mercredi, septembre 20, 2006

Aux origines du TIT...

L'acharnement de la police à négliger la piste de l'extrême droite turque est quand même un poil louche... Le journal "Gündem" livre quelques infos sur les TIT, qui semblent déjà avoir un beau palmarès à son actif.

D'après un "repenti" du PKK, Adil Timurtas, les TIT regroupaient des soldats, des policiers, d'autres "repentis" et des militants d'extrême droite, et "travaillait" en relation étroite avec les JITEM (services secrets de la gendarmerie). Dans une interview donnée au magazine "Nokta", Timurtas rend les TIT responsable de nombreuse "exécutions extra judiciaires" survenues au Kurdistan Turc. Ces "disparitions" de Kurdes soupçonnés de soutenir le PKK étaient souvent le fait d'hommes armés en civil agissant en toute impunité. J'ai travaillé sur le cas de ces "kayiplar" (disparus) afin d'essayer de faire reconnaître le statut de réfugié en Hongrie à un Kurde de Diyarbakir...La liste ci-jointe, établie par les soins de l'IHD donne idée de l'importance de ce phénomène et la vraie dimension de l'OHAL, système d'état d'urgence en cours au Kurdistan de 1987 à 2003. Entre les "Özel tim", le JITEM, le Hizbullah et donc le TIT, le pouvoir turc disposait d'un choix appréciable d'exécuteurs de basses oeuvres...

La spécialité du TIT, selon Adil Timurtas, était l'intimidation. Le "repenti" cite en vrac une bombe placée dans la voiture du président du barreau de Diyarbakir, l'incendie du journal Yeni Ülke (revendiquée sous le nom "Union des Moudjaïdine Islamiques"!!)

Arrêté plusieurs fois et illico relâché, Demirtas a été pris sur le fait en 2005, tâchant d'extorquer des fonds au représentant du DEHAP dans le district de Bagçilar Lezgin Bingol. "Relaché faute de preuve", inculpé à nouveau suite à l'appel du procureur de la république à Diyarbakir, il s'en sort nouveau... il est des protections qui n'ont pas de prix.

On plonge ici dans les barbouzeries du l'Etat turc, faisant "régner l'ordre" au Kurdistan main dans la main avec les néo-fascistes du MHP et les fanatiques du Hizbullah. Autant ce parti islamiste kurdo-turc, responsable de nombreux massacres au Kurdistan, fut proprement éliminé en 2000 par l'armée qui avait utilisé, autant l'impunité totale dont bénéficient les membres des "özel tim" et autres TIT est frappante. De Süsürlük à Semdinli, les assassins en service commandé sont les "bons petits gars" loués par le nouveau chef de l'Etat Major Büyükyanit...


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