dimanche, août 21, 2005

UPK et cage dorée.... 14/08/2005

Après notre baignade nous reprenons la route de Duhok ou nous attend Sophie, représentante du Monde en Turquie. Nous devons nous rendre à Amedi, mais le programme change vite. Parlant Arabe Sophie a un avantage sur nous (ils ne parlent pas anglais), et nous présente (nous le saurons plus tard) comme ses assistants. Elle devient donc aux yeux des Kurdes le chef du groupe...Les deux chauffeurs Ahmed et Amin, qui devaient pourtant nous emmener où nous voulions décident de ne plus aller à Amedi (1h30) mais à Suleymanye à l'autre bout du Kurdistan (4h qui en seront 6) à la demande de Sophie. Trop fatigués. pour riposter nous nous engouffrons dans le 4x4. Voyage éprouvant: les deux kurdes parlent horriblement fort, et celà empire quand Amin se lance dans une grande discussion en arabe avec Sophie. Au bout de 6h j'ai un mal de crâne terrible, amplifié par des tours et de détours dans Suleymanye, au cours de laquel les deux guignols égrennent des numéros de téléphone avec une inefficacité désarmante. Il leur faudra une heure pour retrouver une autre voiture qui nous guidera vers l'hotel, le temps de s'embourber sur une route en travaux. De très mauvaise humeur nous intégrons notre chambre...

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Nos preneurs d'otage! Ahmed et Amin, et le Toyota Landcruiser climatisé ;o)

Les choses empirent au réveil: prenant très à coeur son rôle de leader auto-proclamé, Sophie devient désagréable quand nous renaclons à aller assister avec elle à une manif de femmes kurdes pro-constitution: étant ses assistants nous sommes censés la suivre partout n'est ce pas? Ce qu'elle ne veut pas comprendre c'est que nous ne nous sommes jamais présentés comme tels et que nous n'avons aucune intention de suivre son programme. A propose de programme, il paraît bon de préciser que sa principale ambition en Irak est de rencontrer...le PKK. On a eu beau lui répéter que leur camp au nord de Suleymanye sert principalement de vitrine pour les journalistes, que ce genre de reportage a été fait 20 fois, et qu'elle peut avoir le même discours à Diyarbakir, Bruxelles, Paris, elle n'en démord pas. Mise en garde, elle en fait pourtant plusieurs fois la demande aux kurdes d'Irak, sans visiblement comprendre qu'entretenant des relations diplomatiques avec la Turquie ceux ci peuvent difficilement servir d'agent de presse au PKK...elle est bien sur éconduite! Elle a en fait commencé à être désagréable quand elle a compris que Roxane ne la ferait pas profiter des ses contacts PKK. Après une interview longuissime avec un sous fifre de l'UPK ans le salon d'un grand hotel, probablement inintéressante vu qu'elle n'a pas été publiée, nous reprenons enfin (nous le croyons) la route d'Amedi. Entre temps Roxane qui enrage de perdre son temps dans une ville sans le moindre intérêt historique a commencé à péter les plombs...le clash éclate dans la voiture, et je ne m'attarderai pas sur les noms d'oiseaux échangés...l'ambiance est tendue. Arrêt près du Lac Dukan pour quelques photos...à 17h nous avons déja perdu 24h sur 5 jours prévus au Kurdistan!!!!

Arrivés au croisement, le chauffeur prétexte d'une route en travaux pour ne pas aller à Salhaddin, et il prend la route d'Erbil. La situation devient claire: débordés par les demandes contradictoires, les deux geoliers ne savent plus trop quoi faire et évitent à tout prix de nous faire voir les zones PDK. A Erbil nous parvenons à grand peine à prendre quelques photos de la citadelle (en fait une ville fortifiée et habitée) et quelques dizaines de portraits d'enfants (à paraître!). En 2 jours c'est la première fois que nous voyons vraiment les Kurdes...ce pour quoi nous sommes venus à la base!. Visiblement mal à l'aise dans cette ville PDK, Amin nous suit d'un air désespéré, avant de nous enjoindre de retourner à la voiture. Gros progrès nous parvenons à changer nos euros (1000 dinards = 1,78 euros) dans une petite échoppe: c'est la première fois que nous touchons de l'argent irakien, ce qui n'a pas l'air de plaire au moustachu. Nous avons compris le principe: le 4x4 et les hotels tout frais payés c'est une bonne manière de nous rendre dépendants. Billets en poche nous sommes maintenant capables de nous débrouiler seuls.

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Alors que nous visitons un hôtel non loin de la citadelle (tenu par un turkmène, ce qui aide beaucoup pour communiquer!), Ahmed revient nous chercher d'un air préoccupé: ils ont du avoir une discussion dans la voiture puisqu'ils n'ont plus du tout l'intention de nous laisser sans surveillance. Nous devons les suivre pour un hôtel UPK qu'ils mettront encore une fois une heure à trouver. Si vous vous demandez pourquoi on ne prend pas nos cliques et nos claques, c'est bien simple: nos sacs sont dans la voiture, et il est impossible de les récupérer sans un vrai clash...un plan se met en place: lever 6h et fuite à l'anglaise...curieusement ils ont l'air de comprendre ce que nous complotons puisqu'au moment de rejoindre notre chambre, ils décretent soudain que nous devons aller nous enregister auprès de la police de la ville...ici les papiers qui nous avaient été donnés à la frontière sont "confisqués", nous les récupérerons demain disent-ils. Il est vraiment clair que nous sommes "pris en otages" et qu'ils n'ont aucune intention de nous laisser nous débrouiller seuls. J'ignore quels sont leurs ordres mais il est évident que nous ne verrons jamais Amedi ou Salahaddin, en zone PDK. L'UPK croyait peut être réussir un "coup" en escamotant des amis du PDK et en l'empêchant de les renconter. Pour Sophie pas du tout, l'escorte a été mise à SA disposition et nous nous comportons de manière inqualifiable et risquons de compromettre ses bons rapports avec l'UPK. En gros elle est déja bien gentille de nous laisser en profiter...Vu les regards noirs que lui jetait Amin à Suleymanye et sa confidence "Me very tired of Sophie" du matin, je pense que le mal est déja fait...la suite prouvera que nous n'avons pas tort!




4 commentaires:

Sandrine Alexie a dit…

Nan mais que les Kurdes sont pas prêteurs on le sait, même entre milices du même parti ils auraient été capables de s'étriper pour vous garder à eux tous seuls. Mais quelle idée de vous encombrer d'une journaliste, vous êtes maso...

Tom a dit…

Bah oui bon, errare bretonum est

Anonyme a dit…

1000 dinars= 1.78 euros??!!

Là je crois que vous vous êtes fait avoir en beauté!
Depuis que la nouvelle monnaie irakienne est en vigueur,1 euro vaut environ 1800 dinars!!

Tom a dit…

Mais non

1 euro = 1,78 dinars!!!!! si c'est pas ce que j'ai dit...ah bah non. Bon bref on s'est pas fait avoir c'est moi qui ait fourché