mercredi, juin 28, 2006

Le bâton pour se faire battre

Aysel Tugluk, "co présidente" du DTP, en d'autres termes la chienne de garde d'Öcalan au sein du parti pro-kurde, a brillé par son intelligence lors d'une réponse à l'ambassadeur de l'UE qui enjoignait les politiciens kurdes à se distancier du PKK


"Il n'est pas possible de mettre une distance entre nous et le PKK".

Amusant tout de même! A tous ceux qui placent leurs espoirs dans l'émergence d'un parti démocratique sans lien avec le PKK et enfin intégré dans le jeu politique turc, la Madame indique que elle vivante, jamais.

La convention du DTP à Ankara (tous les partis doivent avoir leur siège dans la capitale) a été marquée par le nombre de portrait d'öcalan affichés...après le drapeau du PKK déployé lors du fameux meeting du HADEP au cours duquel Murat Bozlak avait été arrêté, il est clair que les vieilles recettes marchent toujours. D'après "Hurriyet" les gardes placés aux portes étaient habillés en guérilléros. La quand meme, ca sent l'intox, et on y croit pas une seconde.

Voici une lettre envoyée à la représentation de la commission européenne à Ankara, signée par la fondation kurde pour la recherche et la culture (Kurt-KAV) à Istanbul, le parti pour la liberté et les droits (HAK-PAR), la société pour l'art et la culture (Cira) de Diyarbakir, et d'autres organisation culturelles de Van, Diyarbakir ou Istanbul

Le dernière partie de cette lettre liste les demandes des Kurdes

1) All legal and illegal barriers to Kurdish culture, art, music and literature should be abolished.

2) Kurdish language, first of all in the field of education, should be approved for use in all areas of life, from primary school to university. Kurdish language should be supported as a language of education, and the state should allocate money from the budget for that.

3) First of all, the primary school curriculum, as well that of the rest of the educational sector, should be revised and assimilationist and racist elements which are based on policies of refusal and denial should be excluded.

4) All laws and regulations which impede the use of Kurdish and other national and local languages on TV and radio should be abolished.

5) The names of more than 10,000 residential areas, such as cities, and towns and geographic zones/areas (mountains, lakes, plains etc.) should go back to the original (be it Kurdish, Armenian or Assyrian).

6) The necessary legal reforms need to be made to the right to assemble for not only for Kurds but also for everybody; all legal prohibitions on the right to gather should be abolished, and that right should be guaranteed under the Constitution.

7) Taking into account the multi-ethnicity of Turkey, the Political Parties Law and all other anti-democratic and oppressive laws should be revised and amended.

8) The Alevis and other religious minorities should have the right to express their culture and beliefs, and legal impediments to this should be abolished.

9) All barriers to freedom of thought should be abolished, and freedom of thought shouldn't be a crime.

10) Efforts need to be made to reestablish social peace.

11) The Constitution and the law should be amended to facilitate the development of a pluralistic, democratic and egalitarian society.


Difficile de voir quoique ce soit de "terroriste" dans cette demande, mais avec un effort d'imagination on peut imaginer que redonner aux villes Kurdes leur nom original (ou pas! Diyarbakir est Amed en kurde, mais a bien été fondée comme Diyarbakir par les Arabes!) est une atteinte à l'intégrité de la république... Quand on voit les réactions de certains tétards en France contre le double affichage en Bretagne! Tenez d'ailleurs pourquoi ne pas donner cette idée au Kurdes... plutot que de rebaptiser toutes les villes du Kurdistan, ils pourraient afficher les deux noms...Un beau symbole...

Notons que la libération du Soleil de l'Humanité ne semble pas préoccuper outre mesure ceux qui se battent contre l'assimilation des Kurdes de Turquie. Etonnant non?


2 commentaires:

Sandrine Alexie a dit…

"Diyarbakir est Amed en kurde, mais a bien été fondée comme Diyarbakir par les Arabes!"

En fait non. Amida est une ville très antique appelée telle quelle dans les tablettes assyriennes, araméennes, etc, et donc certainement pas kurde à l'origine, plutôt peuplée d'Arméniens et de Syriaques.
Le Diyar Bakr était une des provinces de Djezireh (avec le D. Musdar et le D. Rabi') et tire son nom effectivement d'une tribu arabe installée là au début de l'hégire. Quant à la ville on l'appelait toujours Amide jusqu'au début du 17° siècle. Le changement du nom d'Amide en D. Bakr est alors tout simplement un glissement d'usage, rien à voir avec une dékurdification idéologique !

Tom a dit…

Merci pour ce rappel historique!