vendredi, septembre 15, 2006

Peur de Dieu, oui, Peur d'Allah, non!

L'avantage d'avoir un pape en état de marche, c'est qu'on peut enfin en rire sans mauvaise conscience. Il y a quelques jours, Benoit XVI s'était signalé en appellant hommes et femmes à réapprendre "la crainte de dieu" et en appelant au combat contre la laïcité. La "crainte de Dieu" a en effet progressivement reculé en Europe, à partir du moment où elle n'était plus soutenue par l'inquisition et ses bûchers. C'est un peu simpliste, mais avouons qu'il est plus simple d'être Athée et de se déclarer comme tel quand on ne risque plus de se voir brûler vif pour ça... Le Pape Clément VIII, condamnant l'Edit de Nantes accordant la liberté de culte aux Protestants, estimait qu'il "apportait la pire chose au monde, la liberté de conscience". De son point de vue, il avait entièrement raison.

De manière amusante, cette crainte de Dieu tant chérie par Benoit XVI ne semble pas s'étendre au Dieu des musulmans (qui aux dernière nouvelles est le même), et il site l'empereur Byzantin Manuel II Paléologue "Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l'épée la foi qu'il prêchait". Manuel II en savait quelque chose, avant dernier souverain d'un Empire réduit à Constantinople et ses Faubourgs, la Morée et le Pont, prisonnier de Beyazit Ier, vassalisé par Mehmet Ier en 1424... Gage d'une grande neutralité philosophique envers l'Islam!

En citant un vaincu aigri et désespéré déplorant "le droit de défendre sa foi par l'Epée", Benoît XVI ferait bien sourir, mais sa critique de l'Islam comme une religion violente et inhumaine opposée à un christiannisme pacifique et compassionel n'est pas des plus judicieuse, surtout à deux mois d'un voyage en Turquie, d'ores et déjà condamné par l'opinion turque...

Souhaitons en tous cas bonne chance au Panzer Pape, condamné à essayer d'insuffler la crainte de Dieu aux mécréants, sans pour autant utiliser l'épée. A ma connaissance ca ne s'est jamais fait... Réagissant aux critiques virulentes soulevées par son "dérapage", le Pape rappelle que ce qui lui tient à coeur, c'est
"une claire et radicale réfutation de la motivation religieuse de la violence".

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