Fuite à la Kurde! 15/08/2005
De retour à l'hôtel Roxane vérifie ses mails: informé de la situation un de ses contacts PDK (en vacances en Finlande!) a répondu dans l'heure: il nous donne un numéro de téléphone à appeller et nous conseille de partir en Taxi. Le problème reste la perte de notre papier, nécessaire pour repasser la frontière. Le lendemain matin alors qu'Amin donne l'ordre aux grooms de fourrer nos sacs dans la voiture, j'appelle ce numéro en catastrophe: Ibrahim Hassan, chef du bureau de relations publiques à Salahaddin parle anglais (ouf) et comprend vite la situation puisqu'il éclate de rire. Il semble aussi être au courant du quiproquo à la frontière turque. Il préconise également la fuite en taxi, promettant de nous faire récuperer nos papiers une fois le PDK rejoint. Il ne faut pas nous le dire deux fois: nous empoignons nos sacs imprudemment laissé dans le hall par les grooms, courons dans la rue et appellons un taxi. Sur nos talons Ahmed lui fait signe de passer son chemin, mais un autre répond à mon signe. Nous y jetons nos sacs et embarquons, demandant à être conduit à Salahaddin...Ahmed passe sa tête par la fenêtre du chauffeur et commence à l'engueuler en Kurde. Le chauffeur qui, manque de bol, ne semble pas avoir plus de 18 ans me regarde avec de grands yeux et ne semble pas trop savoir qui écouter. Il se défend tout de même quand Ahmed tente de lui prendre ses clés, mais me fait comprendre qu'il vient de le menacer! Ne t'effraie point lecteur, jamais nos "gardes du corps" n'ont élevé la voix et été menaçants envers nous, ils ont juste continuellement fait semblant de ne pas comprendre le problème. De plus, membre de l'UPK en zone PDK, ils n'ont pas d'armes. Amin arrive et s'en mêle prétendant nous conduire à...ZAKHO!!! Soit au point de départ, ce qui nous convainct de la nécessité de s'échapper. Sophie doit passer la frontière le lendemain matin, elle a donc du le convaincre de nous emmener la bas... Le chauffeur finit par m'écouter (il a compris le principe "eux UPK, nous amis PDK, ici zone PDK, no problem") et démarre d'un air préoccupé...de peur qu'il s'arrête 100m plus loin, je lui demande de nous conduire au poste de police ou bureau du PDK le plus proche...ce qu'il fait. Comme prévu les deux guignols ne nous ont pas suivi: ils ne peuvent pas prendre le risque d'une esclandre loin de leurs bases, ce que nous avions prévu. Ouf.
Le Taxi nous dépose devant un bâtiment gardé par un peshmerga. Celui-ci s'approche et je tente de lui expliquer le problème en anglais. A la mention "problem with PUK" son regard s'illumine et il éclate d'un bon rire! Nous savons que nos ennuis sont terminés. Je paie le taxi et lui sert chaleureusement la main: sans lui l'évasion capotait lamentablement!
Le garde empoigne son talkie walkie et appelle quelqu'un, pour nous conduire à l'intérieur croyons nous. Que nenni, c'est pour le relever à la garde, il se charge personnellement de nous escorter, ne voulant visiblement pas en perdre une miette. Nous arrivons dans une sale d'attente. Un peshmerga fouille les visiteurs, qui doivent déposer leurs flingues, portables et paquets de clope sur la table. Je demande si quelqu'un parle anglais ou turc. Coup de bol un jeune soldat parle turc et nous demande ce que nous voulons. Une fois informé il part d'un gros rire (décidemment), et traduit illico en kurde pour l'assistance (re gros rire, etc). En attendant qu'un anglophone vienne nous renconter, je lui demande d'ou il vient en Turquie, reniflant le transfuge du PKK. Mal à l'aise, il prétend être d'Erbil et avoir appris le turc "comme ca, c'est facile"...mouais, je n'insiste pas! Il est de notoriété publique que beaucoup de jeunes PKK fatigués de l'ambiance de secte du parti et du lavage de cerveau quotidien se sont mis sous la protection de l'UPK ou du PDK, dans l'impossibilité de retourner dans leur famille (la désertion est punie de mort dans ce beau parti.
Un officiel en costume arrive. Il fait son important et est de prime abord peu aimable. Il me demande si je sais que nous sommes au ministère de l'intérieur. Première info! Informé du problème, il me demande si je pense que le ministère de l'intérieur du gouvernement kurde est là pour régler les problèmes des étrangers...une fois que j'arrive à placer un mot, je lui explique que pas du tout cher monsieur, notre but et d'aller à Salahaddin où nous avons des amis, que nous ne sommes ici que parce que notre chauffeur de taxi avait peur de l'UPK et a préféré nous déposer au batiment PDK le plus proche. Il se déride enfin et devient très aimable: la tronche officielle ne dure jamais longtemps chez les Kurdes, et le comique de la situation suffit à le convaincre que nous nous venons pas abuser de son temps volontairement. Il nous fait nous asseoir et convoque une escorte pour nous accompagner à Salahaddin...entre temps l'ensemble des soldats et officiers présents nous fait de grands sourire, nous tend des clopes, etc: retour à la normale, bienvenue au Kurdistan! Les choses sérieuses commencent!
Le Taxi nous dépose devant un bâtiment gardé par un peshmerga. Celui-ci s'approche et je tente de lui expliquer le problème en anglais. A la mention "problem with PUK" son regard s'illumine et il éclate d'un bon rire! Nous savons que nos ennuis sont terminés. Je paie le taxi et lui sert chaleureusement la main: sans lui l'évasion capotait lamentablement!
Le garde empoigne son talkie walkie et appelle quelqu'un, pour nous conduire à l'intérieur croyons nous. Que nenni, c'est pour le relever à la garde, il se charge personnellement de nous escorter, ne voulant visiblement pas en perdre une miette. Nous arrivons dans une sale d'attente. Un peshmerga fouille les visiteurs, qui doivent déposer leurs flingues, portables et paquets de clope sur la table. Je demande si quelqu'un parle anglais ou turc. Coup de bol un jeune soldat parle turc et nous demande ce que nous voulons. Une fois informé il part d'un gros rire (décidemment), et traduit illico en kurde pour l'assistance (re gros rire, etc). En attendant qu'un anglophone vienne nous renconter, je lui demande d'ou il vient en Turquie, reniflant le transfuge du PKK. Mal à l'aise, il prétend être d'Erbil et avoir appris le turc "comme ca, c'est facile"...mouais, je n'insiste pas! Il est de notoriété publique que beaucoup de jeunes PKK fatigués de l'ambiance de secte du parti et du lavage de cerveau quotidien se sont mis sous la protection de l'UPK ou du PDK, dans l'impossibilité de retourner dans leur famille (la désertion est punie de mort dans ce beau parti.
Un officiel en costume arrive. Il fait son important et est de prime abord peu aimable. Il me demande si je sais que nous sommes au ministère de l'intérieur. Première info! Informé du problème, il me demande si je pense que le ministère de l'intérieur du gouvernement kurde est là pour régler les problèmes des étrangers...une fois que j'arrive à placer un mot, je lui explique que pas du tout cher monsieur, notre but et d'aller à Salahaddin où nous avons des amis, que nous ne sommes ici que parce que notre chauffeur de taxi avait peur de l'UPK et a préféré nous déposer au batiment PDK le plus proche. Il se déride enfin et devient très aimable: la tronche officielle ne dure jamais longtemps chez les Kurdes, et le comique de la situation suffit à le convaincre que nous nous venons pas abuser de son temps volontairement. Il nous fait nous asseoir et convoque une escorte pour nous accompagner à Salahaddin...entre temps l'ensemble des soldats et officiers présents nous fait de grands sourire, nous tend des clopes, etc: retour à la normale, bienvenue au Kurdistan! Les choses sérieuses commencent!
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