vendredi, octobre 06, 2006

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"Dans le sud-est de la Turquie, se multiplient exécutions sommaires, enlèvements, attentats et tortures perpétrés par les services de sécurité, qui alimentent ainsi en nouveaux sympathisants les troupes de la guérilla (le PKK). Dans cette région, près de 15 millions de Kurdes sont pris en otage entre la guérilla et l'armée."

Non ce n'est pas un exrait d'un journal des années 1990, c'est un article du Monde. Soyons juste, c'est un article de la page "Opinions" du Monde. Ouf. Non parce que pour suivre l'actualité kurde au jour le jour, j'avoue que j'ai peur d'avoir raté quelques épisodes. Ou bien M. Claude Edelmann, "cinéaste, membre du Collectif pour les droits de l'homme en Turquie", collectif dépendant de l'association Primo Levi et collaborant avec l'IHD et le TIHV n'a pas bien lu ses notes, ou confondu un rapport de 1995 avec un rapport de 2005.

Je ne pense pas que l'anachronisme et l'exagération rende service à la cause des défenseurs des droits de l'homme en Turquie. Il n'y a pas grand chose à redire sur le reste de l'article, qui résume bien la situation de recul de la liberté d'expression et de persistance de la torture, mais le passage sur les Kurdes dérape totalement, et ne reflète en rien les rapports détaillés de TIHV d'IHD, de MAZLUM DER, qui seraient les premier à rapporter ces faits. Les victimes au Kurdistan turc sont aujourd'hui les soldats turcs et les membres du PKK. La période des "Özel tim", des milices de loups gris , des "disparus" et des assassinats politiques est, espérons le, terminée.

Ce n'est pas non plus rendre service au Kurdistan que de le faire passer pour un région à feu et à sang...ni de faire croire que le PKK "attire de nouveaux sympathisants!" à l'heure où les démocrates kurdes le pressent de déposer les armes...


11 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore un qui se fait sa petite publicité personnelle. Ca m'étonnerait que les droits de l'homme en Turquie le passionne réellement pour être aussi peut au fait de la situation.
Ecrire que les opposants à la démocratisation "règnent sur tout l'appareil d'Etat" est aussi un raccourci. Comment explique-t-il que les juges ne suivent généralement pas les réquisitions des procureurs? (il n'est quand-même pas présent à chaque procès, pour les rendre plus "démocrates"!)
Ca c'est sûr de telles exagérations ne rendent sûrement pas service aux démocrates de Turquie. Ce serait plutôt le contraire.

Anonyme a dit…

Anne:"Comment explique-t-il que les juges ne suivent généralement pas les réquisitions des procureurs?"

La "justice" turque n'a pas de leçon à donner non plus en matière d'indépendance.Des cas d'ingérence de l'armée dans des affaires judiciaires ne sont pas rares et on peut fournir des exemples à la pelle.Regarde comment s'est terminée l'affaire de Semdinli!

Les exagérations ne rendent pas service aux démocrates turcs,c'est vrai,mais les types comme A.Adler qui passent leur temps à caresser les dirigeants turcs dans le sens du poile non plus.

Anonyme a dit…

J'ai bien écrit "généralement pas", Dilo. Et l'article ne parlait pas de l'affaire Semdinli- dont ce monsieur doit tout ignorer, la presse française n'en ayant pas parlé- mais des artistes et intellectuels qui comparaissent devant la justice en vertu de l'article 301 du code pénal turc. Or, il faut reconnaître que les juges suivent rarement les procureurs.
C'est plutôt rassurant sur l'avenir d'une loi aussi liberticide..

On peut préférer présenter la Turquie sous la forme d'un "empire du mal" immuable, pour ma part je trouve dangereuse, ou pour le moins contre-productive, cette vision "irano-américane" du monde.

Anonyme a dit…

Je n'ai aucune vision manichéene Van,je soulignais simplement que si les juges ne suivaient généralement pas les Procureurs dans leurs réquisitions,la Turquie n'a pas de leçon à donner non plus en matière d'indépendance de sa justice.Les juges de Strasbours en savent quelque chose!
En disant ça je ne cherche pas à donner une mauvaise image de la Grande Démocratie turque,mais à souligner les ingérences de l'armée dans les affaires judiciaires.Semdinli n'était qu'un exemple,parmis tant d'autres,pour illustrer mon propos sur cette réalité.
Non honnêtement,je jure que je n'ai pas cherché à ternir l'image de la Démocratie turque!

D'ailleurs qui a dit que la Grèce était le berceau de la Démocratie et de la liberté?C'est un leurre,bien sûr!On nous a délibérément menti sur ce point.

Anonyme a dit…

Tu es désarmant de mauvaise foi, Dilo.

Tom a dit…

Dites c'est pas que ca me dérange que ca devienne le blog du Monde ici mais bon ;)

Anonyme a dit…

Moi j'ai rien compris à ce qu'Anne essaye de faire passer; je sais pas mais ca ne serait pas plus simple d'appeler les choses comme elles le doivent ?, et d'arreter de tourner autour du pot.
BREF, en tt cas j'ai compris Dilo, contrairement à d'autres.

Anonyme a dit…

Malgré tout la situtation en Turquie n'est plus celle des années 90, époque où ont eu lieu les procès traités aujourd'hui à Strasbourg, où des intellectuels contestataires étaient jugés par le MGK, et ou un simple procès Semdinli-certes très entravé- n'aurait même pas été imaginable.
Et qu'à voir partout L'Etat profond, on risque de ne plus voir grand chose.
C'est ce que je reproche à cet article du Monde.

Mais Tom a raison, ce n'est pas le lieu pour polémiquer. Ensuite, j'arrête.

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je prends la plume car j'ai accompagné Claude E. au procès d'Elif Safak. Pour votre information, sachez que ce Monsieur n'a pas besoin de se faire de la publicité (il est retraité) et qu'il s'intéresse de très près aux droits de l'homme en Turquie, étant un membre actif d'une association de droits de l'homme bien connue de tous mais qui n'est pas citée dans l'article. Il va sans dire qu'il est au courant du procès de Semdinli et plus encore. Je vous invite donc à suivre l'exemple, pourquoi ne pas prendre la plume pour 'rendre service aux démocrates de Turquie' Anne?
Merci.

Tom a dit…

Bonsoir

Sans accuser ce monsieur de se faire de la publicité, je m'étonnais dans cet article du ton quelque peu anachronique, qui aurait été juste il y a quelques années mais semblait un peu "daté" aujourd'hui, même si j'étais d'accord avec 75% de l'article, sauf le passage sur la question kurde.

Anonyme a dit…

Je suis désolée de vous avoir blessé si ce monsieur est votre ami. Je ne doute pas de sa sincérité puisque vous le dites. Pour ma part c'est contre un article publié dans le Monde que je m'emportais parce qu'il fait aussi l'information. Et personne n'a rien à gagner, surtout pas les Kurdes, si celle-ci n'est pas exacte.
Je me rends plusieurs fois par an dans la région et je sais qu'elle ne l'est pas (même si une partie des informations de l'article le sont). Et c'est faire injustice à ceux qui en Turquie ont permis ces progrès accomplis.
Quant à ma plume elle n'intéresse pas grand-monde. Je préfèrais par contre entendre plus souvent dans nos colonnes de journaux des voix venant directement de là-bas. Ca nous ferait du bien. Je ne crois pas la Turquie si "malade" que ça, les soubresaults violents qui la secoue me semble au contraire le signe d'une vitalité secouant de vieux et encore puissants carcans qui résistent. "l'homme malade de l'Europe", c'est plutôt nous. Enfin, c'est mon avis.