lundi, juin 16, 2008

Le retour des Ottomans

Vu que la Milli Takim (équipe nationale) vient de se qualifier pour les quarts de finale de l'Euro 2008 en battant les Tchèques, je pense qu'on risque d'en bouffer pour un moment : et je pose LA question : QUI informera la "presse" sportive française que les Turcs ne sont pas "Ottomans"? Leur équipe n'étant un aucun cas une "formation ottomane" (des Janissaires???). L'Equipe et Football365 semblent pourtant persuadés que l'Empire Ottoman subsiste et que le terme s'applique parfaitement aux citoyens turcs.

On se moque pourtant du pauvre Thierry Roland qui persiste avec courage à appeler les Russes "les Soviétiques", les Tchèques "Tchéquoslovaques", et les Serbes "Yougolsaves" dans ses quelques moments d'inattention. Rendons lui grâce, il a connu (oui, bon, moi aussi) le temps ou ces termes étaient d'usage. Mais outre que je doute fort que l'Empire Ottoman ait jamais eu une équipe nationale (je serais ravi et fasciné d'être détrompé), il est peu probable que nos amis de la presse footballistique l'aient jamais vue évoluer le cas échéant.

J'imagine le tintouin si la moribonde équipe de France était nommée "la formation capétienne" (bourbonne, valoise, que sais-je) par la presse étrangère. Lilian Thuram, le "capitaine capétien" rigolerait bien. Il est bien dommage que les Austro-Hongrois aient été éliminés, mais la Prusse semble encore pouvoir se qualifier.

mardi, mai 27, 2008

Sigle transit gloria mundi

A circonstances exceptionnelles, mesure exceptionnelle. Je rouvre ce blog, peut être provisoirement, mais le jeu en vaut la chandelle.

De Hongrie nous parvient une bien réjouissante nouvelle, que je me dois de relater.

En 2010, les capitales Européennes de la Culture seront Essen (Allemagne), Istanbul (Turquie) et Pécs (Hongrie). Ces trois villes vont bien sûr intensément collaborer et organiser des évènements communs.

Le problème, c'est que la coopération entre les "Macarlar" (Hongrois en turc) et les "Törökök" (Turcs en hongrois) part sur de très mauvaises bases.

Ces coquins de Hongrois, probablement encore rancuniers après leur défaite de Mohacs en 1526 et l'occupation subséquente de la Hongrie par les Ottomans, n'ont rien trouvé de mieux à faire que de provoquer un mini-incident diplomatique avec la très chatouilleuse république de Turquie.

En prévision de 2010, la municipalité de Pécs fait en effet construire un nouveau centre de concert et de conférence. Lequel, en hongrois s'appellera, en toute logique, Pécsi Koncert és Konferenciaközpont. Ce qui nous donne en acronyme... PKK. Le hasard fait bien parfois bien mal les choses, et les Turcs ont (discrètement) protesté en signalant que la collaboration deviendrait compliquée si le nom de ce centre n'était pas immédiatement modifié. Les Hongrois n'ayant eu bien sûr aucune mauvaise intention, la situation devrait rapidement se régler!

C'est vrai qu'on peut imaginer une situation cocasse, avec le maire de Pécs, accueillant ses hôtes turcs d'un vibrant et plein de bonne volonté "PKK'ya hosgeldiniz"! (Bienvenue au PKK!). De là à se faire illico arrêter pendant sa visite à Istanbul, il n'y a qu'un pas!

(Pécs)

vendredi, mars 21, 2008

Tout de même

Joyeux Newroz à tous

Newroz Piroz be!

Novruz kutlu olsun!


jeudi, mars 20, 2008

Quelques nouvelles

Bonjour tout le monde.

Comme vous l'avez constaté, "chroniques de Beyoglu" est en sommeil, pour diverses raisons. En premier lieu un ras le bol persistant dû à des débats délirants en commentaire, sur des sujets sans aucun lien avec l'article commenté. L'impression de me battre contre des moulins, et surtout de ne pas bien savoir pourquoi puisque je ne suis pas Turc, pas Kurde, et que je ne vis plus en Turquie. Histoire de ne pas me pourrir la vie avec un sujet certes intéressant, mais assez peu gratifiant, je préfère changer d'horizons!

Tout va bien pour moi, j'ai totalement décroché de l'actualité turque et ça va, je n'ai pas les mains qui tremblent, je ne perds pas mes cheveux, la vie continue.

Je me suis lancé dans un blog à quatre mains avec un camarade de promo et glob trotter, dont vous pouvez découvrir le blog de voyages ici.

Notre nouveau blog visera à parler des "conflits oubliés", guerres gelées, fronts figés, républiques auto-proclamées et autres "terres grises" de ce bas monde.

Je vous encourage à lire le premier article, posté par mon camarade sur son sujet de prédilections, les Karens, qui valent bien les Kurdes dans la catégorie minorité têtue et déchirée.

Qui m'aime me suive donc, pour "CHRONIQUES DES TERRES GRISES"




mercredi, janvier 23, 2008

Tête de turc contre Penn-Kalet

Il est rare de pouvoir faire le lien entre Bretagne et Turquie, mais alors entre Turquie et "chez moi"... Yvette Jobar, la veuve d'un patron-pêcheur de Plouescat mort dans le naufrage de son navire coulé par un cargo turc immatriculé au Iles Kiribati et dirigé par un capitaine Azeri (c'est sûr, la Manche ce n'est pas la Caspienne), vient de renvoyer dans les cordes l'armateur qui lui proposait 500.000 dollars pour le retrait de sa plainte.

«Je ne lâcherai pas. Aujourd’hui, dans un an, dans dix ans, dans vingt ans je serai toujours là et je leur ai dit les yeux dans les yeux: si vous avez une tête de Turc moi j’ai une tête de Bretonne.» Et explique son refus du deal proposé par l’armateur: «Je ne les laisserai pas faire. Mon mari est resté à la barre de son bateau et a sauvé son équipage. Accepter des choses comme un arrangement financier serait contraire à notre morale. On n’a pas été élevés comme ça, pour de l’argent. Je ne trahirai jamais mon mari.»

Incapables de régler depuis plus de 80 ans leur problème de minorité têtue et bornée, les Turcs viennent d'en découvrir une autre...

Dalc'h Mat Yvette! (tiens bon!)

lundi, janvier 21, 2008

Bretagne et Islam

Je reproduis ici un bien bel article déniché sur le site de l'ABP (Agence Bretagne Presse)...

250 000 musulmans bretons

Dans un roman assez bien enlevé, « Au nom de Dieu », paru en 1991, le médecin général Lapeyssonnie qui était né à Montpellier, mais qui s'était fixé à Plouray après avoir longtemps bourlingué en Afrique et en Asie, imaginait que l'Europe toute entière était devenue musulmane dans les années 2020. L'arrivée pacifique, mais massive, d'immigrants venus du sud et la fascination exercée par l'Islam sur des Européens ramollis et décadents, étaient parvenues en quelques années à faire basculer la vieille Europe, sans violence et quasiment sans résistance, dans le camp des disciples du prophète Mahomet. En Bretagne comme ailleurs, les églises avaient toutes été transformées en salles de prières et les clochers en minarets, d'où le cri des muezzins appelait chaque jour à la prière comme jadis les cloches des anciennes paroisses appelaient à l'Angelus. De débonnaires janissaires armés de cimeterres contrôlaient désormais la circulation sur les routes de Bretagne intérieure à la place des gendarmes d'autrefois et les alcootests étaient devenus inutiles puisque la consommation d'alcool était désormais prohibée.

Finalement, les choses ne s'étaient pas trop mal passées et les Bretons, comme les autres Européens, s'étaient accomodés du nouvel ordre politique et religieux.

Le seul problème sérieux pour les Bretons (et pour bien d'autres Européens) avait été l'interdiction totale, sous peine de mort, de la production et de la consommation de viande de porc. Une poignée d'irréductibles Bretons était cependant passée outre et, dans le plus grand secret, quelques résistants courageux avaient pu sauver quelques cochons qu'ils élevaient dans des coins perdus des Montagnes Noires et des Monts d'Arrée. Ils avaient conservé le secret des merveilleuses cochonailles que l'on produisait autrefois dans toutes les fermes de Bretagne et ils avaient osé se remettre, toujours dans la clandestinité, à fabriquer du boudin, des rillettes, du pâté et toutes sortes de délicieux produits interdits, d'abord pour leur consommation personnelle, puis pour des parents, des amis, des voisins et, de proche en proche, beaucoup d'autres mauvais musulmans... Un incroyable trafic s'était peu à peu organisé à travers tout le pays. Les janissaires avaient bien bien fait quelques prises, procédé à des arrestations, suivies d'interrogatoires musclés, et les tribunaux islamiques avaient prononcé des peines de plus en plus lourdes. Le trafic n'avait pourtant cessé de s'amplifier et il allait bientôt lézarder l'ordre islamique dans toute l'Europe et provoquer son écroulement final...

Ce roman en forme de fable légère ne se voulait nullement prémonitoire et le médecin général Léon Lapeyssonnie qui avait plutôt un esprit voltairien, mais qui ressentait surtout une grande affection pour les populations du Sahel et d'Afghanistan, dont il avait longtemps partagé la vie, voulait surtout conjurer par l'humour les peurs etr les angoisses de beaucoup de nos compatriotes devant la supposée montée de l'Islam et l'arrivée de nombreux immigrés turcs, algériens, marocains et autres dans une Bretagne devenue peu à peu une terre d'immigration...

Il y aurait aujourd'hui en Bretagne entre 200 000 et 250 000 musulmans, ce qui est relativement peu par rapport à bien d'autres régions de l'hexagone, où ils seraient désormais au total entre 6 et 8 millions. Dans l'ensemble, l'intégration de ces nouveaux Bretons se passe assez bien, mais, en Bretagne comme ailleurs, il se pose pour tous ceux qui veulent pratiquer leur foi, un problème de structures d'accueil. Il existe aujourd'hui en France moins de 1 800 mosquées ou salles de prière alors qu'il en faudrait beaucoup plus pour répondre aux besoins. C'est aussi le cas en Armorique.

Il y a actuellement des centres culturels islamiques à Ancenis, Brest, Châteaubriant, Guingamp, Lanester, Lorient, Nantes, Quimper, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Herblain, Saint-Nazaire, Vannes et sans doute encore ailleurs; d'autres sont en projet.

L'une des premières mosquées de Bretagne a été ouverte en 1980 à Nantes, dans le nouveau quartier de Malakoff, en bordure de la Loire, sous la municipalité Chenard (1977-1983). La mosquée Al Forqan, qui est largement ouverte à la visite, a été installée dans une ancienne chapelle catholique dédiée à saint Christophe, désaffectée après l'ouverture de la nouvelle église paroissiale Saint-Marc en 1970. Depuis, deux autres centres culturels islamiques ont été créés dans l'agglomération nantaise.

À Rennes, le premier centre culturel islamique a été créé en 1983 sous la municipalité Hervé en ZUP sud, en dépit de la vive opposition d'un certain nombre de personnes et de groupes; après un quart de siècle d'existence, on ne peut que constater une parfaite intégration de ce centre dans un quartier où vivent en harmonie de nouveaux Bretons originaires de nombreux pays du monde et partageant des cultures et des religions ou philosophies très diverses. Un deuxième centre islamique a été ouvert à Rennes à la fin de 2006, sans faire la mondre vague... Il y a bien eu encore ici ou là quelques actes de malveillance isolés, des inscriptions xénophobes, une attaque contre la salle de prière de Quimper, mais globalement l'existence de ces lieux de rencontre et de pratique religieuse, particulièrement intense au moment du ramadan, ne pose pas de réels problèmes .

L'histoire des relations de la Bretagne et des Bretons avec le monde musulman est une longue histoire qui n'a pas encore fait l'objet d'aucune grande étude d'ensemble. Cette histoire a été longtemps une histoire conflictuelle. Des Bretons ont participé à la reconquête de la péninsule ibérique : un frère de Nominoë aurait combattu contre les Musulmans à partir des derniers petits bastions chrétiens des montagnes du nord de l'Espagne, des Bretons ont participé à la reprise de Lisbonne et encore à la prise finale de Grenade en 1492. Les Bretons ont surtout été nombreux à participer aux croisades (en breton « Brezelioù ar Groaz », les guerres de la croix) en Orient, en Palestine, en Égypte et à Tunis; plusieurs ducs de Bretagne y ont participé en personne; ces vastes campagnes militaires de l'occident chrétien contre l'orient musulman ont été aussi l'occasion de rencontres et d'échanges, ainsi que l'a bien mis en valeur l'historien Jean-Christophe dans son récent livre « L'Orient des Bretons du Moyen Âge » (Ar Falz, 2007, 267 pages)...

Les activités maritimes bretonnes ont été gênées jusqu'au XVIIIe siècle par les attaques des pirates barbaresques dans l'Atlantique, parfois tout près de nos côtes, et de nombreux marins bretons faits prisonniers se sont retrouvés vendus comme esclaves sur les marchés d'Alger, de Tunis ou de Salé. Les États de Bretagne, prédécesseurs du Conseil régional, ont dû voter régulièrement des sommes importantes pour le rachat de la liberté de Bretons réduits à l'esclavage en terre d'Islam... Des marins bretons ont mené plusieurs fois des attaques militaires contre les « nids » des pirates barbaresques en Afrique du Nord.

Mais il y a eu aussi, il faut le souligner fortement, des Bretons qui se sont pris de passion pour la civilisation musulmane et qui ont été des « passeurs » entre les terres d'Islam et l'Occident. Le Vitréen Claude-Étienne Savary (1749-1788) fut l'un des plus remarquables d'entre eux. Il séjourna pendant trois ans en Égypte et maîtrisa bientôt parfaitement la langue du pays, puis il passa deux années dans les îles grecques, alors sous domination turque. De retour en Europe, il se consacra dès lors à la publication de ses travaux et, en 1781, il fit paraître une belle traduction du « Coran » (qui devait être rééditée en 1798, en 1821 et encore en 1829). En 1784, il réunit les plus belles pensées du Coran sous le titre « Morale de Mahomet ou Recueil des plus pures maximes de Mahomet », avant de faire paraître en 1785, puis 1798, ses fameuses « Lettres sur l'Égypte » (qui ne quittèrent pas Bonaparte pendant l'Expédition d'Égypte). En 1789, peu après sa mort, on fit paraître « Les amours d'Anas-Eloudji » et « Ouardi, conte traduit de l'arabe » et ce n'est qu'en 1813 que fut publiée sa « Grammaire de la langue arabe vulgaire et littérale » qui avait pour principal objectif de permettre aux voyageurs et commerçants de comprendre et parler l'arabe...

Pour terminer ce survol trop rapide, on doit rappeler que c'est en Bretagne que se rencontrent chaque année, depuis plus de 50 ans, croyants chrétiens et musulmans dans une prière commune, le dernier dimanche de juillet, au hameau des Sept Saints, à l'issue du pardon annuel. Cette rencontre entre chrétiens et musulmans est sans doute unique en Occident; on en doit la création, en 1954, au grand orientaliste Louis Massignon (1883-1962), professeur au Collège de France, spécialiste de la mystique de l'Islam et passionnément attaché à la Bretagne. Il avait été frappé par le fait qu'on vénérait en Bretagne depuis des siècles les sept jeunes martyrs chrétiens d'Éphèse (dont une belle gwerz en breton relate longuement l'histoire), les mêmes qui figurent dans la sourate 18 du « Coran », qui est lue dans tout le monde musulman lors de la prière du vendredi.

Ce symbole très fort peut aider à vaincre la peur de l'autre et favoriser le dialogue entre tous. Il ne s'agit pas de faire table rase de notre histoire et de notre identité comme dans le roman de Léon Lapeyssonie, mais, en restant nous-mêmes, de nous connaître et de nous reconnaître. Cette ouverture aux autres cultures est précisément une des composantes fondamentales de l'identité bretonne.

lundi, janvier 14, 2008

La news utile du jour

Trouvé sur le site "Novaplanet"

Le plus beau mot du monde…est turc.

Des amateurs linguistiques de plus d’une soixantaine de pays se sont réunis et ont proposé pas moins de 2500 mots pour élire le plus beau mot du monde, répondant ainsi à l’appel de la revue allemande Kulturaustausch (Echanges Culturels).

Le grand gagnant est le mot turc « yakamoz », signifiant le « reflet de la lune dans l’eau », l’emportant ainsi devant le mot chinois « hulu », désignant un « ronflement harmonieux ».

« Teçe kular », comme on dit là-bas (merci).

Superbe performance de l'auteur de l'article, qui parvient à massacrer sans scrupules le seul mot de turc dont il a vaguement entendu parler.

On suppose que "Teçe Kular" remplace "TEŞEKKÜRLER?"

Mer Scie Bien Cul! Comme on dit en français...


samedi, janvier 12, 2008

Site à voir

J'ai toujours une bonne flemme d'écrire, et je me tiens loin de l'actualité turque. Il se passe quelque chose?

Je vous conseille en attendant ce blog prometteur, créé par un disquaire nancéen, visiblement aussi gaga que moi d'un certain style de musique turque, pas de l'arabesk dégoulinant, pas du Sezen Aksu déprimant, mais la nouvelle scène de Beyoglu, qui n'en finit pas de produire perle après perle...

Ca se passe ICI

mardi, janvier 01, 2008

Bonne annee 2008

Meilleurs voeux de Budapest, ou il neige comme dans un roman de Pamuk!

Ce blog sera probablement au ralenti et s'eloignera je l'espere des thematiques politiques... ma bonne resolution 2008 sera de ne plus me prendre le chou avec des sujets qui au final ne me concernent pas, et des debats repetitifs qui me font serieusement douter de l'utilite de l'exercice...coup de barre peut etre?

Boldog Uj Evet et Bloavez mat, comme on dit en bretonno-hongrois!