Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis
Yasar Büyükanit et Deniz Baykal, la brute et le truand, n'ont visiblement jamais entendu parler de ce proverbe.
Alors que le second, désavoué par son parti et par les électeurs, s'accroche fermement à son siège de "chef de l'élite laïque" autoproclamé, le premier annonce benoitement que malgré la déroute éléctorale des partis proches de l'armée, malgré même les critiques de Devlet Bahçeli qui accuse l'armée d'avoir provoqué par son "e-memorandum" du 12 avril la victoire écrasante de l'AKP, l'armée reste sur ses positions. Un bon signe en cas d'invasion conjointe de l'Anatolie par les forces kurdo-armeno-greco-européennes, mais un mauvais signe quant au respect de l'expression démocratique du peuple turc.
Bref, Yasar Pasa ne veut pas d'un président "islamiste". Le fait que le parti "islamiste" tienne 340 sièges sur 550 n'a visiblement pas d'influence sur sa réflexion.
L'AKP de son côté commence à réfléchir à une "constitution civile", en bref une constitution remplaçant celle imposée délicatement par Kenan Evren en 1982, et approuvée par un plébiscite au score irakien, mais surtout épurée de ses références à Atatürk, d'après le député AKP Zafer Üskül. Une constitution, en somme, abolissant la primauté de l'Etat sur l'individu, nettoyées de ses bloquages idéologiques, et dont la liste des "exceptions" à l'exercice de la liberté d'expression serait quelque peu réduite.
Une équipe d'experts a déja commencé à travailler sur un projet de constitution, sous la direction du professeur Ergin Özbudun: au menu, la limitation de la possibilité pour le président de nommer les membres de la haute administration et de la justice, l'abolition du "YÖK", haut conseil des universités farouchement kémaliste, l'abolition du pouvoir du président de nommer les recteurs d'universités, l'abrogation de l'article faisant du MGK (haut conseil de sécurité) un organe prévu par la constitution. Bref, un démilitarisation.
Le travail de cette équipe doit bien sûr être surveillé de près. L'AKP n'est jamais qu'un moindre mal, compte dans ses rangs d'authentique islamistes bigots, et ne s'est pas magicalement élevé au rang de parti social démocrate progressiste. Mais maintenir que la constitution MILITAIRE de 1982 est la garante de la démocratie turque est tout simplement grotesque.
Les députés DTP quant à eux soutiendront la candidature de Gül. Dans un registre nettement plus amusant, nombre d'entre eux ont, lors de l'écriture de leur "CV" de député, listé le Turc comme "langue étrangère". Bouh, les méchants traîtres, oser dire que le Turc n'est pas leur langue maternelle. Si j'espère que les députés DTP ne céderont pas aux provocations de bas étage, je ne peux qu'approuver cette petite pique, servant à rappeller que la langue maternelle d'un grand nombre de "citoyens turcs d'origine kurde", c'est encore le kurde.
Alors que le second, désavoué par son parti et par les électeurs, s'accroche fermement à son siège de "chef de l'élite laïque" autoproclamé, le premier annonce benoitement que malgré la déroute éléctorale des partis proches de l'armée, malgré même les critiques de Devlet Bahçeli qui accuse l'armée d'avoir provoqué par son "e-memorandum" du 12 avril la victoire écrasante de l'AKP, l'armée reste sur ses positions. Un bon signe en cas d'invasion conjointe de l'Anatolie par les forces kurdo-armeno-greco-européennes, mais un mauvais signe quant au respect de l'expression démocratique du peuple turc.
Bref, Yasar Pasa ne veut pas d'un président "islamiste". Le fait que le parti "islamiste" tienne 340 sièges sur 550 n'a visiblement pas d'influence sur sa réflexion.
L'AKP de son côté commence à réfléchir à une "constitution civile", en bref une constitution remplaçant celle imposée délicatement par Kenan Evren en 1982, et approuvée par un plébiscite au score irakien, mais surtout épurée de ses références à Atatürk, d'après le député AKP Zafer Üskül. Une constitution, en somme, abolissant la primauté de l'Etat sur l'individu, nettoyées de ses bloquages idéologiques, et dont la liste des "exceptions" à l'exercice de la liberté d'expression serait quelque peu réduite.
Une équipe d'experts a déja commencé à travailler sur un projet de constitution, sous la direction du professeur Ergin Özbudun: au menu, la limitation de la possibilité pour le président de nommer les membres de la haute administration et de la justice, l'abolition du "YÖK", haut conseil des universités farouchement kémaliste, l'abolition du pouvoir du président de nommer les recteurs d'universités, l'abrogation de l'article faisant du MGK (haut conseil de sécurité) un organe prévu par la constitution. Bref, un démilitarisation.
Le travail de cette équipe doit bien sûr être surveillé de près. L'AKP n'est jamais qu'un moindre mal, compte dans ses rangs d'authentique islamistes bigots, et ne s'est pas magicalement élevé au rang de parti social démocrate progressiste. Mais maintenir que la constitution MILITAIRE de 1982 est la garante de la démocratie turque est tout simplement grotesque.
Les députés DTP quant à eux soutiendront la candidature de Gül. Dans un registre nettement plus amusant, nombre d'entre eux ont, lors de l'écriture de leur "CV" de député, listé le Turc comme "langue étrangère". Bouh, les méchants traîtres, oser dire que le Turc n'est pas leur langue maternelle. Si j'espère que les députés DTP ne céderont pas aux provocations de bas étage, je ne peux qu'approuver cette petite pique, servant à rappeller que la langue maternelle d'un grand nombre de "citoyens turcs d'origine kurde", c'est encore le kurde.
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