mardi, octobre 16, 2007

Les Martyrs rapportent.

L'ensemble de la presse turque appelle un soldat qui tombe face au PKK un "Martyr" (Sehit). Leurs photos sont publiées, leurs obsèques sont diffusées, avec gros plans sur les mères éplorées et les pères aux moustaches tremblantes de rage.

On pourrait penser que l'armée turque, "notre mère à tous" comme disent certains, prend sous son ailes les familles éprouvées et leur offre un certain soutien, une certaine compensation pour la promotion éclair de leur fiston, au détour d'une patrouille nocturne, au rang de martyr du peuple turc. Une campagne télévisée lancée par le coach de la sélection turque, Fatih Terim, a rassemblé en quelques jours 33 millions de YTL, soit environ 20 million d'euros, grâce au soutien explicite de Yasar Buyukanit, le chef de l'Etat Major.

Un article de "Zaman", peint un tableau un peu plus contrasté, où les dons qui affluent vers la "fondation Mehmetcik" (organisme de "bienfaisance" dépendant directement de l'armée) n'arrivent pas exactement dans les mains des familles. Mehmet Güner, fils d'un soldat tué en opération, se plaint que l'argent de la fondation Mehmetcik serve en réalité à acheter... plus d'armement, notamment de l'équipement pour les soldats. Louable intention, quand on se réfère aux témoignages kurdes des années 90, parlant de jeunes conscrits tentant d'acheter (ou de saisir) du pain chez les paysans, faute d'être nourris par l'armée. Mais Güner parle d'autorités les "traitant comme des mendiants", et affirme que ses appels sont restés sans réponse...

De leur place réservée au paradis, les martyrs de l'armée et du PKK doivent sérieusement se demander ce qu'ils font là...


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