jeudi, août 23, 2007

Nouvelles Frontières

Je suis bien placé pour le savoir, des milliers de candidats à l'immigration en Europe, venus du monde entier pourrissent actuellement en Turquie. Lors de mon séjour dans l'ONG Helsinki Citizen Assembly à Istanbul, j'ai été au contact de Burundais, Congolais, Tanzaniens, MAuritaniens, Ougandais, Sri Lankais, Pakistanais, Bengladeshis, Népalais, Chinois, Nigerians, aux parcours individuels improbables, qui avaient tous une caractéristique commune: ils n'ont jamais demandé à se trouver là.

Trompé par des trafiquants farceurs, des centaines d'Ethiopiens, Soudanais, Somaliens, Erithréens se retrouvent un beau matin sur la côte turque, après avoir pris un Cargo à Port Soudan ou sur la côte lybienne. Ils sont abandonnés ici par des passeurs qui leurs disent qu'ils sont en Italie. D'autres ont la chance d'arriver sur la côte grecque, à la frontière turque.

Les gardes frontière grecs, très prévenants, les font monter dans un petit zodiac qui passe tranquillement dans les eaux turques et les abandonne sur la plage.

Dotée de 7200 km de côtes, la Turquie est bien sûr incapable de totalement contrôler sa frontière. Les passeurs sont nombreux à promettre aux immigrants bloqués en Turquie, souvent dans des conditions humaines déplorables, un passage vers l'eldorado européen, en l'occurence la grecque. Difficile de parler d'Eldorado quand on connaît la réputation du système grec d'asile et de détention, mais pourquoi pas.

La frontière terrestre est virtuellement infranchissable. Mines, rivière, chiens policiers, lunettes infra-rouges: nous avons vu à IStanbul une mère revenir sans son fils d'une tentative de passer la frontière: il s'était noyé dans la rivière, refoulé des deux côtés par la coopération greco turque.

Une autre solution est le passage en Bulgarie dans un camion. C'est le cas de nombreux réfugiés que j'ai rencontré en Hongrie, autre point d'échouage.

De nombreuses embarcations de fortune tentent donc la traversée vers la grêce ou vers ses îles. Et toutes les semaines, les communiqué se succèdent : des dizaines d'immigrants trouvent chaque année la mort dans les eaux égéennes. Le 17 aout, se sont six afghans qui sont morts noyés, 45 personnes parvenant à regagner la côte à la nage.

1 commentaire:

Ismail a dit…

Je sais pas exactement comment fonctionne le systeme mais récemment les autorités ont "décentralisé" les réfugiés en sur-nombre a Istanbul.

On a donc maintenant une nouvelle population assez importante de réfugiés africains (les plus visibles) et aussi irakiens a Konya et dans les autres villes d'Anatolie centrale.

La plupart sont somaliens mais j'ai aussi fait la connaissance d'un burundai.