Beaucoup de bruit pour rien
J'ai peu suivi la visite du premier ministre irakien Maliki à Ankara. Il venait parler des moyens de régler le problème du PKK. Même un observateur distant de la situtation en Irak pourrait se poser des questions: comment Ankara peut il espérer que le gouvernement irakien, retranché dans sa zone verte, n'assurant pas la sécurité dans sa propre capitale, traversé par des crises et des démissions quotidiennes, puisse faire quoi que ce soit contre le PKK?
Cengiz Aktar ne s'y trompe pas: cette entrevue était purement symbolique. Ankara entend montrer à son opinion et au monde que la Turquie épuise tous les moyens diplomatiques avant de recourir à la force: négociations avec Washington, avec Bagdad... attendez, il manque quelque chose non?
Seule une reprise des relations diplomatiques avec ERBIL permettra à Ankara d'avance sur ce dossier. Les dirigeants turcs le savent parfaitement, mais négocier avec les "chefs tribaux" semble au dessus de leurs forces. En ignorant royalement l'administration kurde établie depuis 1991, et seule à même de faire quelque chose contre le PKK, la Turquie crée ses propres problèmes: pourquoi Barzani ou Talabani tenteraient ils quoi que ce soit contre le PKK, alors que les Turcs continuent à les considérer comme des chefs terroristes indignes de dialogue?
PDK et UPK se sont déja battus contre le PKK, le PDK agissant même aux côtés de la Turquie. Ils n'ont aujourd'hui rien à gagner en aidant une Turquie autiste et méprisante, menaçant d'intervenir à tout va et refusant aux Kurdes le droit de récupérer Kirkuk.
Seule une reprise des relations diplomatiques avec ERBIL permettra à Ankara d'avance sur ce dossier. Les dirigeants turcs le savent parfaitement, mais négocier avec les "chefs tribaux" semble au dessus de leurs forces. En ignorant royalement l'administration kurde établie depuis 1991, et seule à même de faire quelque chose contre le PKK, la Turquie crée ses propres problèmes: pourquoi Barzani ou Talabani tenteraient ils quoi que ce soit contre le PKK, alors que les Turcs continuent à les considérer comme des chefs terroristes indignes de dialogue?
PDK et UPK se sont déja battus contre le PKK, le PDK agissant même aux côtés de la Turquie. Ils n'ont aujourd'hui rien à gagner en aidant une Turquie autiste et méprisante, menaçant d'intervenir à tout va et refusant aux Kurdes le droit de récupérer Kirkuk.
5 commentaires:
Vu les déclarations haineuses de Barzani, je ne vois pas quel dirigeant turc pourrait discuter avec lui. Même l'AKP l'a compris.
Je conseillerai bien à RTE un blocus (fermeture de la frontière et cessation de la livraison d'électricité par exemple).
Barzani pourrait réaliser subitement qu'il dépend totalement d'un pays qu'il prétend pouvoir menacer.
A force de fermer vos frontières avec tout le monde vous n'allez pas aller loin
au fait, comment le pétrole irakien arriverait en Turquie? Ca m'intéresse :D
Quant aux menaces de barzani, elles n'étaient qu'une réponse aux menaces turques.
les "déclarations haineuses" arf arf ! Quand on pense au tombereau d'injures hystériques que le gouvernement turc déverse depuis 2004 sur le Gouvernement du Kurdistan, je trouve la réponse de Barzani plutôt modérée et pleine d'un humour certes condescendant...
Maliki en pleine panouille à Baghdad, lâché par une partie des chiites, assailli par les sunnites, ne va certainement pas faire le jeu de la Turquie contre les Kurdes à l'heure où les USA n'arrêtent pas d'insister auprès de Barzani pour que le KRG s'implique un peu plus dans la relève et la pacification de l'Irak.
Quant à attaquer Qandil, le KRG n' aucuin intérêt à le faire. Déjà parce que c'est impossible comme objectif militaire et que surtout, attaquer des Kurdes pour le compte des Turcs sera un geste politique totalement suicidaire pour la crédibilité de cet embryon d'Etat au sein de la nation kurde.
"je ne vois pas quel dirigeant turc pourrait discuter avec lui. Même l'AKP l'a compris"
-->Rükha Ne parlez pas donc à leur place.
Et dites vous bien une fois pour toute que se sont ces "intégristes islmamistes" qui dirigent désormais la Turquie. :-)
Quant à l'installation d'un dialogue avec les autorités kurdes, Erdogan n'a jamais était contre.
Mais durant les élections, il n'a pas voulu prendre le risque de se mettre à dos certains de ses électeurs davantages nationalistes, et l'armée qui aboyait à coté, ce n'était pas très judicieux...
De toute manière pour bcp d'experts stratégique (dont certains faisants parties de l'armée turque elle même) l'intérêt de la Turquie est de normaliser ces relations avec le gouvernement du KURDISTAN, cela aura pour but par exemple de marginaliser le PKK... c'est tout à votre avantage faut croire...
En fin de compte Rukha je vous voyez plutot porte parole du CHP et non de l'AKP.
Le Commentaire de Piling est très pertinent.
Hamadan
L'AKP voudrait dialoguer et a essayé, de nombreux diplomates turcs et experts pensent de même.
Je pense que le dialogue reprendra à un moment, il n'y que quelques malades qui souhaitent réellement intervenir et qui pensent pouvoir déloger l'administration kurde...
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