mercredi, octobre 31, 2007

Mon quart d'heure de gloire n'aura pas lieu

J'ai été approché il y a deux semaines par le quotidien Today's Zaman pour un article sur les blogs d'expat. Finalement mon interview ne sera pas retenue, deux autres blogs français ayant été logiquement privilégiés parmis d'autres blogs étrangers sur la Turquie. (Au fil du bosphore et du miel aux épices)

Je publie ici mon Interview, qui m'a au moins permi de réfléchir un peu sur mon blog :)

1. Qui êtes-vous, en quelques mots? En particulier, quelle est votre histoire avec la Turquie?

Je suis Breton, j'ai 25 ans, et j'ai un lien avec la Turquie depuis septembre 2002. J'ai décidé un peu au hasard de passer une année universitaire la bas, et je n'ai jamais pu me dexintoxiquer depuis. Je suis donc resté jusqu'en juillet 2003, puis je suis rentré en France finir mes études, et j'ai continué à apprendre le Turc. j'ai également écrit mon mémoire de science po sur l'évolution de la question kurde en Turquie entre 1999 et 2004 (je peux vous le faire parvenir). En Mai 2005, je suis revenu à Istanbul et j'ai commencé à tenir ce blog. Je suis resté jusqu'en Décembre 2005, effectuant un stage dans l'ONG turque Refugee Law Help Programme (dépendant de Helsinki Citizen Assembly Turkey).

J'ai beaucoup voyagé en Turquie, plus particulièrement dans le sud-est kurde, mais aussi le long de la côte de la mer noire, en Anatolie centrale... Voila pour mon histoire!

2. Quand avez-vous commencé ce blog? Pourquoi l'avoir commencé? Vos motivations ont-elles évolué depuis ?

Ce blog a donc commencé en Mai 2005. Il ne devait être qu'un carnet de bord de ma vie à Istanbul. Comme vous le voyez, les premiers posts sont plutot personnels, vie quotidienne à Istanbul, à l'image de ce qui se fait (en bien mieux) sur le blog "du miel aux épices". A partir d'un voyage au Kurdistan Irakien (aout 2005), j'ai commencé à politiser un peu plus. A partir de mon départ de la Turquie, ce blog s'est logiquement transformé en blog politique, même si il garde une place pour les voyages que je peux effectuer (géorgie et arménie récemment). La motivation: les lecteurs! Je reçois pas mal de courrier, j'ai fait des contacts très intéressants, et même si l'audience reste confidentielle, ceux qui s'intéressent de près à la Turquie connaissent mon blog. Je collabore par exemple avec Turquie Europénne.

Mes opinons politiques transparaissent largement, je n'ai pas pour ambition d'être totalement objectif: je soutiens le mouvement de réforme démocratique et d'ouverture, je suis contre l'establishement kémaliste figé en 1924, je suis pour les droits des kurdes, etc etc. On peut en parler plus en détail si vous voulez mais je pense que les articles parlent pour eux mêmes.

3. Que trouve-t-on sur ce blog?

Récits de voyages, analyes, billets d'humeurs, billets culturels parfois, critiques de concerts, de film... un peu de tout, la tendance étant nettement politique.

4. Et vous, qu'y trouvez-vous, personnellement?

Je voulais être journaliste mais je me suis dirigé vers les métiers humanitaires. Mais bon comme j'aime écrire par dessus tout, c'est une très bonne solution de compromis! J'y trouve une grande satisfaction quand les messages de félicitations affluent, la confirmation de mes idées quand les insultes et les menaces arrivent. De nombreux contacts, des rencontres... et la possibilité de garder un lien avec la Turquie, car ma carrière professionelle et ma vie privée ne me feront pas revenir en Turquie pour y vivre.

5. Pour qui écrivez-vous et dans quelle mesure ce blog est-il interactif?

Le grand public. Mais au final, surtout des gens qui s'y connaissent déja! En tous cas ce sont eux qui écrivent les commentaires, et qui m'apportent des informations supplémentaires, que je m'efforce d'intégrer. Tous ceux qui veulent en avis un peu "engagé" sur la Turquie.

6. Que conseilleriez-vous à un étranger qui vient d'arriver à Istanbul et souhaite y commencer un blog?

Apprendre le turc. Se laisser gagner par la ville avant de commencer à écrire. Choisir un focus particulier évitant de croiser ce qui se dit déja sur d'autres blogs! il manque un blog francophone sur la vie nocturne d'Istanbul par exemple

7. Comment avez-vous choisi le nom de votre blog?

J'ai toujours vécu à Beyoglu, et comme ça devait être un blog personnel sur ma vie à Istanbul... Beyoglu c'est ma ville rêvée, un village qui grouille, un carrefour incroyable... j'ai vécu à Cihangir, à Tepebasi, à Elmadag (bon ok c'est Sisli mais juste à la frontière), et au pied de la tour de Galata. je travaillais à Tünel. Je connais toutes les rues, les bars, les petits coins...et ça me manque.

8. Cette expérience demeure-t-elle très virtuelle ou l'écriture d'un blog a-t-elle un impact concret sur votre quotidien (rencontres, découvertes, autres… anecdotes) ?

Oui comme je l'ai dit! Impact peut etre pas sur mon quotidien mais sur ma vie en général, par les rencontres et les amitiés que j'ai pu nouer. Je suis persuadé que ce blog aura pour moi des débouchés concret, mais j'aime ma profession actuelle.. rien ne presse. Anecdotes... découvrir qu'une lectrice est une bretonne dont le grand père connaissait le mien, et qu'elle a également voyagé dans le sud est kurde et au Kurdistan Irakien! Une interview sur une radio de Boston au sujet du kurdistan Irakien...divers contacts professionnels...

9. Qu'aimeriez-vous de plus pour votre blog que vous n'avez peut-être pas le temps ou la possibilité de faire ?

J''ai de moins en moins de temps, mon "vrai travail" étant de plus en plus prenant. Je dois m'y remettre. Disons que j'ai eu un grand moment de lassitude après les élections législatives que j'avais couvertes presque au jour le jour (avec des prédicitions électorales qui se sont avérées exactes)

10. Y a-t-il des côtés négatifs au fait de tenir un blog tel que le vôtre?

Oui, je culpabilise quand je n'écris pas. Je reçois aussi pas mal d'insultes voire de menace mais on s'y fait.

11. Comment voyez-vous votre place au sein de la société turque ? (étranger ? expatrié ? visiteur ? observateur? turc par certains côtés ?…) Votre blog joue-t-il un rôle dans cette perception ?

Observateur... je suis conscient que mes idées sont celles d'une minorité turque occidentalisée et éduquée, sortie du carcan du kémalisme ou à l'inverse des idéologies marxistes. Je me sens proche des turcs, tout en restant irrémédiablement fermé à un certain nationalisme, à la réécriture de l'histoire... Quand je vivais à Istanbul, je me sentais parfaitement intégré: la maitrise de la langue, l'intérêt pour la culture, la musique...je me sentais chez moi, sans aucun doute.

12. Quand avez-vous quitté la Turquie et quels liens conservez-vous avec le pays? Votre blog a-t-il évolué depuis votre départ?

J'ai quitté la TUrquie en décembre 2005, et mon blog a évolué vers la politique. Si je vivais toujours en Turquie, la part de quotidien serait beaucoup plus grande.

Aucun commentaire: