Procès des assassins de Hrant Dink
Ils ont toujours raison. Même dans le box des accusés, les courageux vengeurs de la patrie outragée ne voient vraiment pas où est le problème. Fuat Turgut, avocat de Yasin Hayal, considéré comme un des rouages du complot qui a abouti au meutre de Hrant Dink, a affirmé que c'est la justice turque qui avait désigné le journaliste comme "traitre à la patrie".
Les forces de l'ordre, accusées au mieux d'avoir fermé les yeux, ne sont meême pas citées par l'accusation. On se souvient des images des policiers posant fièrement drapeau en main aux côtés de l'assassin, Ögün Samast, lors de son arrestation.
L'un des accusés, Erhan Tuncel, a affirmé être un informateur de la police et avoir dénoncé plusieurs fois le complot. Avec le résultat que l'on sait.
Bien plus que les peines encourues par ces sous fifres (25 à 42 ans pour Samast, mineur, prison à vie pour les deux autres) c'est la capacité du tribunal à faire la lumière sur le rôle des barbouzes de l'Etat profond et des groupuscules ultranationalistes qui fait tout l'intérêt de ce procès: le chef de la police et le gouverneur de Trabzon ont été mutés, le chef des renseignements de la police d'Istanbul a été suspendu de ses fonctions. Le chef de la police d'Istanbul qui avait nié dès le début de l'enquête toute dimension politique du crime, avait fait l'objet d'une enquête préliminaire, stoppée sur décision du gouverneur d'Istanbul. Enfin, le rôle du BBP reste à déterminer...
Tout repose en fait sur l'avocate de la famille Dink, Fethiye Cetin (auteur du "livre de ma grand mère" qui avait provoqué un vaste débat sur les filles arméniennes recueillies et converties par des familles turques pendant le génocide): elle s'est faite la main en attaquant en justice le général Dursun Ali Karaduman, commandant des forces paramilitaires de la province de Giresun( décidemment, vive la mer noire) qui avait qualifié Dink de traître lors d'un discours prononcé à l'occasion de funérailles d'un soldat tué par le PKK (décidemment, les obsèques de martyrs sont bien commodes).
Un millier de personne manifestaient à l'extérieur du tribunal (le procès est à huit clos, Ögün Samast étant mineur)
Un millier de personne manifestaient à l'extérieur du tribunal (le procès est à huit clos, Ögün Samast étant mineur)
Je vais essayer de suivre le procès au maximum, mais il faut que je trouve le temps. En attendant, et si vous parlez turc, l'idéal reste BIANET. Et si le coeur vous en dit, vous pouvez me traduire les articles!
1 commentaire:
C'est une parodie de procès,les véritables coupables de ce crime lâche ne seront jamais inquiétés par la "justice turque".
Ce sont les pauvres imbéciles heureux comme Samsat qui endossent la responsabilité des basses oueuvres des crapules de l'armée turque.
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