dimanche, juillet 24, 2005

L'escalier des chats

Comme je ne suis pas chien, je vous livre un "oldie", un vieux texte que j'avais écrit il y a deux ans à Istanbul et que je viens de retrouver...
A Istanbul, si la météo est pas au courant que cé le printemps (5°), les chats eux le savent. Apres les chats d'automne repus se dorant la tranche et vous regardant d'un air méprisant, apres les chats d'hiver transis et comédiens (oeil mouillé et miaulement "adopte moaaaaa"), voila les chats de printemps: bagarreurs et obsédés sexuels. j'habite comme vous le savez le "quartier des chats", et dans ce quartier il y a '"l'escalier des chats" ou une vieille folle nourrit une cinquantaine de minets et leur construit des abris ds de vieilles boites aux lettres: donc ca pullule grave, pire que des lapins.
Depuis 3 ou 4 jours je suis réveillé par des miaulements horribles caractéristiques du chat en chaleur, mais je n'imaginais pas encore le pire: maintenant je passe matin et soir devant une partouze féline généralisée. Y a pas d'autres mots: les chatons de qq mois se planquent pour ne pas se faire sodomiser par inadvertance. Et devant ce spectacle, outre que je me rappelle ma dure condition de célibataire, je ne peux m'empecher de penser aux injustices flagrantes de la société féline:
Le chat breton, ou pour généraliser de campagne, doit sa survie au fait que de la portée il était le plus mignon ou au fait qu'une famille Philochat l'a adopté chaton et abandonné lachement (le mien :o) ), ayant assuré durement sa bouffe, il reste soumis à des impératifs vitaux, tels qu'assurer sa domination sur les autres chats du village, impliquant expéditions punitives chez le voisin, disparitions de 3 jours et retours plus ou moins glorieux avec une oreille estropiée et des puces partout. Struggle for life. La situation s'aggrave à la saison des amours, ou pour tirer sa crampe le matou moyen doit parcourir des kilometres dans un environnement hostile de chiens, vaches, chevaux voire porcs, mais la faut vraiment le vouloir ou confondre lisier et phéromones. Il y laisse parfois sa vie, parfois un oeil, souvent sa dignité quand il rentre amaigri de 3 kilos et pas franchement piaffan, parfois même ses couilles, non que les matous se castrent entre eux, mais que les proprios lassés et angoissés le forcent à renoncer à sa virilité. Tchac. Le matou menera alors une vie de retraité tournant autour de la cheminée et de la gamelle, s'accordant de tps en tps un carnage chez les mésanges pour se rappeller sa folle jeunesse. Que dire de l'humiliation quand un chat à l'odorat défaillant prendra son manque d'odeur male pour une odeur femelle et lui fera des avances, sachant ce qu'avances veut dire pour un chat (snif snif, splotch splotch). Dure vie.

Le chat stanbouliote, du moins ceux de mon escalier ont recréé le modele communautaire hippie des années 60: on partage tout, on dort l'un sur l'autre, on bouffe ds la meme gamelle géante des plats cuisinés avec amour par une vieille turque qui ne parle qu'à ses chats, et au printemps c'est la fête, il suffi de se servir...sachant que cette communauté existe depuis des années, je n'ose imaginer les accouplements entre freres et soeur, fils et mère, pere et fille, voire père et fils ou frere et frere pour les plus cons ou les siamois (j'aime pas les siamois)...nourri, logé, sexe a volonté, pas de boulot, un grand parc à coté si par hasard les instincts guerriers ressortent, et une ration de calins quotidiens assuré par les passants...la vie self service....si je ne les avait pas vu la morve au nez et trempés tout l'hiver (dur hiver), je les envierais presque!

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