigeants ont effectivement péri dans l'attentat, cela risque d'être difficile à cacher bien longtemps.


lundi, juillet 30, 2007

Les raisons du vote AKP au Kurdistan

Le grand vainqueur des élections au Kurdistan turc est sans le moindre doute l'AKP. Avec 130000 voix gagnées à Diyarbakir, (de 60000 à 190000), le parti d'Erdogan ramène le DTP au rang de faire valoir dans la plupart des provinces kurdes, à l'exception des zones frontalières d'Hakkari et de Sirnak, traditionnellement proches du PKK.

Mustafa Akyol, en reportage à Diyarbakir, semblé démentir les allégations de certains supporters du DTP, pour qui les Kurdes se sont vendus pour un sac de charbon. C'est en fait tout un effort de développement du Kurdistan qui aurait été mené par le gouvernement AKP. Relogement des habitants des bidonvilles dans des nouveaux immeubles, construction d'écoles, livres gratuits. Le tableau est un peu trop idyllique et mérite d'être examiné avec précautions. Mais le fait est là: pendant que le DTP se perd dans ses querelles idéologiques, l'AKP, sournoisement, parvient à se positionner comme le parti le plus à même de sortir le Kurdistan de son marasme économique. Les raisons qui ont poussé 46% des turcs à voter pour ce parti sont les mêmes.

Pour Mehmet Ali Birand, le vote AKP a progressé dans les régions qui ont bénéficié depuis 2002 d'un effort d'investissement, de programmes sociaux, de constructions d'infra-structures. Ce sont les provinces les plus pauvres (Hakkari, Sirnak, Mus) qui ont au contraire vu le vote DTP augmenter.

Cet effort économique est encore loin de combler l'immense gouffre entre la région côtière de la Turquie et son sud-est kurde. Il n'aurait de plus pas suffit à faire le succès de l'AKP, sans les réformes menées par l'AKP depuis 2002. Le discours de 2005 de Tayip Erdogan à Diyarbakir, reconnaissant le "problème kurde" et les erreurs de la Turquie n'a pas été suivi d'effets remarquables, mais a marqué les esprits: l'AKP est vu comme progressiste sur le plan de la reconnaissance des droits des kurdes, et ses difficultés sont mises sur le dos des militaires, des bureaucrates, de "l'establishement". Quand le gouvernement fait passer des lois sur le "retour au village", permettant aux déplacés de la guerre de rentrer chez eux, c'est le commandant militaire de la province qui refuse l'accès au village. La loi d'Ankara n'est pas toujours valable au Kurdistan: La Turquie, pays obsédé par le centralisme et et l'unitarisme, s'accomode bien de lois différentes pour un Stanbouliote et pour un Vanli...


vendredi, juillet 27, 2007

Les limites de la démocratie

Le problème quand on perd une élection, c'est qu'il est difficile d'accepter ses torts. Ce n'est pas une spécificité turque, mais les réactions des "élites sécularistes" au lendemain des législatives sont assez savoureuses.

L'éditiorialiste anti-AKP de Hürriyet, Emin Çölaşan, fait amende honorable, et avoue avoir l'impression d'avoir vécu sur une autre planète avant d'atterir dans un pays dont il ne soupçonnait pas l'existence. Un bel aveur d'aveuglement.

D'autres persistent et signe: si les partis laïc n'ont pas battu l'AKP, c'est parce que le peuple est stupide. C'est le cas de Hasan Pulur et Cüneyt Arcayürek, de Milliyet et Cumhuryiet. Onuy Öymen, adjoint de Deniz Baykal, affirme que le choix du peuple est "impossible à réconcilier avec la raison". Rien que ça. La raison, la logique, le rationnel, voulait que le peuple se précipite dans les bras d'un parti qui insulte les "bouseux" à longueur de journée.

Özgür Camak pense pour sa part que le peuple a "choisi la trahison" (de qui???) "ils se sont vendus pour un peu d'argent". On reste sur la certitude indéboulonnable que si les gens votent AKP, ce n'est pas de manière réfléchie ou rationelle, c'est parce que l'AKP distribue des sacs de riz. Ce que JAMAIS AU GRAND JAMAIS les autres partis n'ont fait: clientélisme électoraliste? QUEL HORREUR!

Et ça continue, toujours le même Özgür Camak :"On ne peut rien faire avec ces gens (le peuple). J'ai honte des résultats. Nous sommes en face de gens qui ont TRAHI LEURS MARTYRS. Notre peuple n'aurait PAS DU ETRE SI PRAGMATIQUE. J'ai voyagé dans le monde entier, mais je n'ai jamais vu une nation pareille, sans identité propre".

On apprécie la vision de la politique. Je traduis : "incroyable, on fait retransmettre quasi quotidiennement les obsèques de soldats morts pour rien dans le sud-est, on fait chialer les femmes sur des cercueils couverts d'un beau drapeau turc, et ces bouseux ne votent pas MHP??? Mais il faut faire quoi bordel, ça ne marche plus le populisme???"

On a donc un CHP qui accuse le peuple de ne pas être rationnel, et un MHP qui l'accuse d'être trop pragmatique, donc de ne pas assez se laisser guider par ses pulsions primaires.

Le quotidien pro-AKP Zaman se délecte de l'attitude des kémalistes outragés. Mustafa Akyol dans le TDN fait de même... Ils dénoncent en fait cette tendance typique des habitants d'Izmir, des quartiers européens d'Istanbul, d'Ankara, qui voient dans le reste de la Turquie une masse obscure, menaçante, incompréhensible. La plupart peuvent passer leur vie sans jamais sortir d'un triangle Istanbul Ankara Bodrum.

Comme le dit Homéopatix, le beau frère d'Abraracourcix: "Le reste de la gaule, c'est bon pour les sangliers"!

Ce qui est marrant, c'est que le réflexe est le même côté kurde: quoi? Les kurdes n'ont pas voté en masse pour le DTP, à la ligne politique si claire et constante depuis des années??? Salauds de traîtres!

Pas d'espoir de réforme, d'émergence d'une force sociale démocrate ou quoi que ce soit. Ou alors il faudra une sacré révolution de palais au CHP...

mercredi, juillet 25, 2007

Sebahat Tuncel sort de prison

Abdullah ÖCalan va regretter de ne pas s'être présenté comme député.

Sebahat Tuncel, candidate dans la 3ème circonscription d'Istanbul, élue comme indépendante affilliée au DTP, avait la particularité d'être emprisonnée à Gebze, près de Kocaeli. En conformité avec l'article 83 de la constitution, régissant l'immunité parlementaire, la voila libre.

(image Firatnews)




L'AKP au Kurdistan

On s'étonne beaucoup de l'excellent score de l'AKP dans les provinces kurdes de Turquie. Il suffit pourtant de remonter aux élections de 2002, les premières lors desquelles l'AKP se présentait, et aux élections locales de 2004, un échec pour les candidats Kurdes alignés sur une incolore liste "SHP", pour voir que les émanations du parti pro-kurde n'ont jamais pu fédérer toutes les voix Kurdes.


En écrivant mon mémoire en 2004, j'avais comparé les scores des partis pro kurdes lors des dernières élections.


Comme on le voit, les scores spectaculaires de l'AKP dans certaines provinces kurdes en 2007 n'ont rien de nouveau.

Petite comparaison pour le plaisir. Ces résultats sont bien entendu très critiquables puisque mes données en 2004 concernent la capitale provinciale et non la province entière. La comparaison ne permet donc pas de tirer des conclusions définitives et n'a aucune prétention scientifique. Elle ne vise qu'à montrer la force de l'AKP dans le Sud-Est de la Turquie et l'incapacité des formations pro-kurdes à s'imposer comme la première force dans cette région.

Ces résultats n'ont bien sûr RIEN de parfait. Il faudrait pour être rigoureux déterminer quels indépendants se présentaient pour le compte du DTP. J'ai omis volontairement les résultats de Tunceli, où l'AKP a réalisé un maigre 12%, car un des indépendants élus, Kamer Genç, ne se présentait pas pour le DTP. Le candidat DTP élu rassemble 11581 voix, l'AKP 12.207 voix.

Je pense cependant que ce tableau permet de tirer un enseignement majeur: l'AKP EST LE PREMIER PARTI POLITIQUE DU KURDISTAN. Seules Diyarbakir, Hakkari et Sirnak (soit les bastions du PKK) ainsi que Mus placent en tête les candidats indépendants du DTP. Surprise, c'était également le cas en 2004, sauf pour Mus, conquête majeure du DTP en 2007.

Un brillant commentateur de mon blog m'a signalé que les Kurdes qui votaient AKP étaient des traîtres, les vrais Kurdes votant DTP.
Soyons petits et fourbes, et comptons les traîtres.



On a donc un total appréciable de 1 479 155 traîtres kurdes ayant voté pour l'AKP.

Voila. C'est juste un constat. Pour les explications...

On peut par exemple consulter cette excellent analyse sur le site bianet.org, en Anglais.

A vos commentaires!

mardi, juillet 24, 2007

Qui sont les députés DTP?

Inutile d'essayer de voir les députés kurdes indépendants élus le 22 juillet comme un bloc monolithique. Certains sont des apoïstes pur jus, d'autres des figures historiques de la défense des droits de l'homme. L'une enfin devra sa liberté aux 90244 voix qui se sont portées sur son nom dans la 3eme circonscription d'Istanbul.


Sebahat Tuncel est en effet incarcérée à la prison de Gebze dans la région d'Istanbul, comme de nombreux autres membres du DTP, depuis Novembre 2006. Elle est porte parole de la section des femmes du DTP. Son élection lui apportant l'immunité, elle passera directement de la prison au parlement, suivant le chemin inverse de ses prédécesseurs kurdes de 1991. Double symbole, puisque c'est la première fois que la "plus grande ville kurde du monde" Istanbul, envoie un député kurde au parlement.

Akin Birdal, élu à Diyarbakir, a tout du vétéran de la cause kurde et de la défense des droits de l'homme en Turquie. Président de l'IHD (Institut des droits de l'homme), ONG régulièrement attaquée, menacée, traînée en justice, il a survécu à une tentative d'assissinat en 1998 à Ankara. Son agresseur aurait été influencé par Semih Tufan Günaltay, membre des "TIT" (Brigades Turques de la vengeance). Un détail: il n'est pas Kurde !


Pervin Buldan, née à Hakkari en 1967, entre également au parlement. Son mari a été assassiné en 1993, 2 mois après que Tansu Ciller, alors première ministre, ait juré de punir tout ceux qui finançaient le PKK. Son corps avait été trouvé à Bolu avec une balle dans la tête et des traces de tortures, aux cotés de deux autres Kurdes, après avoir été enelvé à Istanbul, à 300 km de là.

Ahmet Türk et Sırrı Sakık (à Mus) réintègrent une assemblée qu'ils avaient du quitter en 1993 après la dissolution du DEP, élus en coalitions avec le SHP d'Erdal Inönü, fils du deuxième président et compagnon d'armes d'Atatürk Ismet Inönü.

Gültan Kisanak (Diyarbakir): fidèle à Öcalan

Aysel Tugluk (Diyarbakir): co présidente du DTP, fidèle à Öcalan, s'est signalé en pestant contre le Kurdistan Sud et en affirmant sa fidélité à Atatürk dans Radikal. La voix de son maître quoi.

Selahattin Demirtas: proche de Tugluk.

Hasip Kaplan (Sirnak): Un des avocats de Leyla Zana. Il a signé la pétition "que veulent les Kurdes de Turquie" en 2004. Celle que Leyla Zana avait signé avant de se rétracter, affirmant ne pas l'avoir lu. Il était candidat en 1999 dans la ville de Sirnak. Il avait fait condamner la Turquie par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, dans une affaire ou les forces de sécurité turques étaient accusées d'avoir fait manger des excréments aux villageois Yesilyurt...












Tous les députés DTP:

Sabahattin Suğvacı (Hakkari), Hamit Geylani (Hakkari), Sebahat Tuncel (Istanbul third district), Ahmet Türk (Mardin), Emine Ayna (Mardin), Sırrı Sakık (Muş), M. Nuri Yaman (Muş), İbrahim Binici (Şanlıurfa), Fatma Kurtulan (Van), Özdal Üçer (Van), Sevahir Bayındır (Şırnak), Hasip Kaplan (Şırnak), Mehmet Nezir Karabaş (Bitlis), Gültan Kışanak, Akın Birdal (Diyarbakır), Selahattin Demirtaş (Diyarbakır), Aysel Tuğluk (Diyarbakır), Orhan Miroğlu (Mersin), Osman Özçelik (Siirt), Şerafettin Halis (Tunceli), Ayla Akat Ata (Batman), Bengi Yıldız (Batman), Pervin Buldan (Iğdır).


lundi, juillet 23, 2007

Fortune de mer

Un des résultats rigolos de cette élection, c'est que Deniz Baykal va devoir améliorer son crawl.




Il a en effet eu l'intelligence de dire que si le CHP perdait les élections, il nagerait jusqu'à l'île de Rhodes. Ce que n'a pas manqué de relever hier soir le député AKP d'Izmir, Ismail Katmerci! "J'espère que Mr Baykal va nager jusqu'à Rhodes, et reviendra en bonne santé".

Au total, le CHP a perdu 5 députés à Izmir, place forte laïque: 11, contre 16 en 2002. L'AKP passe de 8 à 9, le MHP en gagne 4. Le compte est bon! Très belle illustration de la rhétorique belliqueuse et fachisante du CHP: un efficace transfert de voix vers l'AKP pour les dégoutés, pour le MHP pour ceux qui pensent que c'est encore trop mou.

La question cruciale est: Baykal prendra-t-il le soin de bien digérer avant d'enfiler son slip de bain "ay yildiz" et de nager vers Rhodes?

Il pourrait bien couler à pic avant même de se mouiller les pieds: la jeune garde du CHP risque de régler son compte au "dinosaure" (à la tête du CHP depuis 1992, avec un interlude de 10 mois en 1999), accusé de mener le parti de manière fasciste et de ne tolérer aucune contradiction...

"Ne pas s'arrêter, continuer à nager" (détournement du slogan de l'AKP "ne pas s'arrêter continuer sur cette voie). En bas "Voici venu le moment de nager" détournement de "Simdi CHP zamani" (voici venu le temps du CHP)




Confirmation et déception

Baskin Oran ne rentrera pas à l'assemblée. Avec 31100 voix dans la 2eme circonscription d'Istanbul, il est bien loin des 65000 nécessaires pour être élu. La faute au candidat indépendant du DTP, Dogan Erbas, présenté en dernière minute par le parti pro-kurde malgré un accord initial de non concurrence... avec 45811 voix, il n'est pas élu mais atteint l'objectif de nuisance.

Dans la première circonscription, le compagnon de Baskin Oran, Ufuk Uras, ancien président de l'ÖDP, est cependant élu avec plus de 80 000 voix, dans la troisième Sebahat Tuncel totalise 90000 voix et rafle aussi un poste.

A Diyarbakir, comme prévu, les quatre députés kurdes indépendants sont élus. Aysel Tugluk, la "chienne de garde" d'Apo réalise le score le plus faible, néanmoins suffisant. L'AKP rafle pour sa part 6 députés, sur 10 postes.

Dans les autres districts considérés comme Kurdes.

A Agri, aucun député indépendant, contre 5 pour l'AKP sur 5 postes.

A Batman, 2 députés DTPs, 2 pour l'AKP, sur 4 postes.

A Bingöl, 3 députés AKP sur 3 postes

A Bitlis 1 députés DTP, 2 députés AKP, sur 3 postes.

A Elazig, 5 députés AKP sur 5

A Hakkari, 2 députés DTP et un AKP, sur 3 postes

A Igdir, 1 DTP et 1 AKP sur, 2 postes.

A Mardin, 2 DTP, DONT AHMET TURK, et 1 AKP sur 3 postes.

A Mus, 2 DTP et 2 AKP, sur 4 postes.

A Siirt, 1 DTP (Osman Özcelik, ex porte parole du DEHAP, complètement Apoïste...) et 1 AKP.

A Sirnak, 2 DTP et 1 AKP sur 3 postes.

A Tunceli, 2 indépendants sur 2 postes! Ben alors, le vote traditionnellement CHP des Alevis?

A Van, 2 indépendants et 5 AKP, sur 7 postes.

A Urfa, 9 AKP et 2 Indépendants, mais je ne sais pas si il sont DTP.



L'AKP rafle 340 sièges, avec un effarant 46,49%, soit près de l'estimation la plus haute donnée parun sondage (49%) publié par Radikal et accusé d'être anti-CHP.

Les indépendants, dont 23 DTP, totalisent 27 sièges. Sebahat Tuncel et Ufuk Uras devraient voter avec eux. Le président du BBP (scission du MHP) et Mesut Yilmaz sont également élus.

Le CHP (112) et le MHP (71) totalisent 35 % des voix, soit un tiers des votants, soit un score qui rend difficile cette facheuse tendance à parler au nom de la Turquie toute entière. En termes scientifiques, on parle de grosse branloute.

Apparemment, l'AKP, si il peut gouverner seul, n'atteindra pas l'objectif imposé de 370 voix pour l'élection du président. Peu lui importe, la prochaine réforme à l'agenda est l'élection au suffrage universel du chef de l'Etat, qui sera compliquée à bloquer par les 183 défenseurs de la Turquie de 1980.

La mobilisation anti-AKP initiée par l'armée a donc démocratiquent échoué. Seul un coup d'Etat pourra maintenant empêcher l'AKP de gouverner 5 ans de plus.

Chiche!


vendredi, juillet 20, 2007

Portrait de Baskin Oran dans le Monde

Rendons à César ce qui est à César, Guillaume Perrier avait écrit, sans concertation, son portrait de Baskin Oran AVANT Marc Semo

Je corrige donc mon impardonnable erreur suite à des mails de menaces non voilées

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-936796,0.html

e portrait de Hrant Dink est accroché au mur, dans un coin du salon du pied-à-terre stambouliote de Baskin Oran. Le visage doux et franc de son ami journaliste d'origine arménienne, assassiné de trois balles dans la tête, en janvier, sur un trottoir d'Istanbul, le suit comme une ombre douloureuse, forcément omniprésente.


Parcours

1945
Naissance à Izmir.

1968
Devient professeur de sciences politiques à Ankara.

1971
Coup d'Etat militaire. Séjour de sept mois en prison.
Est renvoyé de l'université.

1993
Première rencontre avec Hrant Dink.

2005
Remet au premier ministre un rapport sur les minorités en Turquie.

2007
Candidat indépendant aux élections législatives à Istanbul.


"S'il était encore en vie, c'est peut-être lui qui se trouverait aujourd'hui candidat à ma place", soupire le professeur. Derrière ses fines lunettes, son regard bleu perçant se trouble. D'un geste du doigt, il réprime une larme. "J'aurais aimé qu'il puisse voir ça. Mais peut-être aussi que, si Hrant était encore là, ce moment ne pourrait pas exister." Les obsèques du rédacteur en chef du journal Agos, auquel Baskin Oran collabore depuis 2000, cette "Marche des 100 000" où des Turcs de toutes origines scandaient "nous sommes tous Arméniens", ont ouvert une brèche. "Je me suis dit qu'il était possible de réunir tous les gens de conscience."

C'est dans ce but que ce petit homme calme et poli à la barbe et aux cheveux blancs, s'est lancé, un peu malgré lui, dans la campagne des élections législatives qui se tiendront en Turquie dimanche 22 juillet. Comme candidat sans étiquette dans la 2e circonscription d'Istanbul, "voix de la gauche" et porte-parole autoproclamé "des exclus et des opprimés", il propose d'entrer au Parlement "pour que (leurs) fils et petits-fils ne soient pas tués dans le Sud-Est", où s'affrontent l'armée turque et les séparatistes du Parti des travailleurs kurdes (PKK).

Jeune retraité de l'université d'Ankara où il enseignait la science politique et les relations internationales depuis 1969, il envisageait de couler des jours paisibles loin de toute agitation, dans sa maison de Bodrum, au bord de la mer Egée. "Je n'avais jamais pensé me lancer dans la politique, dit-il. Je n'ai jamais été membre d'un parti ou d'une association étudiante, ni même délégué de classe. Et je n'aime pas tellement aller démarcher les gens, ce n'est pas dans ma nature."

La décision, ce sont ses amis, une poignée d'intellectuels libéraux des beaux quartiers d'Istanbul, qui l'ont prise pour lui. Tout est parti d'un manifeste publié en mars dans le quotidien Radikal, où Ahmet Insel et Seyfettin Gürsel, professeurs à l'université Galatasaray, appelaient à soutenir des candidats indépendants, représentants de la société civile et d'une troisième voie à la turque, laïque et démocratique.

"Ce projet est né d'un constat, explique Ahmet Insel. On se demandait tous pour qui on allait bien pouvoir voter. Le barrage de 10 % des voix nécessaire pour être représenté au Parlement exclut de facto la gauche et l'efface de la mémoire des citoyens." Le mouvement s'organise, sonde la population, dresse un portrait-robot du porte-voix idéal.

"Il y a eu une convergence sur son nom, poursuit Ahmet Insel. C'est une figure connue du droit des minorités et il a le punch pour contrer l'idéologie nationaliste." D'abord effrayé, le candidat se laisse convaincre : "C'est comme un deuxième service national."

Franc-tireur, peu à l'aise dans les séances de serrage de mains, Baskin Oran s'est plié sans broncher à cette mission. Il porte tous les espoirs des Turcs libéraux, déçus par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan et veut promouvoir la société arc-en-ciel à la turque. "Baskin, c'est la baguette magique, s'enthousiasme Cengiz Aktar, professeur à l'université Bahçesehir. Il sera la véritable opposition, celui qui va remuer la merde." Un trublion qui, grâce à l'immunité parlementaire, pourrait démultiplier sa liberté de parole.

Le candidat évoque déjà "les quatre cadavres enfermés dans le placard : le Kurde, l'Arménien, Chypre et l'islam, qui commencent à puer." Baskin Oran veut faire voler en éclats "tout ce qui a été appris par coeur", les réflexes identitaires, les tabous historiques, "le kémalisme figé depuis les années 1930" et "la paranoïa de Sèvres", cette peur vivace née du traité signé en 1920 qui prévoyait le dépeçage de l'Empire ottoman entre les puissances occidentales, mais qui ne fut jamais mis en application.

Des paroles et des chroniques qui claquent et piquent au vif les nationalistes. Comme en 2004, lorsque Baskin Oran et Ibrahim Kaboglu présentent, à la demande du gouvernement, un rapport sans concession sur les droits des minorités en Turquie. Ce document officiel leur vaut d'être poursuivis par un procureur, au titre de l'article 301 du code pénal qui punit "l'insulte à l'identité nationale turque". Les invectives ont suivi, comme celle du député de centre droit, Süleyman Saribas, qui lance depuis la tribune du Parlement : "Demandez donc à leurs mères qui sont leurs pères ! Ils en ressortiront plus instruits."

Puis les menaces de mort. Depuis l'assassinat de Hrant Dink, Baskin Oran est protégé par un garde du corps. Mais, pour ses ennemis, l'universitaire, reconnu comme l'un des plus brillants de sa génération, n'est qu'un "aristokrat" déconnecté, un "fils de George Soros" à la solde des puissances étrangères et soutenu par les Kurdes du PKK. Il a pourtant dénoncé sans ambiguïté le terrorisme kurde et l'ethnonationalisme, cette "maladie infantile" dont souffrent les Kurdes autant que les Turcs. Une condamnation qui lui a même valu les foudres d'une frange du DTP, parti légal proche du PKK.

Pur produit de la gauche kémaliste, fils d'un juge républicain élu député d'Izmir sous les couleurs du CHP (Parti républicain du peuple), Baskin Oran n'était pas prédisposé à remettre en cause sa propre éducation. Ce sont ses premières recherches de jeunesse, sur le nationalisme africain et sur les droits de la minorité turque de Grèce, qui l'éclairent sur son propre pays. "Je veux rassembler les alévis, les féministes, les écologistes, les homosexuels... Les minorités au sens large. La gauche traditionnelle n'a pas été capable d'embrasser ces forces sociales et ne connaît que les Kurdes et les ouvriers."

Et puis, il y a sa rencontre fondamentale avec Hrant Dink. Un jour de 1993, quelqu'un l'avait appelé à l'université. "Mon nom est Dink. Dans votre chronique de cette semaine, vous avez abordé la question des injustices subies par les Arméniens. Cela nous a beaucoup touchés", avait dit l'homme au bout du fil. Avant de se mettre à pleurer.

Guillaume Perrier
Article paru dans l'édition du 19.07.07.

jeudi, juillet 19, 2007

Portrait de Baskin Oran dans Libé

Turquie de droit

Baskin Oran, 62 ans, universitaire turc. Candidat aux législatives, laïque, de gauche, défenseur des minorités, il est menacé comme le fut, avant lui, son ami Hrant Dink, journaliste assassiné.

Par MARC SEMO, photo Ara GülER

QUOTIDIEN : jeudi 19 juillet 2007
Jour après jour, il serre par milliers des mains d’inconnus. Il a un mot pour chacun et explique inlassablement avec des paroles simples son projet d’une Turquie plurielle «de citoyens libres de l’étreinte de l’Etat comme de celle de leur communauté». L’apprentissage de la politique est dur pour Baskin Oran, professeur de sciences politiques, spécialiste internationalement reconnu des droits des minorités, qui pensait bientôt prendre une retraite méritée avec sa femme au soleil de Bodrum, sur la côte méditerranéenne. Pourtant, peu à peu le métier rentre . «Cela se passe mieux que je ne le pensais, les gens regardent la photo du tract, me regardent et puis sourient», s’amuse-t-il.
De meeting en meeting, il est accueilli par les mêmes petites foules bigarrées où se mêlent bobos et syndicalistes, femmes islamistes en foulard et militants de la cause kurde, tziganes et activistes gays. Parfois, surtout quand il est face à des étudiants, les réflexes du professeur reviennent. Il répond sèchement, un rien pédant, sur un argument qu’il juge irrecevable. Mais cela fait partie du personnage et ses partisans s’en amusent.
Cet universitaire binoclard, aux cheveux ras et à la barbe grise, est d’ores et déjà un symbole. Les télévisions internationales s’arrachent ses interviews dans un anglais ou un français parfait. Les médias locaux ne sont pas en reste. Il tranche avec le ronron de la campagne des législatives qui se dérouleront dimanche. Il se veut le candidat «des opprimés et des exclus», celui de toutes les minorités ethniques, religieuses, sexuelles. Sa circonscription d’Istanbul, sur la rive européenne du Bosphore, est «comme un microcosme de la ville» avec des bidonvilles, des quartiers branchés et les hauts lieux de la vie nocturne. Il y a là des Kurdes et des Arméniens, des chrétiens et des juifs. Celui qui se présente comme «la voix libre de la gauche» a de bonnes chances d’entrer au Parlement. « C’est une terrible responsabilité, car c’est la première fois que les diverses organisations de la gauche indépendante et de la société civile ont réussi à se mettre d’accord sur un nom», explique l’universitaire qui, jusqu’ici, n’avait jamais été inscrit à aucun parti. Mais tous, depuis la gauche de la gauche et les alters jusqu’aux réformateurs pro-européens, respectent cet intellectuel qui se revendique lui-même comme «incontrôlable». Ils lui ont demandé d’être leur porte-drapeau. «On m’a fait candidat», explique-t-il en souriant. Après avoir un peu hésité et longuement discuté avec sa femme et ses trois enfants, il s’est finalement lancé dans l’aventure.
Le garde du corps apporte des kebabs achetés au boui-boui en bas. Au QG de campagne comme dans la rue, ce policier efficace et discret est toujours là. Il lui a été attribué pour sa protection en janvier, juste après l’assassinat de son ami Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie abattu par un jeune chômeur d’extrême droite. «Il règne depuis quelques années dans le pays un climat de haine xénophobe, et il y a des milliers de jeunes paumés prêts à tuer en pensant être des héros», explique l’universitaire qui sait être une cible, tout comme le romancier et prix Nobel Orhan Pamuk, qui, lui, a choisi la discrétion.
Depuis des années, Oran reçoit des insultes et des menaces de mort, mais refuse d’y penser. Membre du Conseil des droits de l’homme auprès du Premier ministre, un organisme crée sous la pression de l’Union européenne, il rédige en 2004, avec un collègue, un rapport au vitriol dénonçant «le climat de paranoïa» entourant la question des minorités. Le gouvernement de l’AKP le désavoue publiquement. Les ultranationalistes se déchaînent et portent plainte. «A leurs yeux, ce rapport minait les fondements même de la République en proposant notamment de remplacer le terme Turc par celui de citoyen de Turquie afin de reconnaître symboliquement une totale égalité aux 72 millions d’habitants du pays qu’ils soient turcs, kurdes ou autres», raconte Oran qui, deux ans plus tard, se retrouve inculpé au titre de l’article 301 punissant les atteintes à l’identité turque. Il a été acquitté en première instance mais la procédure continue.
C’est un habitué des combats solitaires, un outsider adepte du «parler vrai» qui cherche à libérer la gauche turque de ses tabous et de ses carcans idéologiques, dont ce kémalisme dogmatique qui prétend perpétuer l’héritage de Mustapha Kemal, fondateur d’une République laïque et jacobine sur les décombres de l’empire ottoman. «Il faut le réinterpréter aujourd’hui dans une Europe et un monde qui ont changé», assure Baskin Oran.
Il avait un trisaïeul grand vizir, tué dans une bataille balkanique. Son père, avocat, était un célèbre député du CHP, le parti kémaliste. Lui-même fut d’abord un marxiste pur et dur, fasciné par les luttes anti-impérialistes en Afrique, auxquelles il consacra sa thèse. Après le coup d’Etat militaire de 1971, il est emprisonné sept mois puis exclu une première fois de l’université. Réintégré peu après dans ses fonctions, il en est à nouveau chassé après le nouveau coup d’Etat militaire de 1980. Il survit comme il peut, travaille sur des chantiers ou dresse des chiens. Mais pour lui, il est hors de question de quitter le pays qu’il veut «changer de l’intérieur». Et surtout il continue à étudier et écrire. De doctes ouvrages universitaires, mais aussi Les Mémoires non-écrites du général Evren, hilarante satire de la junte militaire et de son chef. Le succès du livre le rend intouchable. Finalement, il finit par réintégrer sa chaire de sciences politiques à Ankara.
Chaque nuit, dans l’appartement de son fils réalisateur de télé, où il s’est installé depuis le début de la campagne électorale, le professeur répond personnellement aux centaines de mails qui lui arrivent. Des encouragements. Des félicitations. Des cris du cœur. Il incarne le recours de tous ceux qui se méfient de l’AKP, le parti au pouvoir issu du mouvement islamiste, au réformisme pro-européen de façade, et qui sont écœurés par le nationalisme ombrageux du CHP, la principale force de l’opposition. «Cette soi-disant gauche kémaliste est devenue encore plus réactionnaire et conservatrice que les ex-islamistes», soupire l’universitaire qui mène campagne avec l’aide de quelque trois mille bénévoles. Bon nombre d’artistes, d’écrivains ou d’universitaires de renom lui apportent un soutien actif. Tous sont convaincus que cette «voix libre», ajoutée à celles de quelques autres candidats indépendants, pourra secouer le lénifiant ronron du Parlement.
Gros bosseur et perfectionniste, Baskin Oran s’est déjà mis au travail. S’il est élu, le premier texte qu’il proposera sera l’abrogation du «301» et des autres articles mettant à mal les droits des minorités. Depuis deux ans, l’Union européenne et les organisations de défense des droits de l’homme demandent sans succès l’abrogation de ces textes liberticides. «Ils font honte à la Turquie comme à toute personne de conscience», martèle l’universitaire, qui compte bien mettre les nouveaux députés tout de suite devant leurs responsabilités. Oui, décidément la politique lui plaît.
Baskin Oran en 6 dates
26 juillet 1945
Naissance à Izmir.
1971
Arrestation et emprisonnement pendant sept mois.
1972
Chaire de sciences politiques à Ankara.
1982
Expulsion de l’université pour huit ans.
2004
Rapport sur les minorités.
22 juillet 2007
Candidat aux législatives.

Hurler avec les loups

Une fois n'est pas coutume, je vais me placer du côté des paranoïaques. Après son arrestation en France lors d'une rafle de la police contre l'organisation (convaincue de rackets et de traffics) en février, Riza Altun, un des plus hauts gradés du PKK, s'est retrouvé en Autriche. Remis en liberté alors qu'il est fiché par Interpol, Altun s'est vu signifier une interdiction de quitter le territoire. Il a sauté dans le premier vol Vienne Erbil, et le voila de retour au sein du PKK à Kandil.


Abdullah Gül n'a pas tort de fulminer. Comment l'Autriche a-t'elle pu laisser un leader d'une organisation reconnue terroriste par l'UE quitter tranquillement son territoire? Pourquoi a-til été mis en France en "liberté sous contrôle judiciaire" peur après son arrestation? Les liens d'Altun avec la DST, révélés par l'enquête, ont du y jouer pour quelque chose.

Allez dire aux Turcs maintenant qu'ils ne sont pas victime d'un immense et sournois complot international...


mercredi, juillet 18, 2007

Quand on parle du loup...

Non non, je ne vais pas parler du MHP.

Le DTP se dit prêt à entrer dans une coalition avec l'AKP et tout parti "qui souhaite la démocratisation de la Turquie et une solution à la question Kurde basée sur les principes démocratiques". Celà exclut d'office MHP et CHP, qui ont de toutes façons rejeté une telle offre, sur le principe "on ne négocie pas avec les terroristes, les potes des terroristes, les familles des terroristes, ceux qui les soutiennent, ceux qui connaissent quelqu'un chez eux, ceux qui pourrait connaître quelqu'un, ceux qui vivent dans des régions pleines de terroristes". Bref, pas de Kurdes.

Pour gouverner avec l'AKP, le DTP (qui comptera au maximum 25 députés) demande... 4 ministères. Ils mettent la barre très haut, probablement pour être sur d'en obtenir un. Après tout l'AKP réussira probablement à leur trouver un portefeuille d'avenir, comme la condition féminine ou l'écologie, deux domaines dotés de moyens collossaux.

Mais le problème est que Recep Tayyip Erdogan a affirmé vouloir "quitter la politique si son parti ne pouvait pas gouverner seul". C'est un peu outré comme déclaration, ou alors il fait confiance aux sondages. Reste à savoir ce que devient une "coalition" nécessaire dans ces conditions là: L'AKP peut gouverner seul, mais intègrera le DTP, donc Erdogan reste? Dans un registre plus rigolo, Erdogan a enjoint Baykal et Bahçeli de quitter la politique pour faire la place aux jeunes si leurs partis ne pouvaient pas gouverner seul. Que c'est fourbe!

En attendant, spéciale dédicace à Lionel Jospin

"Une personne qui a toutes ses facultés mentales ne dirait pas une chose pareille. Le Premier ministre défie le peuple en leur disant +si vous ne m'élisez pas, je pars+", a indiqué pour sa part le vice-président du MHP Mehmet Sandir sur NTV.

Dans cette dernière semaine, le DTP tente de dépasser les obstacles toujours plus sournois mis sur sa route. Aux dernières nouvelles, les bulletins de vote, qui auparavant mettaient à part les indépendants afin de faciliter la lecture, font... 2 mètres de long dans le district de Dyarbakir. Les indépendants sont noyés dans la masse, et sont écrits en petites lettres. Comment empêcher les vieux et les illétrés de voter pour qui ils veulent, la grande classe.

mardi, juillet 17, 2007

Le devoir du DTP

Il faudra s'y faire, mais rien de démocratique ne semble pouvoir empêcher entre 20 et 30 députés kurdes indépendants d'accéder le 22 juillet à l'assemblée nationale turque, pour la première fois depuis l'épisode Leyla Zana qui a tant coûté à la Turquie et aux Kurdes.

Une fois élus, ces députés se rassembleront sous la bannière du DTP, énième avatar du "parti légal kurde" ciblé par l'Etat depuis le début des années 90. Il serait fastidieux de revenir sur ses prédécesseurs, du HADEP opposé à la lutte armée torpillé par l'Etat et par le PKK dans un bel ensemble, au DEHAP "voix de son maître incapable de prendre ses distances avec le PKK. Le DTP est aujourd'hui traversé par les mêmes tendances, entre ceux pour qui la cause kurde s'identifie à la santé d'Öcalan, et ceux qui tentent de s'en éloigner.

Le DTP se trouvera donc devant ses responsabilités, et sous les feux croisés du CHP, du MHP et de la Justice. Q'un député s'avise de commencer un discours par "Rojbas" et il sera poursuivi. Qu'un autre fasse comme un député AKP élu en 2002 et indique "Kurde" dans la rubrique "Langues parlées" de son CV, et il subira le même sort. On ne peut que souhaiter que les élus kurdes, Aysel Tugluk en tête si elle est élue comme c'est probable à Diyarbakir, s'abstiennent d'employer le mot "SAYIN" en parlant d'Öcalan.

Bref que le DTP joue le jeu de l'intégration politique des kurdes dans le jeu politique turc, et parvienne à résister à l'immense vague hystérique qui risque de se lever dans le camp des probables vaincus des éléctions.

L'AKP se trouvera également dans une positition délicate. Avec une majorité rognée, il devra trouver des alliés parmis les indépendants afin de s'assurer le quota des 370 députés pour l'élection du président. Erdogan a fait comprendre qu'il pourrait s'allier au DTP. Cette alliance constituerait elle un casus belli pour ceux qui préfèrent une Turquie gouvernée à coups de matraque et de bottes à une Première Dame voilée?

Pour moi, en tant que traître, néo colonialiste impérialiste paternaliste anti turc certifié (il paraît), le DTP a un rôle immense à jouer, un rôle sans proportion aucune avec son futur nombre de députés. Un rôle de pont avec l'administration kurde irakienne, qui ne sera délogée que par une offensive militaire majeure, et encore. Un rôle d'interlocuteur pour la classe politique turque désireuse de voir une solution autre que militaire. Un rôle que le PKK n'est d'ailleurs pas du tout disposé à lui laisser jouer!

En effet, le PKK a compris depuis longtemps qu'il ne pourrait jamais l'emporter militairement. L'armée turque a probablement compris qu'elle ne pourrait jamais écraser totalement un groupe de quelques milliers de montagnards capables de franchir les frontières turques, irakiennes et iraniennes et rompus à la guerilla. Mais l'affrontement sert les "faucons" des deux camps, qui ont besoin l'un de l'autre. Si on passe outre les affrontements quotidiens sur le terrain, la "doxa" actuelle du PKK est "nous ne sommes pas séparatistes, nous voulons une turquie démocratique, etc etc etc". Evidemment ça ne tient pas la route. Mais le désir des dirigeants du PKK, qui est également le désir d'Öcalan depuis facilement 1993, c'est de rejoindre le jeu politique turc, devenant un parti "légitime"

Inconcevable, bien sûr. Personne ne pourrait demander à la Turquie une chose pareille, et l'amnistie réclamée pour les combattants et les cadres intermédiaires ne comprendrait jamais les "hauts gradés" que peuvent être Karayilan ou Bayik. Pourtant, ils s'acharnent. Ils ont pendant des années coupé les plumes leur "aile politique" quand celle ci voulait s'émanciper. (Murat Bozlak ou Feridun Celik en savent quelque chose). Ils ont refusé que le HADEP ou le DEHAP présentent des indépendants. Le DTP le fait cette année, le PKK et les pro-PKK au sein du DTP protestent.

Comme le dit Mehmet Ali Birand, renvoyer perpétuellement le DTP au PKK et lui demander avant toute ouverture de discussion de condamner le terrorisme, c'est faire le jeu du PKK. Pour des milliers de Kurdes, quoi qu'on en pense, le PKK n'est pas "terroriste", c'est l'Etat qui l'est. Et ils votent en partie DTP. L'Etat a tout fait pour ça. Le PKK aussi. Il n'y avait pas dans les années 90 de "troisième voie", et si on était pour un, on était contre l'autre. Il n'a pas tort Mehmet Ali Birand quand il dit "Arrêtons de refuser de prendre nos responsabilités et de blâmer les "éléments étrangers".

Je sais, je nage en plein angélisme. La Turquie actuelle ne semble pas en mesure de soudain décider d'intégrer dans le jeu politique des personnes qui se disent Kurdes avant tout, Kurde et "citoyen" turc. Avant tout dialogue, il faut qu'ils baisent le drapeau et qu'ils hurlent "ne mutlum türk diyene" et "PKK=terroriste". Même si l'opposition nationaliste va perdre les élections de 2007 comme elle a perdu celles de 2002, elle aura le pouvoir de jeter l'anathème et de mobiliser "la rue". Mais sait on jamais...

lundi, juillet 16, 2007

On reparle des Türkmènes


Apparemment, le fait que je parle des Kurdes sans parler des Türkmènes est une preuve irréfutable de mon biais anti-turc et de mon racisme latent.

Je répare le préjudice en tentant de m'intéresser un peu plus à ce sujet.

Je rappelle pour mémoire un article pas si vieux ou je m'intéressais un peu au Front Türkmène Irakien

http://istanbuldakitom.blogspot.com/2006/10/la-carte-trkmne.html

Je m'autocite encore, avec un extrait de mon mémoire concernant les tentatives d'Ankara d'instrumentaliser la minorité Türkmène en 2003 et 2004 (ACTUALISE EN 2004 DONC)

Refusant pendant des décennies tout droit spécifique et même une reconnaissance officielle à sa minorité kurde, Ankara se pose sans y voir de contradiction en défenseur des droits inaliénables et notamment linguistique de la minorité turkmène ou turcomane au Kurdistan Irakien. Leur présence en Irak remonte à la conquête Seldjoukide Les ultra nationalistes, notamment le MHP et le BBP100 lors des préparatifs de l’intervention américaine en Mars 2003, revendiquaient les anciens vilayet de Mossoul et Kirkuk comme partie du territoire turc, notamment au titre des « millions de frères turcomans ». Turgut Özal avec le premier caressé de nouveau publiquement le rêve de rattacher la ville de Kirkuk et ses gisements pétroliers.

Cette politique est pourtant depuis peu dénoncée en Turquie même comme un « politique étrangère tribale » par l’éditorialiste du quotidien Tercüman, Cengiz Candar. Le pouvoir turc allègue ainsi qu’on « ne crée pas un état pour deux chefs de tribus », tout en recevant en grande pompe les chefs de tribus turcomanes au ministère des affaires étrangères. La carte Turcomane est jouée au travers du Front Turcoman (Türkmen Cephesi), parti nationaliste faisant référence à la longue domination ottomane sur la région. Après des années d’oubli consécutifs à la dénonciation des fantasmes panturquistes d’Enver Pacha par Mustafa Kemal Atatürk dans les années 20, on a vu la redécouverte des « frères » du nord Irak, vite instrumentalisés par les nationalistes et l’armée. Le Front Turcoman regroupe depuis le 24 avril 1995 regroupant le Irak Milli Türkmen Partisi (le Parti National Turcoman Irakien), le Türkmen Partisi (le Parti Turcoman) et le Türkmen Birlik Hareketi (le Mouvement d’Unité Turcomane). Aujourd’hui son président est Sanan Ahmat Aga et regroupe : le Parti NationalTurcoman Irakien (Irak Milli Türkmen Partisi), le Parti de la Main Turcomane (Türkmeneli Partisi), le Mouvement des Indépendants Turcomans (Türkmen Bagimsizlar Hareketi), le Club de la Fraternité Turcomane (Türkmen Kardeslik Kulübü), l’Association culturelle et d’aide des Turcs d’Irak (Irak Türklerinin Kültürel ve Yardim Dernegi) et la Fondation culturelle et de l’ « unité du travail » Turcomane (Türkmen Is birligi ve Kültürel Müessesesi).

Sanan Ahmet Aga évalue à 3 000 000 le nombres de Turkmènes vivant en Irak, estimés habituellement à 500 000, et revendique pour son peuple les villes de Mossoul et Kirkuk, considérées par les Kurdes comme partie intégrante d’un futur Kurdistan autonome, menaçant
en février 2003 de réclamer l’intervention des troupes turques si les forces kurdes essayaient
d’en prendre le contrôle. Il revendique comme faisant partie intégrante du « Türkmeneli », pays des Turcomans, outre donc les villes de Kirkuk, Mossoul, Erbil qui ont été« colonisées » par les Kurdes chassés de leur village une bande allant de la frontière turque à la frontière iranienne De fait malgré les « garanties » apportées aux turcs par les Américains dans les dernières semaines précédant la guerre, la prise par les peshmergas de Kirkuk et de Mossoul, où vivent de fortes communautés Turkmènes, mais aussi des colons arabes qui ont remplacé les Kurdes chassés par le régime ne faisait guère de doute. Il est de plus intéressant de noter qu’une partie de la minorité Turkmène s’est opposé à l’idée d’une intervention turque : Jawdat Al Najar, ministre turkmène au sein du GRK à Erbil est allé jusqu’à affirmer que « Les Turkmènes se battront contre les Turcs avec les Kurdes » évoquant le respect par les institutions kurdes des droits de sa minorité (enseignement de la langue, télévision, radio, publications…),ce qui contraste avec ceux des Kurdes de Turquie.

Dans une interview donnée en décembre 2002, il dénonçait déjà les tentatives d’exploitation des Turcomans par Ankara, allant jusqu’à affirmer que la Turquie devrait appuyer aussi bien les Kurdes que les Turcomans et que « la terre des Turcomans est maintenant le Kurdistan ».106 En juillet 2003, le Front Turcoman s’est signalé en refusant de livrer ses armes interdites aux américains (le PDK et l’UPK étaient exemptés de cette mesure). Les incidents opposants régulièrement Turcomans et Kurdes dans les villes de Kirkuk et Mossoul, (13 morts dont 7 Turcomans le 23 Août) sont largement couverts par la presse Turque, et constituent un des principaux problèmes auxquels doit faire face le GRK.

Un an après le début du conflit, l’échec de la politique Turkmène de la Turquie semble consommé : un journal comme le Turkish Daily News, plutôt progressiste mais partisan de l’entrée en guerre de la Turquie pour contrôler le Kurdistan Irakien se permet de parler du « flop » de la Turquie. C’est la « crédibilité » du Front Turcoman qui est ici mise en doute, handicapée par la faiblesse numérique de la population turcomane dans les zones Kurdes, c’est aussi celle d’Ankara qui est dénoncée, au sein même de la population turcomane : opprimés depuis la fondation de la république Irakienne, les Turcomans n’ont bénéficié que tardivement du soutien d’un « protecteur » auparavant soucieux de ses bons rapports avec le
régime de Sadam Hussein.

Au travers d’interviews dans la presse turque transparaît la prise de conscience chez les Turcomans de l’instrumentalisation dont ils sont l’objet, et du but réellement recherché, intervenir dans les affaires internes du Kurdistan Irakien. .. Chez les Turcomans irakiens, le Font Turcoman est finalement crédité d’une audience très faible et n’est pas représentatif de la population qu’il entend incarner. Une partie des Turcomans, de confession chiite, s’est même tournée vers les Arabes chiites radicaux de Mocktader al-Sadr et sont utilisés à Kirkuk pour alimenter la tension entre Turcomans, Arabes et Kurdes. Ankara a également échoué à imposer une représentation turcomane conséquente au sein du conseil de gouvernement irakien, en voulant absolument y introduire le Türkmen cephesi. Malgré les affrontements sporadiques entre Kurdes et Turcomans dans les villes de Kirkuk et Mossoul, il semblerait que les politiciens turcomans, lassés d’être instrumentalisés par la Turquie, se tournent vers l’autorité kurde au travers de ses trois représentants au conseil de gouvernement, Massoud Barzani, Jalal Talabani et Mahmud Osman (Dirigeant du Parti Socialiste du Kurdistan, PSK) pour faire passer leurs revendications face aux Arabes sunnites et chiites.

Je vais maintenant me plonger dans la Türkmenosphère et voir ce qui se dit actuellement...

Sombres scénarii


On peut difficilement accuser Cengiz Candar de ne pas s'y connaître en affaires "nord irakiennes". Dans le bain depuis la fin des années 70, il a été conseiller spécial du président Özal et a contribué aux premiers contacts entre la Turquie et les autorités kurdes en 1991.

Depuis 2003, il est le chantre du dialogue et entre la Turquie et le Kurdistan Irakien, et s'oppose à toute incursion militaire turque. Selon lui, l'avenir de la région passe par une collaboration soutenue entre la Turquie et le Kurdistan, et par un investissement massif dans une région au potentiel pétrolifère phénoménal.

Dans une interview donnée au TNA il n'écarte pas un coup de folie après les élections du 22 juillet, une intervention militaire prélude à un enlisement meurtrier et dangereux pour la Turquie. Pour lui, le véritable patriotisme est de s'élever contre cette catastrophe annoncée. Il compare même les responsables militaires actuels à ceux de la fin de l'Empire Ottoman, engagés dans les guerres balkaniques aboutissant à la perte de lambeaux entiers de l'Empire et causant des dizaine de milliers de morts lors de l'offensive caucasienne d'Enver Pasa au début de la première guerre mondiale: alors que tout semble indiquer qu'une intervention serait catastrophique, le délire nationaliste et l'utilisation du PKK dans les jeux de pouvoir à Ankara pourrait aboutir à une invasion.

Qu'en attendre? Cengiz Candar rappelle que les interventions des années 90 avaient l'aval des américains et voyaient les forces kurdes collaborer contre le PKK (impliqué dans la guerre civile PDK / UPK), ceci sans résultat notable puisque le PKK est toujours là.

Une intervention aujourd'hui verrait la Turquie se mettre au ban de la communauté internationale, s'opposer à ses alliés américains et se battre contre les peshmergas de l'UPK et du PDK. Un allié de poids cependant, l'Iran d'Ahmedinedjad. Dans les cerveaux embrumés de certains va-t-en-guerre souvent anti-tout-ce-qui bouge (kurde, arménien, grec, européen, américain, démocrate) croisés ici ou là sur le net, l'avenir de la Turquie passe par un rapprochement avec les peuples turcophones, en tournant le dos à l'Europe impérialiste qui ne rêve que de mettre la main sur les immenses ressources de la Turquie.

Oui, on en est encore là.






Disponible chez vous maintenant

Je ne suis même pas sûr qu'il faille comprendre le turc pour la comprendre celle là :)


vendredi, juillet 13, 2007

Acte antipatriotique de la justice turque

Le bureau du procureur général d'Ankara, probablement liés aux intérêts du grand capital colonisateur arméno-kurde, a ouvert une enquête sur "l'association" VKGB (Vatansever Kuvvetler Güç Birligi Hareketi)(Action de l'union de la force des associations patriotiques)(en gros!).



La VKGB serait lié à une quarantaine de crimes et a des liens au plus haut niveau de l'armée et de la police. De manière amusante, d'après les premiers résultats de l'enquête, la VKGB aurait des liens avec l'assassinat de Hrant Dink, les égorgés de Malatya, le massacre du conseil d'Etat, et l'assassinat du prêtre italien à Trabzon. Sans oublier bien sur le dépot d'arme retrouve à Istanbul... cela nous renvoie aux "supers seniors" dont j'ai parlé plus tôt, et à l'immense Veli Küçük...

Elif Özmenek dans le TDN et Erkan Acar et Sedat Güneç dans Zaman nous en disent plus sur cette nébuleuse.

Le VKGB a été fondé (ô surprise) par d'anciens membres des ülkücü hareket (les loups gris), probablement déçus par la tentative de "respectabilisation" du MHP. Leur chef, Taner Ünal (arrêté en mai), pense que Ismet Inönü a permis aux "non-turcs" (et c'est là que c'est drôle, non turc veut dire pour lui non sunnites) d'infiltrer les rouages de l'Etat. Le but du VKGB est de remettre les "vrais turcs" à la tête de l'Etat, de l'armée, des finances, etc.

A part ça l'ultranationalisme turc n'a rien d'ethnique, mais ne considère comme "vrai turc" que les turcs sunnites "de souche"... L'association compterait "600 000 membres", 3000 selon la police. Le VKGB se charger de déterminer qui est un "vrai patriote" et qui est un "traître". Le monde en noir et blanc... ou en rouge et blanc.

D'après l'enquête, le VKGB préparait des actions en vue des élections du 22 juillet. Une villa de Trabzon appellée "le chateau" est utilisée pour l'entraînement paramilitaires des membres. Une zone forestière de Bolu serait utilisée pour même but...

Parmis les noms cités dans l'enqûete, celui d'un ancien commandant régional de la gendarmerie, Hasan Kundakçi revient avec insistance. Une association soeur, Kuvayi Milliye, fait prêter à ses membres le serment de "tuer ou mourir", la main sur un pistolet. Ces deux associations se sont unies en mars 2005 à Ankara, dans une cérémonie au cours de laquelle Kundakçi a donné un discours, et où le président de la république de chypre nord (autoproclamée) a envoyé des fleurs. On trouvait aussi Vural Savas, procureur honoraire de la haute cour d'appel ainsi qu'Erol Bilbilk de l'Isçi Partisi de Perincek (groupuscule marxisto-fasciste)(ca existe.)

D'après l'enquête et des écoutes téléphoniques, les ordres viendraient d'un "Numéro 1" que la police n'a pas encore identifié. Parmi les spéculations revient le nom de... Veli Küçük. Toujours d'après les écoutes, les membres seraient encouragés à "participer avec enthousiaste" aux funérailles des "martyrs". Et moi qui ai osé dire que ces funérailles étaient récupérées par les nationalistes.

Ce qui est rassurant c'est que la justice turque semble agir, malgré les liens évidents que ce groupuscule entretient au sein de l'armée et de la police. Ce qui reste à voir, c'est les conséquences de cette affaire: va-t-on remonter jusqu'en haut? Veli Küçük va-t-il rester en liberté? On se rappelle qu'il a porté plainte pour diffamation contre le fils de Hrant Dink...

jeudi, juillet 12, 2007

Nouvelles de Campagne

Devlet Bahçeli (Etat avec jardin, littéralement) , le leader du MHP à la suave voix de crooner, a accusé Recep Tayip Erdogan d'être "le plus grand terroriste politique et saboteur de l'histoire de la Turquie". "Vous paierez le prix du sang des martyrs, du terrorisme, du séparatisme, et des richesses nationales que vous avez pillé!"

Rien de moins.

Abdullah Öcalan, ex-plus grand terroriste de l'histoire de la Turquie, proteste énergiquement. Encore un qui veut lui piquer la vedette.


De son côté, Baskin Oran "divise les diviseurs"

Et puis de l’autre côté, s’il est bien question de diviser les votes, alors c’est un vrai plaisir. C’est une mission patriotique que de diviser les votes d’un parti qui défend l’article 301 du code pénal. C’est un immense honneur que de diviser les votes de tous ces gens qui veulent traîner tous les buveurs de raki en dehors de villes, dans des zones rouges. Moi, je divise les diviseurs : « bölücüleri bölüyorum ».


mardi, juillet 10, 2007

A voir



Le blog de campagne de Baskin Oran avec de nombreux messages en anglais, et un portail vers une véritable Baskinosphère!

Encore 12 jours, et on semble très optimiste... il ne faudrait que 65 000 voix à Baskin pour être élu!




Je vous invite à vous rendre également sur le blog d'un journaliste du journal arménien Agos qui tente d'analyser le vote des minorités (arméniens, alévis). Très instructif

Armenians who think of not voting or who think of voting for the CHP should think again. For those who cannot digest the suggestion “voting for AKP is claiming democracy,” there are independent candidates.

lundi, juillet 09, 2007

La Petite Phrase Mesquine de.....

Kemal Dervis, administrateur du Programme des Nations Unies pour le Developpement (PNUD)


Aujourd'hui, vous pouvez rajouter des avions de combat et des missiles, vous ne combattrez pas les vrais fléaux de l'humanité que sont le terrorisme, les pandémies et le réchauffement climatique. L'aide est infiniment plus efficace que des chars, mais elle suppose que l'on sorte des conservatismes budgétaires qui reconduisent d'année en année les mêmes dépenses en faveur d'armées régulières inadaptées dans le monde actuel. Je sais de quoi je parle : j'ai été ministre des finances de mon pays, la Turquie.

Encore un qui n'est pas convaincu de l'absolue nécessité de l'hypertophie de l'armée Turque! HAIN! (traître).


Jusqu'au bout

L'entrée des députés kurdes au parlement ne semble pas faire de doutes. Un sondage commandé par le New Anatolian donne l'AKP en léger recul, de 364 sièges actuels à environ 300. Ce qui lui laissera la majorité, mais pass assez pour atteindre la nouvelle trouvaille des "laïcs", le "quorum" de 367 sièges nécessaires pour l'éléction d'un président de la République. Nécessaire depuis Avril 2007, puisqu'il n'a jamais été respecté auparavant, quand il s'agissait de faire élire les bisouteurs de galons à la Sezer ou Demirel.

Le CHP atteindra lui les 20%, ce qui paraît légèrement insuffisant pour parler au nom de la Turquie entière, surtout avec un recul de 177 à 145 sièges. Bien aidé par les délires interventionnistes, les "Sehit Shows" et les réactions épidermiques aux '"Hepimiz Ermeniyiz", le MHP franchirait allégrement la barre des 10% avec un joli 13%. lui assurant 75 sièges.

Comme on le voit, même une alliance CHP-MHP ardemment souhaitée ICI ne sera pas suffisante pour contrer l'AKP. Lequel sera par contre plus ou moins obligé de composer avec les indépendants de gauche, turcs et kurdes comme magistralement analysé ici.
Le CHP ne parviendra jamais au pouvoir s'il ne s'allie pas avec le MHP. Donc moi je veux bien qu'on ostracise ce parti et les gens qui votent pour lui mais alors il faut en faire de même avec le DTP car Erdogan lui n'aura pas mauvaise conscience à réaliser une alliance avec certains candidats élus sous la bannière "indépendant" mais qui une fois élus formeront un groupe DTP à l'Assemblée.

Un moment donné, il faut regarder les réalités turques telles qu'elles sont. Soit le CHP reste pour tjrs dans l'opposition et donc il laisse le pouvoir aux islamistes et aux pro-kurdes et à tous ceux qui à l'image de Baskin Oran veulent transformer la turquie en une démocratie musulmane et communautariste soit il fait alliance avec le MHP.

Bon évidemment, parler d'opposition démocrate en tenant la main aux loups gris me semble un peu difficile, mais j'ai l'esprit mal tourné.

D'ailleurs, dans l'exemplaire démocratie turque où les Kurdes n'ont pas à se plaindre car ils ont les mêmes droits que les autres, le DTP tente de faire campagne.

22.06.2007 The General Staff registers a complaint against Mahmut Alinak, candidate in Kars (eastern Turkey). The complaint to the Ministry of Justice is based on a speech of 24 April 2007, in which Alinak said, "We do not want any of our young people to die, neither as soldiers nor as guerrillas"

Voila donc un candidat attaqué pour avoir dit "un jeune qui meurt, c'est moche".

22.06.2007 In Van (eastern Turkey), independent candidates Saim Kartal, Özdal Ücer and Fatma Kurtulan are met by gendarmerie officer Kemal Zeybel, who tells them that rallies are forbidden and then shoots in the air when the crowd does not disperse.

La gendarmerie est neutre et protège les citoyens, surtout d'eux-mêmes.

27.06.2007 Posters of candidate Serafettin Halis in Tunceli (eastern Turkey) are confiscated after three local peace courts decide that they incite hostility and hatred.

Encore un qui a du parler de paix, salopard de séparatiste...

01.07.2007 When Bursa candidate Armagan uses the purple flags which represent the "Thousand Hope candidates" in an election Office opening, police confiscate the flags, arguing that they are illegal

Rouge, vert, jaune, on savait. Mais mauve???

05.07.2007 Hilmi Karaoglan, candidate in Tekirdag (western Turkey), is arrested for playing Kurdish music in his election bus.

La musique kurde est NECESSAIREMENT pro PKK, et si vous dites le contraire vous l'êtes aussi.

Sur l'Istiklal, alors que le CHP, le TKP, l'IP tiennent leurs stands, le DTP doit démonter sous pression de la police qui leur dit que le stand ne peut se tenir à moins de 50m d'un bureau éléctoral. La grande question est: les portes de ce bureau font elle plus de 80 cm de large??? (motif invoqué en 2004 pour refuser l'ouverture d'une école de langue kurde).

Pour suivre tout cela...


http://www.bianet.org/index_eng_root.htm: une agence de presse indépendante, véritable référence pour suivre les procès en cours et les élections.

http://www.antenna-tr.org/ : je viens de découvrir. Une initiative pour les droits de l'homme qui semble assez critique... j'apprécie notamment l'introduction cynique sur les "dangers de la liberté d'expression!





vendredi, juillet 06, 2007

Les coupables, les voila!

Hrant Dink avait été condamné au titre de l'article 301. Mais la famille Dink n'en a pas fini avec les procureurs psychopates. Source RSF. (merci à sohrawardi.blogspot.com)



Le procureur d’Istanbul a requis, le 14 juin 2007, six mois à trois ans de prison contre Arat Dink. Fils du journaliste d’origine arménienne assassiné le 19 janvier, Hrant Dink, il a comparu en tant que rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos. Il est poursuivi pour “insulte à l’identité turque”, en vertu de l’article 301 du code pénal. Trois autres journalistes du même titre
subissent le même sort: Serkis Seropyan, Aydin Engin et Karin Karakashli.

Encore mieux, l'immonde Veli Küçük a attaque en justice l'avocat de Hrant Dink pour diffamation.

Erdal Dogan, à qui l’ex-général demande dix milles livres turques nouvelles (soit environ 5 500 euros), comparaîtra devant le tribunal de grande instance le 18 septembre. L’avocat a qualifié ce procès de "tragi-comique", affirmant que les procureurs chargés d’enquêter sur l’assassinat de Hrant Dink n’ont pas éprouvé le besoin d’entendre Veli Küçük, alors que ce dernier a été mis
en cause par la famille du journaliste.

A l’annonce de la mort de Hrant Dink, son avocat Erdal Dogan avait déclaré à la presse que son client s’était senti extrêmement intimidé par la participation de Veli Küçük à l’une des audiences d’un procès intenté contre lui pour “humiliation de l’identité turque", en 2006. Personnage clé dans l’affaire “Susurluk” de 1996, qui avait révélé les liens étroits existant entre les forces de sécurité, les gangs mafieux et des escadrons de la mort fascistes, Veli Küçük a été cité à plusieurs reprises au cours d’affaires judiciaires qui n’ont pas toutes été éclairicies.

C'en est trop, je dois en apprendre plus sur ce Monsieur Petit. (le moustachu qui se fait faire un baise main par Muzaffer Tekin)


Ici avec Alparslan Arslan, l'assassin du conseil d'Etat


Oui c'est lui qui porte plainte pour diffamation, on ne rêve pas.

Droits de l'homme au Kurdistan Irakien


On ne va pas tout peindre en rose. Il vaut bien sûr mieux être kurde à Erbil qu'à Mossoul ou à Bagdad. Mais les derniers rapports sur la situation des droits de l'homme dans les provinces administrées par le gouvernement régional kurde sont proprement alarmants.



Human Right Watch a publié le 3 juillet un rapport déprimant sur les pratiques des forces de sécurité kurdes (Asayish) décrivant les tortures, les détentions arbitraires et l'absence de procès équitable pour les détenus. L'enquête a été menée d'Avril à Octobre 2006, et se base sur 150 interviews de détunes.

Lors d’interviews menées dans des centres pénitentiaires d’Asayish, des prisonniers ont raconté à Human Rights Watch que les agents d’Asayish les avaient battus avec des barres de métal et d’autres instruments, les avaient mis en positions de stress pendant de longues périodes, et les avaient gardés menottés et les yeux bandés plusieurs jours d’affilée. La plupart des détenus avec lesquels Human Rights Watch s’est entretenu racontent également avoir été maintenus en isolement pendant de longues périodes. A quelques exceptions près, Human Rights Watch a constaté que les centres de détention d’Asayish étaient extrêmement surpeuplés et insalubres.

La plupart des abus constatés se font dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme". Le Kurdistan est bien sûr spécialement menacé, et à jusqu'ici bien résisté, à quelques meurtrières exceptions près. Il semble cependant, à en croire HRW, que les autorités kurdes ont bien collaboré avec les enquêteurs et ont immédiatement répondu aux accusations du rapport, en tentant d'améliorer les conditions de détention et en forcant les responsables à relâcher les prisonniers détenus sans procès.

Les ONG kurdes, notamment le DHRD (Democracy and human rights development) à Sulemanye ne sont pas surpris des conclusions du rapport.

"We know that arrests have been made without warrants; torture has been carried out; and detention facilities operate with minimal human rights criteria," said Sarwar Ali, a lawyer and a human rights activist at Democracy and Human Rights Development in the Kurdish city of
Sulaimaniyah.

Le Kurdistan doit être consciente de la force de son exemple pour la région, et se doit d'être irréprochable. Or le régime des partis limite grandement le développement économique et démocratique: népotisme, corruption, et impunité pour les "cadres" issus des grandes familles...

Rabin Ahmed Hardi, a prominent writer and critic in Sulaimaniyah, said the international community may be surprised by the report because the KDP and PUK have "painted a beautiful picture of Iraqi Kurdistan".


"It's too optimistic to think that the Kurdish parties will change their dictatorship-like behaviour immediately. It has become a part of their mindset," he said.


Hardi said international pressure would probably not change human rights policies in the region.

"Pressure needs to be mounted on the parties within Kurdistan," he said. "Newspapers, intellectuals and the public should talk about those violations and other issues constantly until the parties respond."


mercredi, juillet 04, 2007

Kémaliste en colère

Je m'étonne parfois de recevoir, au final, que très peu d'insultes et commentaires désobligeants.

Mais en fait il faut fouiner un peu

En matière de "diffamation", il suffit d'entrer sur le site de TE (eu), et d'aller sur le blog d'un certain Tom, qui a séjourné plus d'un an en Turquie, et pas seulement à Istanbul (NDLR Eh ouais, le salaud, il est même allé à Silopi, c'est dire le degré de vice!!!), pour se rendre compte qu'il n'a pas fait que de l'humanitaire....Et ce n'est pas un hasard si ses articles que notre ATT reprend généreusement -et à mon humble avis, fort malencontreusement-, préconisent avec une désolante constance, l'affaiblissement de l'armée turque, donc de la capacité de défense de notre pays...et attaquent en permanence les cadres militaires, y compris ceux qui sont en retraite...

Jeter un coup d'oeil à ce blog plein de haine pour vous en convaincre et continuer de traiter en "ami" un site qui héberge de tels individus:

http://istanbuldakitom.blogspot.com/

et lire surtout : "dix bonnes raisons.." où il crache sur les soldats turcs assassinés...en raillant leur mémoire...
Trop c'est trop..
Et surtout ne pas manquer de regarder le profil de ce monsieur...qui ose dire tout ce qu'il dit, au nom de la liberté d'expression dans ses chroniques de Beyoglu....

Que répondre... oui bien sur je suis un salopard d'agent double, voire triple, comme la Carmélite.
Les "dix bonnes raisons" sont tirées du site de milliyet et probablement formulées par des turcs (puisque j'ai passé un petit moment les traduire en français).

et attaquent en permanence les cadres militaires, y compris ceux qui sont en retraite... Alors la je suis au bord de l'orgasme :D L'ENSEMBLE de la presse turque décrit ces pauvres et paisibles retraités comme d'infames barbouzes impliqués dans les pires traffics, crimes et complots en tous genre, mais je suis l'infâme agent antirépublicain qui harcèle les pauvres retraités et bafoue leur honneur. J'adore ça :)

Dans le même sac, Turquie Européenne se voit accuser d'être pro PKK, pro Islamiste, et probablement pro JudéoCommuniste. T.E soutient AKP pour affaiblir l'armée? SANS BLAGUES????? On aime pas l'armée? Nous? Quelle découverte...

Une dernière

Le soutien apporté par ce site au pro-PKK n'est pas faux puisqu'ils mettent régulièrement en ligne des textes rédigés pat un certain Tom dont il suffit de visiter le blog pour comprendre que c'est un nid de séparatistes kurdes haineux envers la Turquie.

Merci de me remotiver pour écrire encore et encore ces vérités si désagréables sur votre pays fantasmé et figé dans les années 30 ;)


Procès des assassins de Hrant Dink (suite)


C'est amusant ce recours quasiment systématique des ultranationalistes turcs à l'obscénité et à la violence physique. Pour un peu, on pourrait penser que leur cause n'est pas si juste et qu'ils ne sont pas si sûrs de la force de leur argumentation implacable face au simple bon sens.

L'avocat de Yasin Hayal a agoni d'injures Cengiz Candar (enseignant et journaliste progressiste), le traitant de "serviteur de Bruxelles". Du coup, bagarre. Ca commence bien. Un avocat (le même) s'est adressé à la famille Dink en les traitant de "Batards d'Arméniens". La famille de Hrant Dink a été conspuée par les courageux militants du BBP à l'entrée du tribunal. Comme le dit Ismet Berkan, pour ces gens là, ce sont les victimes qui sont les coupables: femme d'un mari assassiné, filles d'un père assassiné, ce sont elles qui sont coupable de trahison. Cette logique n'a rien de neuf: essayez de parler avec certains turcs des dizaines de milliers de réfugiés politiques en Europe. Pas de doute, ce sont des traîtres. Ils donnent une mauvaise image de la Turquie en faisant des demandes d'asile injustifiées, d'ailleurs il n'y aucune raison de demander l'asile quand on est turc, il n'y a pas de réfugiés, juste des migrants économiques qui donnent une mauvaise image de la Turquie, d'ailleurs ces réfugiés kurdes ne sont même pas kurdes ce sont des turcs qui se font passer pour des kurdes, alors hein.

Bref je m'égare. Erhan Tuncel, informateur de la police de Trabzon, n'est pas du tout, mais alors pas du tout content du rôle qu'on lui fait jouer. Se sentant proprement lâché par ses supérieurs, il les charge à mort, les accusant d'avoir ignoré ses multiples rapports les prévenant de l'assassinat imminent de Dink. Yasin Hayal est dégouté, et accuse Tuncel d'avoir planifié le crime revenant sur ses propres déclarations.

(Yasin Hayal, visage du patriotisme héroïque)

Le police semble décidée à étouffer l'affaire. Les caméras de surveillance qui ont filmé la scène ont été récupérées par la police dans la journée du meurtre, et les bandes de la matinée effacées. Les noms cités par Tuncel (8 personnes des renseignements) n'ont pas été inscrite par le greffe, malgré les protestations des avocats de la famille. Ajoutons que le procès est à Huit Clos, du fait de l'âge de Samast (ce qui n'a bien sûr pas du tout été planifié).

Le véritable enjeu n'est bien sûr par la condamnation des trois lampistes, mais bien la capacité ou la volonté de la justice de remonter la filière jusqu'aux véritables commanditaires. C'est ce qu'a demandé Rakel Dink lors d'une intervention émouvante qui devrait lui valoir une rapide inculpation au motif de l'article 301.

Verse 21:3 says "God wishes rightfullness and justice rather than sacrifices. Today, we see the babies who became murderers here; where is the darkness that created them?

The darkness I point to is not anyone unknown. You can find pieces of this darkness in Governorship, in Gendarmarie, in Armed Forces, in National Intelligence Agency, in Police, in Government, in Opposition Part, in parties that do not have a seat in the parliament, and even in the media and the non-governmental organizations. Their names, their positions are known. They continuously create murderers from babies and they do it to serve Turkey.

Un véritable scandale, n'est ce pas, ces allégations sans le moindre fondement?

Le procès reprendra.... le 1 er Octobre. La justice ayant accepté "d'élargir l'enquête". Il ne faudrait pas qu'un coup d'Etat malencontrueux vienne y mettre fin...

mardi, juillet 03, 2007

Procès des assassins de Hrant Dink

Ils ont toujours raison. Même dans le box des accusés, les courageux vengeurs de la patrie outragée ne voient vraiment pas où est le problème. Fuat Turgut, avocat de Yasin Hayal, considéré comme un des rouages du complot qui a abouti au meutre de Hrant Dink, a affirmé que c'est la justice turque qui avait désigné le journaliste comme "traitre à la patrie".


Les forces de l'ordre, accusées au mieux d'avoir fermé les yeux, ne sont meême pas citées par l'accusation. On se souvient des images des policiers posant fièrement drapeau en main aux côtés de l'assassin, Ögün Samast, lors de son arrestation.

L'un des accusés, Erhan Tuncel, a affirmé être un informateur de la police et avoir dénoncé plusieurs fois le complot. Avec le résultat que l'on sait.

Bien plus que les peines encourues par ces sous fifres (25 à 42 ans pour Samast, mineur, prison à vie pour les deux autres) c'est la capacité du tribunal à faire la lumière sur le rôle des barbouzes de l'Etat profond et des groupuscules ultranationalistes qui fait tout l'intérêt de ce procès: le chef de la police et le gouverneur de Trabzon ont été mutés, le chef des renseignements de la police d'Istanbul a été suspendu de ses fonctions. Le chef de la police d'Istanbul qui avait nié dès le début de l'enquête toute dimension politique du crime, avait fait l'objet d'une enquête préliminaire, stoppée sur décision du gouverneur d'Istanbul. Enfin, le rôle du BBP reste à déterminer...



Tout repose en fait sur l'avocate de la famille Dink, Fethiye Cetin (auteur du "livre de ma grand mère" qui avait provoqué un vaste débat sur les filles arméniennes recueillies et converties par des familles turques pendant le génocide): elle s'est faite la main en attaquant en justice le général Dursun Ali Karaduman, commandant des forces paramilitaires de la province de Giresun( décidemment, vive la mer noire) qui avait qualifié Dink de traître lors d'un discours prononcé à l'occasion de funérailles d'un soldat tué par le PKK (décidemment, les obsèques de martyrs sont bien commodes).

Un millier de personne manifestaient à l'extérieur du tribunal (le procès est à huit clos, Ögün Samast étant mineur)


Je vais essayer de suivre le procès au maximum, mais il faut que je trouve le temps. En attendant, et si vous parlez turc, l'idéal reste BIANET. Et si le coeur vous en dit, vous pouvez me traduire les articles!