Et après on dit que les bretons n'ont pas d'humour...

Procès de 11 militants qui ont occupé le chateau de Thierry Des Maréesnoires, président de Total. Lequel n'est d'ailleurs pas inculpé pour l'assassinat de milliers d'oiseaux et mammifères marins, la souillure des côtes bretonnes, les maladies de peau chopées par les bénévoles qui sont venus ramasser tout ca.

Les débats, menés avec placidité par le président François Arnaud, ont surtout porté sur le " vol aggravé", à savoir la consommation de douze bouteilles de crus bordelais pris dans la cave.

Le président : "Vous avez bu du vin ?" Jo Le Guen : "Parfaitement exact." Alain Malardé : "Mais les gendarmes ont bu le coup avec nous." Robert Prigent, un autre prévenu breton : "Ce sont même eux qui en ont bu le plus !" Le président : "A qui appartenaient ces bouteilles ?" M^e Emmanuel Riglaire, avocat de la défense : "Il n'y avait pas de facture, peut-être que c'était à la société Elf."

Le président : "Comment s'est effectuée la préhension des bouteilles ?" Alain Malardé : "Une dans chaque main, monsieur le président." Le même : "On s'est aussi servi dans le frigo." Le président : "Je ne suis pas saisi de ce point." Alain Malardé : "C'est pourtant important, pas de vin sans fromage." Jo Le Guen : "On a plié les tapis en arrivant." Alain Malardé : "Et on a fait la vaisselle avant de partir." Le président : "Vous avez aussi remonté les volets ?" Alain Malardé : "Non, mais ils ne l'avaient pas fait non plus à Toulouse."

Noton que Mr Desmarets avait été entièrement remboursé des pertes causées par le naufrage de son bateau poubelle. Il est compréhensible qu'il souhaite également l'être de son pinard sifflé par ces alcoloos de bretons...

United Colors of Têtes de cons...

Trente-deux personnes ont été blessées, dont trois grièvement, mardi à Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde, lors d'affrontements et d'incidents entre des sympathisants du PKK et la police. Environ 2.000 manifestants se sont violemment heurtés aux forces de sécurité dans la ville après l'enterrement de quatre des quatorze combattants du PKK tués samedi dans des accrochages avec l'armée.

Aux cris de "vengeance", les manifestants, qui brandissaient des drapeaux du PKK et des effigies de son chef Abdullah Öcalan, emprisonné à vie depuis 1999, ont refusé de se disperser après les funérailles, lançant des pierres et des cocktails Molotov à la police qui a riposté avec des grenades lacrymogènes et des pompes à eau.

Six policiers ont été frappés, et l'un d'entre eux est grièvement blessé. Trois journalistes et un soldat figurent en outre parmi les blessés.

Les vitrines de nombreux magasins du centre-ville ont été détruites par les manifestants qui ont également jeté des pierres en direction des bâtiments officiels et caillassé les ambulances venues récupérer les blessés. Un médecin et une infirmière ont été blessés

Deux succursales de banques ont été saccagées et les événements se poursuivaient par endroits dans la ville dans la soirée.

Vingt-trois manifestants ont été interpelllés, selon les services du gouvernorat qui a appelé les gendarmes à la rescousse.

Des incidents similaires se sont produits à Adana (sud), qui compte une forte communauté kurde, après l'enterrement d'un cinquième combattant du PKK.

Quatorze membres de ce mouvement ont été tués au cours du weekend lors de la plus récente opération de l'armée dans l'est du pays. (AFP-DIHA, 28 mars 2006)

Ils ont fait un stage en banlieue parisienne ??????

Que dire...sur certains forums kurdes des gens hurlent au meutre quand des guerilleros du PKK sont tués par l'armée. Sans la moindre sympathie pour l'armée turque, je dois avouer que si on me tire dessus et que j'ai un fusil dans la mains, j'aurai tendance à répliquer, ne serait-ce que par insinct de survie... Il est amusant de voir certaines personnes (bien au chaud et en sécurité dans leur exil européen) appeller à la guerre totale contre la Turquie et ensuite crier à l'assassin quand les soldats turcs tuent des partisans kurdes...malheureusement aucune convention de droit de l'homme n'interdit de tuer son ennemi lors d'un combat, c'est même la définition de la guerre depuis quelques milliers d'années...

A noter que les magasins (cafés, épicieries, banques) qui ont été caillassés sont ceux qui ont refusé de fermer boutique à l'appel du PKK. Quelle meilleure preuve donner des méthodes de ce parti??? Il est interdit de désobéir au parti du peuple kurde, point final. Quelle meilleure preuve également que le soutien apporté par les kurdes au PKK est très loin d'être unanime...il pourra toujours compter sur un noyau de désespérés fanatisés. Les bureaux du MHP ont également été caillassés. Comme quoi on peut parfois être d'accord sur les grands principes ;o)

Notons que Mustafa Karayilan fait preuve de sa franchise habituelle dans sa déclaration du 27 mars

Pendant des années, l’Etat turc a attaqué la lutte de libération de différentes manières et notement en recherchant une alternative à son leadership. Ce but était spécialement dirigé contre Mr Abdullah Ocalan.

Ca j'adore : "Salauds de Turcs, ils font rien qu'à essayer de pas reconnaître öcalan comme chef unanimement désigné par les Kurdes!"

A partir de maintenant, personne au Kurdistan ne peut cacher son soutien à Mr Ocalan. Spécialement en Turquie, chaque Kurde a le droit de dire que il ou elle voit en Ocalan son leader et sa volonté politique. Il n’y a plus à cacher ce que des millions de personnes ont montré publiquement.

Traduction: tous les Kurdes doivent montrer leur soutien au PKK, faute de quoi ils s'exposent à nos méthodes habituelles de conviction.

C'est même plus drôle d'essayer de dénoncer les méthodes de ce parti! Maintenant ils font preuve de pédagogie et expliquent franchement comment ils procèdent...

Ne pas comprendre le message que le peuple Kurde délivre par son comportement, ne peut en aucun cas permettre de résoudre la Question Kurde.

Traduction: si l'Etat turc ne reconnait pas Öcalan comme leader de tous les Kurdes, nous ne laisserons certainement pas la question Kurde se résoudre.

Karayilan fait également référence à Mazlum Dogan, militant PKK qui s'est suicidé dans sa prison le jour du Newroz après le coup d'Etat de 1980, le désignant comme martyr de Kurdes. Il est juste regrettable qu'Apo n'ait pas eu la même inspiration...

Sur les traces de l'empaleur de Turcs...Sigisoara

Vlad Tepes, fils de Vlad Dracul, un grand turcophile devant l'éternel, méritait bien une place dans ces chroniques...

Le village de Sigisoara, sis en plein Transylvannie s'enorgueillit d'avoir vu naître en 1431 celui qui a régné sur la Wallachie et tenu tête aux armées de Mehmet II, le conquérant de Constantinople...Il résume à lui seul la complexité ethnique de cette région, avec son cimetière allemand et juif, son église roumaine orthodoxe et son église hongroise catholique...Nous arrivons de nuit pour tomber au pifomètre sur une auberge de jeunesse non référencée par le Lonely Planet AKA "La bible" pour mes compagnons de voyage. Prix correct, chambre sympa. La particularité est peut être le temple dressé dans un coin de la salle à manger...la maîtresse de maison nous invite à jeter un coup d'oeil à une tache sur le sol. Gasp. En effet, une tête de Jésus se dessine assez nettement, et justifie les diverses icônes, croix, et encens abondamment brûlés. Bienvenue en Transylvannie!! Ah oui détail rigolo, le chat (très sympa) s'appelle Staline. Ce sera "Jojo" pour moi, faut pas déconner.


Je sais, photo de mauvais goût qui ne représente absolument l'impression générale. La visite du village aux aurores est un vrai bonheur. Ciel bleu, soleil chauffant agréablement les os, et perles d'architecture sur la colline surplombant la ville moderne. Contrairement à Bran que nous visiterons plus tard, Sigisoara, malgré sa réputation, n'est pas vendue au grand capital. Quelques boutiques de souvenir (fermées en ce dimanche matin), pas de hordes de touristes, pas de T Shirt "I love Dracula", tout va bien.

Le village est un ensemble de maisons des XV et XVI ème siècle, bien restaurées, peintes de couleurs vives.


Une petite place coquette accueillait les exécutions publiques au bon vieux temps, la maison natale de Vlad Tepes est un restaurant...






Une tâche rouge sur le sol. Apparemment c'est vraiment du sang. Quand même un poil inquiets, on suspecte faute de mieux l'office du tourisme de faire le tour du village avec une bouteille de sans de cochon...:o)

Cet escalier couvert abritait les élèves du collège de théologie quand ils devaient se rendre en haut de la colline...sous le soleil rien de méchant mais imaginer le même endroit la nuit sous la pluie permet de mieux comprendre la réputation de la Transylvannie et la raison pour laquelle elle a tant inspiré les romanciers...

Le cimetière Allemand qui jouxte l'église principale est splendide. Majoritairement des tombes du XIXème siècle, quelques une plus vieilles. Des pierres tombales bien plus anciennes sont exposées le long de l'allée principale, leurs inscriptions souvent illisibles.


La profession est souvent indiquée: avocat, médecin, tailleur, menuisier...


Il faudrait pour rendre justice à cet endroit le voir de nuit et dans le brouillard...la disposition baroque des tombes, les portes rouillées des caveaux et les grands arbres qui ombragent le tout doivent sérieusement éprouver les nerfs!

Amabilité à la hongroise

Petit WE en Transylvannie histoire de sortir de la morosité Budapestoise. Ce que j'ai gardé pour moi les premières semaines semble être partagé par la plupart des étrangers et des hongrois sympas que je connais, et j'ai donc moins honte d'en parler: le Hongrois de base n'est pas aimable, pas souriant, pas serviable. Inutile de le prendre pour soi quand on vous adresse un regard de hareng si vous osez payer avec un billet trop gros ou si une vendeuse prend un air exaspéré quand vous demandez à essayer un jean dans une autre taille: c'est la règle générale. Si vous osez de plus ne pas parler hongrois et que vous l'avouez à la mémé qui vous demande un renseignement, vous êtes certain de vous prendre une volée de commentaires probablement peu aimables...

Le côté sympa de cette antipathie érigée au rang de culture nationale, c'est quand un Hongrois ou mieux une Hongroise est sympa est souriante. Ca m'est arrivé ce matin au supermarché, où généralement je me fais fusiller du regard quand je prétend payer des courses de 3500 forints avec un billet de 5000: une caissière jeune, jolie, anglophone et souriante. Terriblement choqué, je m'en suis ouvert à mon colloc dès mon retour. Rien à faire, il ne m'a pas cru...

Newroz sous contrôle à Istanbul

Le PKK distribue ses drapeaux, la police surveille. Quelques neuneus aspirants shehid balancent des cocktails molotovs ou des caillous, les flics interviennent trop heureux du prétexte. Rien de nouveau sous le ciel gris...


Le fait que de nombreux kurdes suivent encore Öcalan peut laisser perplexe...A Diyarbakir le DTP appellait à la paix et à l'arrêt des combats. Presque au même moment 14 guerilas se faisaient tuer par les forces turques, mieux armées, mieux nourries, à 10 contre 1. Morts pour rien, pour la com' de Serok Apo?


Je suis frappé par la tronche que tirent les manifestants. Au Newroz 2003 à Diyarbakir, tout le monde était hilare...ici on dirait que ca s'ennuie ferme...quelle spontanéité? Les encagoulés n'ont pas 17 ans...



Merci en tous cas à Agata Askowronek qui m'a autorisé à publier ces photos.

La reproduction de ces photos est bien sûre interdite sans son accord!!

Photos Agata Skowronek, all rights reserved.

L'hôpital qui se fout de la charité...

Lu sur www.info-turk.be, un article dénonçant une manifestation des loup gris en France. Tout à fait d'accord, aucun problème, je survole rapidement l'article, quand soudain...

En France, le pouvoir chiraquien est tétanisé par la présence sur notre sol d’une minorité d’origine musulmane évaluée à 9 % de la population et 16 % des naissances (9). Cette attitude est absurde et suicidaire : à ces « musulmans d’origine » (10), la seule proposition honnête serait de leur assurer le libre choix entre l’assimilation et le rapatriement. Mais, paralysé par des contingences mal définies, le pouvoir chiraquien, ne veut surtout pas indisposer les pays du tiers-monde, exportateur de ces populations.

J'ai cru d'abord à un dérapage de plus du Dasnak, parti arménien d'extrême droite qui n'a pas grand chose à envier aux Loups Gris au niveau du racisme et de la connerie messianique, mais non, l'article est signé JEAN GILLES MALLIARAKIS.

A son palmarès, la participation aux activité du mouvement "Occident", extrême droit étudiante, la fondation d'un mouvement "Action Nationaliste", et ô joie, une émission sur l'innénarable "Radio Courtoisie"...à noter aussi le "Mouvement Nationaliste Révolutionnaire", et "Troisième voie".

Pourquoi tant de haine de la part d'un fasciste notoire envers un autre parti fasciste???

J'ai ma version des faits.

"MHP" (parti des loups gris) veut dire Milliyetçi Hareket Partisi, en d'autre termes, parti d'action nationaliste.
Or Monsieur Malliarakis a également fondé un mouvement appelé "Action Nationaliste". On a donc tout simplement affaire à un problème de copyright, ou plutôt dans cet univers de neuneus lobotomisés à un "j'l'ai dit l'premier"...

Je m'en vais quand même écrire à info-turk pour leur dire de vérifier leurs sources...

Debrecen, porte de l'Europe

J'étais hier en visite au camp d'accueil (reception center) de demandeurs d'asile de Debrecen, situé à la frontière Ukrainienne.

Pour un rapport de cette visite, cliquez ICI

Newroz Piroz Be!

Loin du marais putride français, il fait beau à Budapest. Et partout au Kurdistan et dans de nombreuses grandes villes européennes, les Kurdes fêtent le Newroz...



Alors joyeux Newroz et bonne année...

France! Autriche! même-com-bat!

La nouvelle extrême droite autrichienne du successeur et rival de Jörg Haider a lancé lundi une campagne de signatures pour réclamer un référendum contre l'Union européenne, contre l'adhésion de la Turquie et contre l'immigration musulmane.

"Non à la folie de l'Europe !": sur ces affiches et dans des brochures, Heinz-Christian Strache, leader du parti libéral d'opposition FPÖ, reprend les sujets traditionnels de son camp: xénophobie, slogans anti-européens et opposition à l'entrée de la Turquie.

Chaque Autrichien peut signer pendant une semaine cette "demande populaire" (Volksbegehren), lancée sous le slogan "Autriche, reste libre !": si elle recueille au moins 100.000 signatures sur quelque six millions d'électeurs, le Parlement est obligé d'en débattre mais nullement d'ordonner un référendum.

M. Strache part en guerre contre une adhésion éventuelle de la Turquie à l'UE, à laquelle 80% de la population autrichienne est opposée (contre 39% en moyenne dans l'UE), selon un récent sondage "eurobaromètre".

"Avec la Turquie au sein de l'UE, l'Europe aurait des frontières avec la Syrie, l'Iran et l'Irak" et après la Turquie "le Maroc, l'Algérie et Israël voudront intégrer l'UE", a récemment affirmé M. Strache.

Attendez, ca me rappelle quelque chose cette ambiance, mais quoi....

Immigration Qualifiée ??? Permis à Poings au consulat de France à Londres

Quand on parle de fermer les frontières, il faudrait peut être penser à laisser une petite ouverture pour pouvoir respirer...

Une amie turque, étudiante légale en France aurait bien voulu que sa grande soeur vienne lui rendre une petite visite. La soeur en question est étudiante en PHD (doctorat) dans l'université de Cambridge. Vous connaissez? Les courses d'aviron, les prix nobels, les chandails ringards tout ça. Bref la soeur, invitée à une conférence en Italie, demande au consulat de France un Visa de touriste pour visite familiale, présentant un joli dossier avec billets d'avion aller et retour et invitation à la conférence. Pas suffisant. Retour quelques jours plus tard, avec certificat de scolarité à Cambridge et lettre d'invitation de la petite soeur. Rejeté

A l'heure où on parle d'immigration qualifiée, d'attirer en France les meilleurs étudiants étrangers, je m'interroge. Bon c'est vrai qu'un PHD à Cambridge peut faire tâche à coté d'une licence à Villetaneuse, mais ca reste honorable...c'est surtout peu crédible pour une turque apparemment.

La charmante fonctionnaire doute en vrac du motif de la visite "on ne croit pas que vous voulez visiter votre soeur" et des attestations fournies "les turcs produisent toujours des faux papiers". Elle ose même un "vous ne parlez pas assez bien anglais". Il faut savoir que la jeune fille est maître de conférence à Cambridge...Elle ne se laisse évidemment pas démonter et commence à produire textes et article de lois. Paniquée, la préposée aux Ausweiss appelle son chef: Définitivement rejeté et "allez le demander au consulat d'Italie".

Quant à savoir si ce qui a le plus pesé...racisme ou stupidité? Peut être existe-il une circulaire interdisant toute visite familiale turque???




Un autre ami turc s'est lui fait refuser...un abonnement de cinéma! Permis de séjour encore non-reçu, récépissé de la préfecture considéré comme preuve de "situation illégale" par le guichetier du Cine Vox de Strasbourg.

Vivre à l'étranger peut être troublant quand on regarde de loin le pays des droits de l'homme, le phare de l'occident. Donc la si je comprends bien je devrais rentrer signer (au mieux) un contrat précaire, me faire brûler ma bagnole et voir mes amis se faire humilier au quotidien. Ah j'hésite, j'hésite.

Et pendant ce temps dans la douce France. Berroyer et les Bretons.

Vous trouverez ci-dessous ces deux couplets et le refrain afin que vous puissiez juger par vous-mêmes de la haute tenue intellectuelle et morale de ce texte et de son caractère éminemment désopilant. Philippe Bouvard et sa camarilla, dont on connaît l’exquise délicatesse, étaient d’ailleurs hilares.

Couplet 1 :« Ah ! Connaissez-vous bien la Bretagne, avec ses femmes en coiffe et ses hommes vêtus de pagnes, leurs enfants sont hydrocéphales, les garçons sont aussi méchants que les filles sont sales.

Refrain : En Bretagne, en Bretagne, on boit du jus d’andouille et du sirop d’artichaut et nus sur la lande, ronds comme des chapeaux, on fait la nuit des rondes à la lueur des fars aux pruneaux.

Couplet 2 : Et de Quimper jusqu’à Concarneau, on voit passer des femmes promenant des porcs dans des landaus pendant que leurs marins de maris se soulagent dans les flots et refusent de signer le protocole de Kyoto. »

Refrain : En Bretagne, en Bretagne...

Il y aurait donc quatre autres couplets du même tonneau.

Jackie Berroyer a jugé bon de préciser à la fin de son intervention qu’il n’avait rien contre les Bretons, comme si cela n’allait pas de soi.

Petit jeu rigolo, remplacez Breton par Juif ou Arabe. Mais noooon, c'est pas raciste, les Bretons c'est pas un peuple enfin. Faut croire qu'on l'est assez pour ce faire insulter par ce genre de vermine, pas assez pour porter plainte sans passer pour "susceptible". Déja que je me sens français quand çà me gratte, là ca ne risque pas de faire monter mon patriotisme. L'absence totale de réaction dans les quotidiens du jour doit vouloir dire que ca ne porte pas à conséquence...Merde à la Rânce, vive la Bretagne libérée de ce pays de merde.

Ce qui me choque le plus, ce n'est peut être pas ce racisme primaire sous couvert de parisianisme éclairé. Le plus écoeurant, ce sont les réactions trouvées sur divers blogs, commentaires raillant la susceptibilité des Bretons un poil remontés contre ce sommet d'humour gaulois. C'est pourtant tellement logique, et déja dénoncé il y a 40 ans dans "Comment peut on être breton" de Morvan Lebesque. Le Breton est rigolo. Il est plouc, arriéré voire retardé, et il a le toupet de se plaindre quand on le lui fait remarquer. Quel manque d'humour, quelle susceptibilité provinciâle de mauvais aloi. Sans compter que ces barbares ont massivement collaboré avec les allemands et qu'ils approuvent bruyamment les attentats contre les MacDo.

Pour l'instant aucune réaction dans la presse française après ce sketch. La sauce prendra quand la presse parisienne ébahie entendra parler des ces ploucs bretons qui veulent PORTER PLAINTE. Allons bon. Jackier Berroyer passera pour un martyr de la liberté d'expression, un nouveau voltaire. Voire un Flaubert, après tout celui ci en voyage à Fougères avait comparé les Bretons à leurs cochons puisqu'ils se roulaient dans la même fange. Les Bretons qui auront eu le mauvais gout de protester seront traité de nazis, on raillera leur susceptibilité et leur manque d'humour si caractéristique de cette race bornée. Assez différents pour être raillés, pas assez pour être reconnus?

Je m'attend à quelques dessins d'anthologie dans Charlie Hebdo ou le Canard, à base de Porcs et de Brassards Nazis. Simple prédiction

En attendant, je ne suis pas près de chercher du boulot en France.

Emeute à Halabja...la chose la plus diffusée au monde?

La connerie! Une manifestation à Halabja a tourné à l'émeute hier, aboutissant au saccage du mémorial des victimes de l'attaque chimique de cette ville le 17 mars 1988. La population de cette ville, votant majoritairement pour l'union islamiste du Kurdistan, est particulièrement remontée contre l'administration UPK, qu'elle accuse de négligeance et d'exploiter la mémoire des victimes sans rien faire pour la ville. Il est vrai que cette ville semble particulièrement délaissée, connaissant des coupures de courant et d'eau à répétition.

Il reste que les évènement d'hier sont une honte pour les Kurdes, et sont dénoncés dans toute la diaspora à l'exception de quelques excités n'hésitant pas à comparer le KRG (gouvernement régional du Kurdistan) au parti Baath. Un adolescent de 14 ans a en effet été tué dans les affrontements entre manifestants et forces de sécurité. Mais au temps du Baath les pertes auraient probablement été légèrement plus lourdes...

Cette réaction de Vahal Abdulrahman sur Kurdishmedia résume bien mon sentiment...

Being from Halabja does not give those people the right to treat our martyrs disrespectfully. The monument does not belong to the people of Halabja, it belongs to all of humanity. Halabja’s dead are humanity’s dead. If a group of Jews attacked the United States Holocaust Memorial Museum in Washington, DC, are we to do nothing because the dead and the perpetrators were both Jewish?

Le problème, c'est que si les méthodes sont barbares et inexcusables, le motif de mécontentement et réel, et si le KRG ne veut pas donner de prétextes à ce genre de minables, il devrait sérieusement songer à réformer et à faire précipiter l'ensemble de la population kurde de la paix et de la prospérité, s'il ne veut pas donner prises aux partis islamistes kurdes qui attendent patiemment leur heure... A la veille du Newroz, l'optimisme n'est pas de mise au Kurdistan Sud...en espérant que le nord ne bascule pas dans la folie des années 90..

Halabja 18 ans après

Demain 17 mars, le Kurdistan commémore l'attaque au gaz de combat de la ville d'Halabja, district de Suleymanye, située près de la frontière iranienne. Capturée par les forces iraniennes alliées au Peshmerga, la ville d'Halabja (70000 habitants) était attaquée tôt le matin par l'aviation irakienne, qui devait bombarder la ville plus de 20 fois dans le courant de la journée. 5000 kurdes sont morts ce jour là, 10 000 ont été blessés, et les séquelles se font encore sentir aujourd'hui avec leur cortège de déformations, fausses couches, cancers...l'indifférence de la société internationale fut spectaculaire, la France, grand fournissseur d'armes de Saddam Hussein ne protestant que très mollement. L'ampleur de ce crime n'a été connue que grâce à la télévision iranienne, présente sur les lieux dans la soirée...Notons que la "rue arabe", prompte à hurler à chaque mort palestinien n'a pas eu la même réaction devant la mort de 5000 kurdes musulmans. 100 000 kurdes ont été tués dans les campagnes de 1987 et 1988 pour réprimer l'insurrection kurde.

De nombreuses photos des morts d'Halabja sur ce site que je ne déconseille pas aux âmes sensibles parce qu'il n'y a pas de raisons.














Le responsable de cette attaque, Ali Hassan Al Majeed dit "Ali le Chimique" après avoir été donné longtemps pour mort dans le bombardement de sa maison, est finalement jugé pour crime contre l'humanité. Esperons que Saddam Hussein et lui n'auront pas le mauvais goût d'échapper à la justice comme Slobodan Milosevic...

Insulte à la République. Her Biji Baskin Oran!

... particularité du système turc qui n'est pas sans m'intriguer, la possibilité pour un procureur désoeuvré d'attaquer qui bon lui semble pour peu que le contrevenant se permette de péter un peu de traver par rapport à une ligne kémaliste 1924' style... Parfois le retour de bâton est féroce, comme le montre la délicieuse défense de Baskin Oran, intellectuel attaqué pour insulte à la république par un procureur dont je n'ai malheureusement pas trouvé le nom.










Le document est en anglais mais est en train d'être traduit en français mais certains passages sont à citer dans toutes les écoles turques...

The "existence of a Minority" is a sociological fact. It is not in the power of the State to accept or to deny this. If in a country, there is a non-dominant group that differs from the majority in various aspects and considers such differences to be an inseparable part of its identity, then international standards agree on the fact that there exists a minority in that country. At this point, State claims are unimportant.

Non, rien de rien...

Il ne regrette rien! Kenan Evren, peintre du dimanche résident sur la côté égéenne, et accessoirement leader de la junte militaire responsable du coup d'Etat du 12 septembre 1980 n'a absolument aucun regret.

Le bilan de ce putsch est pourtant éloquent, et sa conséquence la plus grave a long terme est l'ambiance nationaliste paranoïaque qui a été imposée à la Turquie depuis. L'impunité des généraux est consacrée par l'article 15 de la constitution, interdisant de fait pour ces paisibles retraités un procès à la Pinochet.

Invité à l'université de Mugla (côte sud) récemment, il a affirmé devant les étudiants n'avoir pas le moindre regret. "Si c'était à refaire, je le referrais". On en doute pas. Ce qui fait tiquer l'opinion publique, c'est peut être la phrase "Juste après le 12 septembre, les évenements négatifs ont commencé à diminuer". Certes c'était la fin des combats de rue entre loups gris et révolutionnaires, mais c'était le début d'arrestations et de procès de masses, la réunion des conditions idéales pour la montée du PKK, et la décision très Wahabbite d'interdire toute évolution de la Turquie par rapport aux principes sacrés de 1924...Une mentalité autiste, négationniste symbolisée par cet article de la constitution de 1982 "la langue MATERNELLE des citoyens turcs est le turc". La où la France déclarait sans complexe que "pour l'intérêt de la langue française le breton doit disparaître", les joyeux gallonés réglaient le problème en rayant d'un trait l'existence d'une langue parlée par plusieurs millions de Kurdes...

Le coup d'Etat était théoriquement "apolitique" visant à empêcher Fascistes et Gauchistes de mettre le pays à feu et à sang (ce qui d'après les témoignages était peu contestable: pour passer un examen dans une aile "nationaliste" d'une université, une étudiante "gauchiste" devait recourir à une escorte): de fait les arrestations ont frappé dans les deux camps, notamment le fondateur du MHP et des milices "loups gris" (bozkurt), Alparslan Türkes, relâché peu après. Mais comme l'a dit si cyniquement ce triste individu (déja arrête après la seconde guerre pour lobbying pro nazi...) "je ne comprends pas! Mes idées sont au pouvoir, et je suis en prison". L'idéologie propulsée au pouvoir était celle de l'extrême droite nationaliste, matinée de revalorisation de l'Islam comme ciment de la communauté nationale...la "synthèse turco-islamiste".

Les conséquences s'en font bien sur encore sentir aujourd'hui, mais le vent semble imperceptiblement tourner: des étudiants n'ont pas hésité à conspuer l'ex-putchsite, et, fait nouveau, des plaintes de plus en plus nombreuses sont déposées contre les militaires, auparavant parfaitement intouchables.

Kenan Evren fait l'objet d'une plainte déposée par l'avocat Noyan Ozkan pour apologie du coup d'Etat.

Le successeur annoncé du modéré Hilmi Özkok, le très va-t-en-guerre général Yasar Büyükanit est sur la sellette depuis l'incident de Semdinli (Kurdistan Turc), à la suite duquel deux sous officier ont été accusé d'avoir commis un attentat contre une librairie tenue par un ex -PKK. Une affaire à la Corse. Büyükanit est accusé par le procurer de Van, Ferhat Sarikaya d'avoir mis sur pied une organisation para-militaire lorsqu'il était en poste au Kurdistan, également d'avoir tenté d'influencer la justice à la suite de l'affaire de Semdinli. L'armée a répliqué en menaçant le procureur de porter plainte pour diffamation, mais le mal est fait, et les journaux couvrent abondamment cette affaire, bien mal venue pour l'homme qui devrait prendre la tête de l'armée cet été et devenir de fait un des dirigeants du pays... L'assemblée réclame en enquête, et la crise oppose comme d'habitude l'AKP, qui se délecte à l'idée d'épingler un militaire, et le CHP, principal parti d'opposition, censément de Gauche mais très sourcilleux sur les questions d'honneur national...

L'enjeu est clair: écarter un peu plus l'armée de la direction des affaires. Si le mandat d'Himli Özkok a permi de nombreuses réformes, l'arrivée aux manettes du "faucon" Büyükanit annoncerait une période de tension extrême entre le gouvernement élu et l'armée, la fin des réformes démocratiques, et une escalade de déclarations fracassantes sur le statut de Kirkuk et le Kurdistan Irakien...

Décidemment, peu de bonnes nouvelles ces temps ci!

Cinq personnes ont été arrêtées, identifiées sur vidéo comme étant les meneurs des violences qui ont fait trente blessés, dont une majorité de policiers, dans des affrontements entre supporteurs et forces de l'ordre.

Selon les images de la télévision, des spectateurs ont démoli des sièges avant de les jeter sur la pelouse lors de la rencontre. Un groupe de supporteurs a ensuite escaladé les barrières et envahi le terrain, obligeant l'arbitre à interrompre la partie à la 87e minute, alors que les visiteurs menaient 1 à 0.

Après le match, des fans ont lancé des pierres vers les policiers qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes et des coups de feu en l'air.

Quelques heures avant le match, la ville était déjà sous tension avec la manifestation de Kurdes protestant contre la mort d'un membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) survenue dans un échange d'hostilités avec l'armée.

C'est pas que j'aime quand j'ai raison, mais ca sent quand meme pas super bon pour le Newroz cette ambiance...

Un Newroz sanglant?

La stratégie du PKK est assez transparente ces temps-ci: manifestations pour la libération d'Öcalan, caillassage de bus, cocktails molotovs...émeute à Diyarbakir récemment après avoir paradé les cercueils de guerilleros tués par l'armée turque près de Mardin la semaine dernière. Une rumeur d'attaque à l'arme chimique par l'armée a été lancée par diverses agences kurdes, on attend confirmation. Ce ne serait pas spécialement surprenant, l'armée turque ayant rasé la moitié des forêts du Kurdistan au Napalm...

Revenons à la stratégie du PKK: le Newroz approche. Le nouvel an Kurde se fête en effet le 21 mars, et a été en Turquie sauvagement réprimé jusqu'en 2002-2003. J'étais personnellement à Diyarbakir le 21 mars 2003, et si la présence policière et militaire était impressionante, aucun incident grave n'a été déploré. La principale victime a été un jeune PKK ayant eu la bonne idée de déployer un grand drapeau du PKK (pas du Kurdistan) devant la scène...évidemment intervention policière sur le site et escamotage musclé du candidat Shehid (martyr). Le Newroz 2004 n'a pas vu je crois de graves incidents. En Syrie au contraire, les forces de sécurité on réprimé à l'ancienne des émeutes Kurdes dans le nord, émeutes d'ailleurs condamnées par Öcalan qui a eu le bon gout de rappeller qu'il avait "mangé le pain de la syrie", un "pays patriotique". Fermez le ban.

En 2005, c'était l'incident du drapeau (deux gamins brulent et piétinent un drapeau turc, devant les caméras). La presse de caniveau n'en demandait pas tant, et le racisme anti-kurde a fait un bon significatif.

Mes prévisions de madame soleil pour 2006 sont des émeutes au Kurdistan et dans les grandes villes de l'Ouest. Le PKK veut attirer la répression sur les Kurdes pour entretenir le moral des troupes, et une bonne floppée de Shehid tabassés par les forces fascistes turques devrait faire l'affaire. Un Newroz autorisé par la Turquie, c'est beaucoup moins drôle qu'un Newroz écrasé par les chars à Cizre en 1991...ca fait mauvais genre quoi...

J'espère bien sur avoir tort...