6 / 7 Eylül 1955
Les 6 et 7 septembre 1955, une foule haineuse attaquait à Istanbul les maisons et les magasins des "infidèles", en "représailles" d'un pseudo attentat contre la maison natale d'Atatürk à Salonique. Les évenements s'inscrivaient en fait dans le contexte tendu de la conférence de Londres pour le statut de Chypre. Bilan 15 morts, 4214 magasins, 1004 maisons, 73 églises, 2 monastères, etc détruits par les défenseurs de la mémoire du père des turcs...
Le Tarih Vakfi (fondation pour l'histoire), organisation plutot contestataire organisait pour le 50ème anniversaire de ces évenements une exposition de photos inédites, puisées dans la collection personnelle de l'Amiral Farih Coker qui avait demandé à ce qu'elles ne soient publiées qu'après sa mort...L'exposition ouvrait hier soir, et j'étais bien sur présent à l'heure dite. Mieux vaut dire que ca sentait le souffre. Je ne dis pas ca à cause du détachement de police anti-émeute posté près de l'entrée bien sur.
L'expo ouvrait à 18h00. A 18h15, alors que je venais d'accéder à la première pièce, un mugissement caractéristique se faisait entendre: "Burasi Türkiye" "Türkiye türk kalacak" (ici c'est la turquie, la turquie restera turque et autres "soit tu l'aimes, soit tu la quittes". Le MHP, parti néo fasciste turc venait de faire son entrée, et arrachait les photos des murs pour les balancer par les fenêtres sur l'Istiklal Caddesi. Une vague "conférence de presse" fit suite à ces hauts faits chevaleresques, au grand bonheur de la meute de journaleux présents dans la salle.
J'accusai un peu le coup et commencai à pester en français dans mon coin, mais l'attitude franchement rigolarde d'un organisateur me fit réfléchir: "ce n'est qu'une comédie, on savait qu'ils allaient venir, la police le savait aussi, il les ont laissé entrer...". A vrai dire après un raisonnable délai de 10 minutes, au cours desquelles les vaillants loups gris (5 ou 6 crétins aux cheveux ras, costume noir rayé et tête de boeuf, dont un nabot moustachu fielleux) tentèrent d'expulser la foule d'ennemis de la race turque, la police fit son entrée, bastonnant les hordes fascistes avant de les embarquer. Sans vouloir être mauvaise langue je suppose qu'il les ont poliment relaché dans la soirée.
Bref un non évenement: mauvaise nouvelle, ces gens la existent encore, bonne nouvelle, tout le monde s'en fout, personne n'en a vraiment peur et ils n'étaient qu'un pauvre commando de 5 tondus (c'est le cas de le dire).
BEAUCOUP plus intéressant, l'expo qui a continué sans trop de dommages: les photos de la grande salle sont à terre mais peu abimées, les murs blancs sont maculés de taches d'oeuf, et quelques photos balancées dans la rue remontent l'escalier sans encombre.
Notons la stupidité de nos amis louveteaux!! Si la connerie bovine est génétique, ils ont probablement maculé leur album de famille, maculant ci grand papa Abdulrahman animé d'un juste couroux dans le bar d'un chien d'infidèle
, la Tonton Alparslan en train de piller allégrement un restaurant grec...
et même Tata Fatma, qui jalouse de sa voisine juive profite des évenements pour aller se refaire une garde robe dans son magasin
Une preuve que la connerie n'a pas de sexe: si la foule, à une écrasante majorité, était masculine, des photos montrent de joyeuses louvettes hurler leur haine en concert avec leurs collègues du sexe fort. On a même arrêté 3 étudiantes qui voulaient mettre le feu à un hopital grec. Leurs faces revulsées par la haine et l'envie rappellent celles de françaises sous l'occupation: je pense à une photo prise à Dieppe ou un détachement de prisonnier canadiens se fait cracher dessus par quelques excitées, ou à d'autres ou les vaillants résistants du 27 août tondent les ennemies de la France à la grande joie des pouffiasses du quartier...les émeutières étaient probablement des cousines éloignées des concierges parisiennes dénonçant les locataires juifs...lire "au bon beurre" de Jean Dutourd pour avoir une idée!
Bref nos amis tondus devraient au contraire être fiers et émus des faits de guerre de leur aïeux, et pourquoi pas déposer une gerbe (de feurs) à l'entrée de l'expo...Bref assez de perfidie.
Aux murs, des témoignages de victimes des émeutes: ici un Grec raconte comment son chauffeur (turc) a sauvé toute en rue à Galata en défiant les pillards, la un autre raconte que le concierge (turc) de l'immeuble (entièrement chrétien) a pendu un drapeau turc sur la facade, clamant "qu'ici il n'a que des turcs"...........pour ensuite aller sans remords piller l'immeuble voisin...C'est très turc ca: eux ce sont "mes chrétiens", donc des bons, mais les autres...
Mitraillant à tout va, je me plais à me concentrer sur les visages...
... qui je pensent en disent long sur le niveau intellectuel. Soyons miséricordieux: en 1955 tous les hommes de moins de 35 ans n'ont connu qu'une éducation kémaliste, qui, si elle ne pronait pas les massacres de chrétiens, conditionnait tout de même les turcs à réagir un peu vertement en cas d'atteinte à la mémoire du grand chef. Il a suffi qu'un "comité pour un chypre turc"...
...fasse courir une rumeur pendant plusieurs jours, puis que le journal Istanbul Express donne au soir du 6 septembre le signal que les manifestants groupés à Taksim attendaient.
Plus inquiétant les témoignages affirmant que les pillages avaient été préparés plusieurs jours à l'avance, les maisons de chrétiens indiquées d'une croix.
Bref le lendemain les chars sont sur l'Istiklal...pour superviser le pillage je suppose, vu qu'ils contineront le 7 septembre.
Le Tarih Vakfi (fondation pour l'histoire), organisation plutot contestataire organisait pour le 50ème anniversaire de ces évenements une exposition de photos inédites, puisées dans la collection personnelle de l'Amiral Farih Coker qui avait demandé à ce qu'elles ne soient publiées qu'après sa mort...L'exposition ouvrait hier soir, et j'étais bien sur présent à l'heure dite. Mieux vaut dire que ca sentait le souffre. Je ne dis pas ca à cause du détachement de police anti-émeute posté près de l'entrée bien sur.
L'expo ouvrait à 18h00. A 18h15, alors que je venais d'accéder à la première pièce, un mugissement caractéristique se faisait entendre: "Burasi Türkiye" "Türkiye türk kalacak" (ici c'est la turquie, la turquie restera turque et autres "soit tu l'aimes, soit tu la quittes". Le MHP, parti néo fasciste turc venait de faire son entrée, et arrachait les photos des murs pour les balancer par les fenêtres sur l'Istiklal Caddesi. Une vague "conférence de presse" fit suite à ces hauts faits chevaleresques, au grand bonheur de la meute de journaleux présents dans la salle.
J'accusai un peu le coup et commencai à pester en français dans mon coin, mais l'attitude franchement rigolarde d'un organisateur me fit réfléchir: "ce n'est qu'une comédie, on savait qu'ils allaient venir, la police le savait aussi, il les ont laissé entrer...". A vrai dire après un raisonnable délai de 10 minutes, au cours desquelles les vaillants loups gris (5 ou 6 crétins aux cheveux ras, costume noir rayé et tête de boeuf, dont un nabot moustachu fielleux) tentèrent d'expulser la foule d'ennemis de la race turque, la police fit son entrée, bastonnant les hordes fascistes avant de les embarquer. Sans vouloir être mauvaise langue je suppose qu'il les ont poliment relaché dans la soirée.
Bref un non évenement: mauvaise nouvelle, ces gens la existent encore, bonne nouvelle, tout le monde s'en fout, personne n'en a vraiment peur et ils n'étaient qu'un pauvre commando de 5 tondus (c'est le cas de le dire).
BEAUCOUP plus intéressant, l'expo qui a continué sans trop de dommages: les photos de la grande salle sont à terre mais peu abimées, les murs blancs sont maculés de taches d'oeuf, et quelques photos balancées dans la rue remontent l'escalier sans encombre.
Notons la stupidité de nos amis louveteaux!! Si la connerie bovine est génétique, ils ont probablement maculé leur album de famille, maculant ci grand papa Abdulrahman animé d'un juste couroux dans le bar d'un chien d'infidèle
, la Tonton Alparslan en train de piller allégrement un restaurant grec...
et même Tata Fatma, qui jalouse de sa voisine juive profite des évenements pour aller se refaire une garde robe dans son magasin
Une preuve que la connerie n'a pas de sexe: si la foule, à une écrasante majorité, était masculine, des photos montrent de joyeuses louvettes hurler leur haine en concert avec leurs collègues du sexe fort. On a même arrêté 3 étudiantes qui voulaient mettre le feu à un hopital grec. Leurs faces revulsées par la haine et l'envie rappellent celles de françaises sous l'occupation: je pense à une photo prise à Dieppe ou un détachement de prisonnier canadiens se fait cracher dessus par quelques excitées, ou à d'autres ou les vaillants résistants du 27 août tondent les ennemies de la France à la grande joie des pouffiasses du quartier...les émeutières étaient probablement des cousines éloignées des concierges parisiennes dénonçant les locataires juifs...lire "au bon beurre" de Jean Dutourd pour avoir une idée!
Bref nos amis tondus devraient au contraire être fiers et émus des faits de guerre de leur aïeux, et pourquoi pas déposer une gerbe (de feurs) à l'entrée de l'expo...Bref assez de perfidie.
Aux murs, des témoignages de victimes des émeutes: ici un Grec raconte comment son chauffeur (turc) a sauvé toute en rue à Galata en défiant les pillards, la un autre raconte que le concierge (turc) de l'immeuble (entièrement chrétien) a pendu un drapeau turc sur la facade, clamant "qu'ici il n'a que des turcs"...........pour ensuite aller sans remords piller l'immeuble voisin...C'est très turc ca: eux ce sont "mes chrétiens", donc des bons, mais les autres...
Mitraillant à tout va, je me plais à me concentrer sur les visages...
... qui je pensent en disent long sur le niveau intellectuel. Soyons miséricordieux: en 1955 tous les hommes de moins de 35 ans n'ont connu qu'une éducation kémaliste, qui, si elle ne pronait pas les massacres de chrétiens, conditionnait tout de même les turcs à réagir un peu vertement en cas d'atteinte à la mémoire du grand chef. Il a suffi qu'un "comité pour un chypre turc"...
...fasse courir une rumeur pendant plusieurs jours, puis que le journal Istanbul Express donne au soir du 6 septembre le signal que les manifestants groupés à Taksim attendaient.
Plus inquiétant les témoignages affirmant que les pillages avaient été préparés plusieurs jours à l'avance, les maisons de chrétiens indiquées d'une croix.
Bref le lendemain les chars sont sur l'Istiklal...pour superviser le pillage je suppose, vu qu'ils contineront le 7 septembre.
3 commentaires:
"c'est tres turc ca", c'est tres francais aussi d'affirmer des generalites...il faudrait aller rencontrer les gens hors d'istanbul aussi pour voir combien ces nationalistes sont une minorite, mais plus bruyante bien sur que la majorite silencieuse.
avec cette petite phrase vous semblez insinuer que tous les Turcs sont racistes, ce serait meconnaitre leur longue histoire.
Il suffit de questionner tout étranger, même autre que grec pour connaître le sentiment en général du turc. On peut également se poser la question du pourquoi presque tous les étrangers ont quitté la Turquie dans la décénie qui a suivi.
Interesting
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