mardi, juillet 17, 2007

Le devoir du DTP

Il faudra s'y faire, mais rien de démocratique ne semble pouvoir empêcher entre 20 et 30 députés kurdes indépendants d'accéder le 22 juillet à l'assemblée nationale turque, pour la première fois depuis l'épisode Leyla Zana qui a tant coûté à la Turquie et aux Kurdes.

Une fois élus, ces députés se rassembleront sous la bannière du DTP, énième avatar du "parti légal kurde" ciblé par l'Etat depuis le début des années 90. Il serait fastidieux de revenir sur ses prédécesseurs, du HADEP opposé à la lutte armée torpillé par l'Etat et par le PKK dans un bel ensemble, au DEHAP "voix de son maître incapable de prendre ses distances avec le PKK. Le DTP est aujourd'hui traversé par les mêmes tendances, entre ceux pour qui la cause kurde s'identifie à la santé d'Öcalan, et ceux qui tentent de s'en éloigner.

Le DTP se trouvera donc devant ses responsabilités, et sous les feux croisés du CHP, du MHP et de la Justice. Q'un député s'avise de commencer un discours par "Rojbas" et il sera poursuivi. Qu'un autre fasse comme un député AKP élu en 2002 et indique "Kurde" dans la rubrique "Langues parlées" de son CV, et il subira le même sort. On ne peut que souhaiter que les élus kurdes, Aysel Tugluk en tête si elle est élue comme c'est probable à Diyarbakir, s'abstiennent d'employer le mot "SAYIN" en parlant d'Öcalan.

Bref que le DTP joue le jeu de l'intégration politique des kurdes dans le jeu politique turc, et parvienne à résister à l'immense vague hystérique qui risque de se lever dans le camp des probables vaincus des éléctions.

L'AKP se trouvera également dans une positition délicate. Avec une majorité rognée, il devra trouver des alliés parmis les indépendants afin de s'assurer le quota des 370 députés pour l'élection du président. Erdogan a fait comprendre qu'il pourrait s'allier au DTP. Cette alliance constituerait elle un casus belli pour ceux qui préfèrent une Turquie gouvernée à coups de matraque et de bottes à une Première Dame voilée?

Pour moi, en tant que traître, néo colonialiste impérialiste paternaliste anti turc certifié (il paraît), le DTP a un rôle immense à jouer, un rôle sans proportion aucune avec son futur nombre de députés. Un rôle de pont avec l'administration kurde irakienne, qui ne sera délogée que par une offensive militaire majeure, et encore. Un rôle d'interlocuteur pour la classe politique turque désireuse de voir une solution autre que militaire. Un rôle que le PKK n'est d'ailleurs pas du tout disposé à lui laisser jouer!

En effet, le PKK a compris depuis longtemps qu'il ne pourrait jamais l'emporter militairement. L'armée turque a probablement compris qu'elle ne pourrait jamais écraser totalement un groupe de quelques milliers de montagnards capables de franchir les frontières turques, irakiennes et iraniennes et rompus à la guerilla. Mais l'affrontement sert les "faucons" des deux camps, qui ont besoin l'un de l'autre. Si on passe outre les affrontements quotidiens sur le terrain, la "doxa" actuelle du PKK est "nous ne sommes pas séparatistes, nous voulons une turquie démocratique, etc etc etc". Evidemment ça ne tient pas la route. Mais le désir des dirigeants du PKK, qui est également le désir d'Öcalan depuis facilement 1993, c'est de rejoindre le jeu politique turc, devenant un parti "légitime"

Inconcevable, bien sûr. Personne ne pourrait demander à la Turquie une chose pareille, et l'amnistie réclamée pour les combattants et les cadres intermédiaires ne comprendrait jamais les "hauts gradés" que peuvent être Karayilan ou Bayik. Pourtant, ils s'acharnent. Ils ont pendant des années coupé les plumes leur "aile politique" quand celle ci voulait s'émanciper. (Murat Bozlak ou Feridun Celik en savent quelque chose). Ils ont refusé que le HADEP ou le DEHAP présentent des indépendants. Le DTP le fait cette année, le PKK et les pro-PKK au sein du DTP protestent.

Comme le dit Mehmet Ali Birand, renvoyer perpétuellement le DTP au PKK et lui demander avant toute ouverture de discussion de condamner le terrorisme, c'est faire le jeu du PKK. Pour des milliers de Kurdes, quoi qu'on en pense, le PKK n'est pas "terroriste", c'est l'Etat qui l'est. Et ils votent en partie DTP. L'Etat a tout fait pour ça. Le PKK aussi. Il n'y avait pas dans les années 90 de "troisième voie", et si on était pour un, on était contre l'autre. Il n'a pas tort Mehmet Ali Birand quand il dit "Arrêtons de refuser de prendre nos responsabilités et de blâmer les "éléments étrangers".

Je sais, je nage en plein angélisme. La Turquie actuelle ne semble pas en mesure de soudain décider d'intégrer dans le jeu politique des personnes qui se disent Kurdes avant tout, Kurde et "citoyen" turc. Avant tout dialogue, il faut qu'ils baisent le drapeau et qu'ils hurlent "ne mutlum türk diyene" et "PKK=terroriste". Même si l'opposition nationaliste va perdre les élections de 2007 comme elle a perdu celles de 2002, elle aura le pouvoir de jeter l'anathème et de mobiliser "la rue". Mais sait on jamais...

73 commentaires:

Anonyme a dit…

Sur le blog de Guillaume, il y a une note "débat sur le pb kurde" qui contient un extrait d'une interview dans laquelle M.A.Birand revient sur les liens entre les politiciens kurdes et le PKK en mettant l'accent sur le fait que les politiciens kurdes ne sont pas indépendants du PKK.

http://istanbul.blog.lemonde.fr/category/kurdes/

PS : ne pas qualifier les gens du DTP de nationalistes kurdes tout en précisant que l'opposition républicaine est nationaliste (cf. "Même si l'opposition nationaliste va perdre les élections de 2007") montre que tu manques de rigueur. Les politiciens kurdes sont des ethno-nationalistes cad qu'ils pronent nationalisme qui s'attache à l'ethnie. Ce nationalisme est condamnable car il peut mener au racisme.

1/2KL a dit…

Encore un bel exemple de schizophrénie.

Après la double pensée, "il faut défendre les minorités turcophones à l'extérieur de la Turquie" / "il faut nier le concept de minorité à l'intérieur de la Turquie".

La double pensée :

"le nationalisme (kurde) est raciste" / "le nationalisme (turc) n'est pas raciste"

Je ressors un classique.

Définition de la nation turque :

Les réalités naturelles qui influent sur le fondement de la nation turque sont les suivantes :

A) L’union sur l’existence politique.
B) L’unité de la langue.
C) L’unité dans la patrie.
D) L’unité d’origine et de la race. [texto : Irk ve menşe birliği]
E) Les liens de sang historiques
F) Les liens de sang moraux.

dixit Atatürk

tout ça en ligne, en français dans le texte, la langue de l'élite s'il vous plaît, sur le site du ministère du tourisme

Il est clair qu'on est très loin d'arriver au racisme avec une définition pareille.
Oui, et la marmotte, elle met etc...

Je réserve d'autres commentaires pour plus tard.

Anonyme a dit…

Le mot race est encore utilisé aujourd'hui en France dans des textes de loi. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait été employé en 1920 par Atatürk. A l'époque on disait race et non ethnie.

La consitution turque affirme clairement que la citoyenneté turque n'est attachée à aucune ethnie. C'est ce qui compte.

Le nationalisme turc s'attache à des principes (laicité, intégrité territoriale et caractère unitaire). Le nationalisme kurde est ethnique.

Sur ce blog vous fustigez le nationalisme turc tout en soutenant l'ethno-nationalisme kurde. Là est votre incohérence.

analysekurde a dit…

Cher(e) Rüya,

J'ai l'impression que tu es obsédé(e) par l'existence des Kurdes, ce qui est aussi le cas de la Turquie.
J'aimerais tellement croire que tu es quelqu'un d'intelligent qui essaye d'apporter des éléments d'anlayse.
Le nationalisme kurde est peut-être ethnique comme tu le dis si bien, néanmoins si le nationalisme turc est un nationalisme "moderne" (Le nationalisme turc s'attache à des principes (laicité, intégrité territoriale et caractère unitaire)), il faut peut-être remercier certains Kurdes comme Ziya Gökalp.

Feqîyê Teyran.

1/2KL a dit…

Au fait, quelle est la différence entre race et ethnie ?

Le nationalisme turc qui veut justifier un certain nombre de principes comme l’unicité de la langue, l’unité du territoire, etc… le fait via les critères énumérés plus haut parmi lesquels l’unité de la race.

Atatürk a donc pondu une théorie raciste du nationalisme turc, ce genre de théorie étant effectivement très répandu à l’époque. Le problème, c’est qu’étant donné qu’il faut penser tout ce qu’a dit Atatürk comme vrai et indépassable, je vois mal comme le nationalisme turc pourrait être amené un jour à devenir un nationalisme light-sans-race.

A considérer que ce fameux nationalisme light-sans-race serait « un bon nationalisme », c’est le postulat qui est fait ici et qui bien entendu, ne repose sur rien. Toujours du très classique en fait.

Afin d’établir qu’il existe un mauvais nationalisme, on ajoutera l’ingrédient « race » au nationalisme kurde. Et on s’efforcera de croire que la notion de race est complètement étrangère au nationalisme turc pour lui coller l’étiquette “bon”.

On peut donc penser et affirmer que le nationalisme est juste même s’il est mauvais.

Anonyme a dit…

Cher analysekurde, je ne suis pas obsédée par les kurdes mais je suis sur un blog pro-kurde. On y parle des kurdes, la note commentée concerne le DTP, un parti nationaliste kurde alors il est naturel que nous parlions du fait kurde non ?

A part ça oui je sais que le théoricien du nationalisme turc était d'origine kurde. Comme quoi on peut être kurde et accepter les principes républicians.

Anonyme a dit…

Jacky, j'ai parcouru ce blog et il me semble qu'on t'a déjà répondu sur le prétendu racisme du nationalisme d'Atatürk.

Je n'ai rien d'autre à ajouter que ce qui t'a déjà été dit.

1/2KL a dit…

Il n'y a effectivement rien à ajouter puisque les choses sont établies noir sur blanc et sur un site gouvernemental.

Bon.

Sauf peut-être que tu confonds avec le blog du journaliste.

Anonyme a dit…

Non, c'est sur ce blog qu'un intervenant a répondu au même copier-coller venant du site du ministère de la culture turc que tu viens de ressortir.

1/2KL a dit…

Il y a eu réponses ici.

Sinon, ôte-moi d'un doute, Rüya = Ayşın ?

Anonyme a dit…

Non c'est sur ce blog.

Normalement t'as une bonne mémoire.

1/2KL a dit…

C'est plus que fort probable.

Ainsi donc, tu suis ce blog depuis tout ce temps mais sans jamais y avoir participé.

hmmm...

hoş geldin

Tom a dit…

Tu veux ma vision du nationalisme rüya?

Pour moi le nationalisme d'un pays indépendant et reconnu depuis 80 ans n'a plus lieu d'être. Quand des partis politiques turcs gueulent encore à la "bagimsiz türkiye" alors que ça y est, c'est bon, vous l'êtes indépendants les gars, je ne comprends pas.

Le nationalisme d'un peuple nié et opprimé est une réponse logique. Personne ne s'est avisé d'être nationaliste kurde avant que les kurdes soient niés. Si un parti comme le PKK a pu naître, c'est en réponse directe au délire des "kart kurt" et des "turcs des montagnes".

Dire "les kurdes n'existent pas" n'est pas raciste, dire "je suis kurde, j'existe" est raciste. C'est votre vision, mais je pense que dans la plupart des pays du monde, ça choque et ça choquera toujours. En tant que Breton je n'ai aucune sympathier pour les nationalistes et souverainistes français. Mais même si les Bretons en ont pris plein la gueule et si ils ont été partiellement acculturés, ils n'ont jamais connu ce que les kurdes ont connu.

Dans les 30 dernières années, les kurdes ont vécu sous la Turquie post coup d'Etat militaire, l'Irak de Saddam, la Syrie d'Assad et l'Iran des Ayatollahs. Et vous voudriez qu'ils ne soient pas "nationalistes"?

Les Türkmènes d'Irak ont été niés. On leur a demandé de se considérer soit kurdes, soit arabes. Ces salauds ont refusé. Ont ils eu tort? Sont ils des vilains nationalistes qui ont refusé de faire partie de la grande unité arabe?

Anonyme a dit…

J'ai rappelé ce qu'était le nationalisme d'Atatürk : défense des principes républicains à savoir laicité, caractère unitaire de l'Etat et respect de son intégrité territoriale.

A mes yeux, ces principes sont aujourd'hui encore menacés :

- Le principe de laicité l'est. Vous connaissez tous un peu la Turquie ici. Si vous y retournez discutez avec les habitants sur les changements comportementaux qu'ils ont constatés ces 10 dernières années chez leurs concitoyens. La montée de l'islamisme fait peur à tous les musulmans modérés même s'il est vrai qu'un musulman peut s'adopter facilement à un environnement qui devient de plus en plus religieux. Je peux manger dans un restaurant islamique dont l'accès est interdit aux hommes. Je peux même fréquenter un hôtel islamique ou une plage islamique pour être à l'abri des regards masculins. Mais ces comportements sont nouveaux et inquiétants car très éloignés de l'islam pratiqué par mes grand-parents.

- L'intégrité territoriale du pays est également menacée. Le PKK ne s'est pas crée pour donner des droits culturels aux kurdes, il a tjrs été un mouvement séparatiste. Même si aujourd'hui, ils disent qu'ils sont pour la démocratie, personne n'est dupe. Par ailleurs, les déclarations quasi quotidiennes de Barzani qui se prétend le leader de tous les kurdes de la région et qui affirme avoir la capacité de soulever les kurdes de Turquie contre l'Etat turc s'il le voulait montrent qu'il a des visées sur les territoires turcs. Ces déclarations qui ont soutenues par un grand nombre de membres du DTP notamment par Turk ne peuvent qu'inquiéter les Turcs.

- Le caractère unitaire est également menacé par le nationalisme ethnique kurde dont le but est de faire reconnaitre la spécifité kurde.

Donc si le nationalisme ethnique kurde est légitime pour certains kurdes, il est tout autant légitime qu'il soit combattu par les turcs car il met en danger l'Etat turc et les principes sur lesquels il repose.

Donc, je comprends que certains kurdes puissent être nationalistes, ce que je ne comprends pas, c'est votre positionnement : condamner le nationalisme turc tout en soutenant le nationalisme ethnique kurde. Si sur ATT, Tom est perçu comme un anti-turc, ce n'est pas tellement étonnant vu qu'il prend ouvertement parti pour les nationalistes kurdes ce qui du reste est son droit. Ce qui choquait les intervenants turcs d'ATT, c'est la publicité faite à Tom et à TE alors que visiblement le Pdt d'ATT défend des idées diamètralement opposées aux leurs. D'ailleurs, j'en profite pour demander à Tom s'il trouve naturel dans ces conditions que ses idées soient véhiculées par ATT ?

Tom a dit…

Ben à vrai dire je ne vois pas ou mes idées sont véhiculées sur ATT. Si pour vous, "un lien vers un site qui donne un lien vers un site" c'est du véhiculage d'idées... Moi je n'ai rien demandé hein.

Ensuite je ne "soutiens pas le nationalisme ethnique" blablabla: je ne suis pas pour un kurdistan turc indépendant, je l'ai dit et redit. Je ne soutiens pas non plus le PKK (si vous furetez un peu sur ce blog vous verrez ce que les apocus pensent de moi). Par contre oui, je suis pour un kurdistan du sud (irakien) indépendant, et je suis sur que la Turquie aurait beaucoup à gagner à le soutenir et à entretenir de bonnes relations avec lui au lieu de le menacer et de cracher sur barzani, qui ne fait que répondre au final. Les kurdes irakiens veulent collaborer avec la Turquie, mais en ont peur, ce qui peut se comprendre.

Donc DESOLE, vraiment, navré, mais je ne "soutiens pas le nationalisme ethnique séparatiste" des kurdes en Turquie. Trouvez vous un autre angle d'attaque.

Anonyme a dit…

"Ensuite je ne "soutiens pas le nationalisme ethnique" blablabla: "

Si puisque le DTP est un parti nationaliste ethnique dont le but est la reconnaissance de la nation kurde en Turquie.

Les nationalistes kurdes de Turquie ne veulent plus l'indépendance, ils veulent créer leur kurdistan en Turquie.

A lire et m'expliquer quelle
forme étatique peut répondre aux ambitions de Mehmed Uzun, romancier kurde.

http://www.radikal.com.tr/haber.php?haberno=227083

Tom a dit…

Olalaa... vous avez lu en détail le programme du DTP? Si ils annonçaient vouloir la reconnaissance de la nation Kurde en Turquie ils seraient déja tous en taule. Détendez vous un peu.

Je suis allé au Newroz de Diyarbakir en 2003, et j'ai meme ramené un foulard rouge vert jaune. Soutien direct au PKK non?

vous savez PERTINEMMENT qu'il n'y aura jamais un "kurdistan en Turquie" officiellement, arrêtez un peu de jouer à vous faire peur. Les plus démocrates de turcs seraient contre une telle option... Vous vous sentez menacée par des voiles, des mots, des idées, des langues, des opinions, sérieusement, détendez vous, allez vous ballader dans le "sudestanatolien", parlez aux gens, je ne sais pas moi!

Anonyme a dit…

Franchement, je ne sais pas quoi répondre. Bien sûr que les gens du DTP militent pour la reconnaissance de la nation kurde en Turquie sinon ce parti n'existerait pas en tant que parti ethnique.

Un Etat peut évidemment abriter pls nations. C'est d'ailleurs souvent le cas. Certains Etats reconnaissent consitutionnellement ces différentes nations alors que d'autres ne les reconnaissent que dans les faits comme en France et d'autes encore tentent de les ignorer aussi bien dans les faits que juridiquement. C'était le cas de la Turquie avant les réformes autorisant la diffusion et l'enseignement à titre privé de la langue kurde.

A part ça, Tom je crois qu'il faut arrêter d'écire des âneries comme "Vous vous sentez menacée par des voiles, des mots, des idées, des langues, des opinions". J'ai parfaitement conscience des changements institutionnels qu'implique un parti comme le DTP s'il venait à recueillir les voix de la majorité des kurdes. Ce qui n'est pas le cas actuellement.

Tom a dit…

La raison pour laquelle un parti kurde existe? Parce que les autres partis turcs ont nié leur existence et se sont opposés à toute reconnaissance? PArce que les autres partis étaient au pouvoir au pire moment de la répression?

Les Kurdes votent AKP ou DTP en grande majorité. Pour le reste, c'est un vote "asiret" et clientéliste. Ils votent AKP parce que c'est le premier parti à avoir fait qq chose pour les Kurdes. PRobablement dans le but inavoué de morceller la Turquie...

Rüya, j'ai salué toutes ces réformes. ce qui me consterne c'est que ces réformes ont eu lieu de 2002 à 2004, et que la situation a regressé depuis. C'est bien beau d'autoriser des écoles privées quand on sait que de nombreux kurdes n'ont pas les moyens de payer les uniformes et les livres pour l'école publique. C'est bien beau de les autoriser et ensuite de les empecher d'ouvrir parce que les portes n'ont pas la largeur réglementaire.

Je pensais que suite aux réformes, ils suffirait de quelques années pour vaincre les obstacles des "laïcards" et nationalistes de la bureaucratie, qui considèrent qu'une loi votée par le parlement élu n'est valide que quand elle leur convient. Mais le retour de baton a été terrible.

Ensuite, pour vous le MHP est il un parti Ethnique?

Anonyme a dit…

Pour moi être kurde n'est pas lié à l’appartenance à une ethnie, si demain, Tom, Jacky, Rüya, un Africain qu'il soit Noir ou Blanc, un Asiatique, ou un Aborigène d'Australie se dit Kurde alors je le considérerai volontiers comme un Kurde.
Nous sommes tous les produits de mélanges de populations, il serait illusoire de penser que nous appartenons à une ethnie ou à une race…
Je ne fait pas exeption à la régle, je suis certaine d'être le fruit de ces brassages. Mais ce qui me différencie de Rüya et d'autres, c’est mon sentiment d’appartenance à la Nation Kurde.
On pourrait peut-être, par la force, me contraindre à dire le contraire mais nul force ne peut me contraindre A PENSER autrement.
Ma subjectivité est inaliénable!

Ma conception de la kurdicité est politique(moderne) et subjective ET NON ETHNIQUE: sont Kurdes, ceux qui se disent Kurdes. Un point c'est tout!

Il n'est pas nécessaire de fournir un pedigree. Seul compte la volonté politique et individuelle et par conséquent la subjectivité de ceux qui se pensent Kurdes.
Cette volonté est irréductible et elle n’est liée à aucune condition objective d’existence (ni l’absence d’un Etat-nation, ni l’absence d’une langue, ni l’absence d’une Histoire ne peut être opposé à la volonté politique d’individus libres de vouloir se regrouper au sein une entité politique au Kurdistan).

Il suffit de se reconnaître dans la Nation Kurde, d’avoir le sentiment de former une communauté d’intérêts et de solidarités avec les Kurdes, d’avoir la volonté de vivre ensemble, pour pouvoir, en toute légitimité, œuvrer à la réalisation une telle entité politique.

L’entité politique kurde en question peut se réaliser sous la forme d’un Etat-nation, d’un Etat fédéré, ou d’une entité politique autonome ou d'une autre configuration politique, peu importe ; ce qui est compte, c’est que les droits politiques (à travers des partis politiques…) et les droits culturels (enseignement des langues minoritaires à l’école publique, chaîne de télévision …) des minorités turcs, assyriennes, chaldéennes, arabes, arméniens... qui vivront au sein de cette entité politique kurde soient respectés.
Car, nous les Kurdes nous avons retenu les leçons de l'Histoire qui nous a appris malheureusement à nos dépends que l'entité politique que nous appelons de nos voeux ne saurait être ethno-nationaliste (sous peine de tomber dans les mêmes travers que les Etats qui nous ont dominés) mais bien multiculturaliste et respectueuse des différences et singularités qui constitue la richesse d'un pays.

Nationaliste kurde.

Tom a dit…

Zur supas dikim! Merci pour ce message! ça me rappelle un géant blond barbu aux yeux bleus rencontré à Diyarbakir, çerkes d'origine et parlant kurmanci comme père et mère... il ya chez les kurdes quelques malades qui se disent purs descendants des Mèdes, mais ils me semblent un peu fanatisés et minoritaires... malheureusement tout nationalisme s'opposant au nationalisme turc ne saurait être que néfaste et ethnique...

Anonyme a dit…

Fermu! Tishtek nebu Tom jan!

D'ailleurs pour continuer dans la même logique, je dirai qu'un Kurde peut se renier en tant que Kurde et préférer se dire Turc. Nul ne peut le critiquer ou interférer dans son choix, s'il s'agit d'un choix librement consenti (sans pression sociale, mentale...)

Mais, il faut laisser le choix aux Kurdes, (à chaque kurde et non pas seulement à ceux qui abondent dans le sens voulu et se conforment à la pensée unique officielle) d' extérioriser librement leur subjectivité, sans complexe, sans honte, ni sentiment de culpabilité.

Sar chawa

Tom a dit…

Merde mon lexique de kurde (editions Doz) me disait "Tistek Nabe" pas "Tistek Nebu" :) en fait c'est comme le breton personne est d'accord sur la prononciation :D

Legleg a dit…

Tom, les 2 sont justes
Je crois que "nebu" est une forme de passé et "nabe" est au présent...

Tom a dit…

Autant pour moi

c'est quand meme regrettable qu'il n'existe pas de méthode correcte en français pour apprendre le kurde :(

Anonyme a dit…

A Rüya et à tous les Turcs éclairés de son calibre:

Les Kurdes sont un peuple,un peuple présent dans cette région depuis très longtemps,région qu'on appelait déjà "KURDISTAN" il y a des siècles!Il ne s'agit pas de dire aux dictatures qui se partagent notre territoire "on était là avant,alors foutez le camp",mais d'exiger d'elles qu'elles respectent notre spécificité.Comme tous les peuples nous avons des droits et ne cesserons JAMAIS de les revendiquer,que les choses soient bien claires.Et parmi ces droits,le droit à L'INDEPENDENCE est notre droit le plus ABSOLU!Un peuple qui n'est pas independent n'est pas LIBRE.
En Turquie l'indépendence n'est pas à l'ordre du jour,nous revendiquons simplement aujourd'hui que la clique nationaliste et raciste respecte nos droits les plus élémentaires.

Quant à Barzani,que la République ne s'inquiète pas,il n'a aucune prétention territoriale en Turquie.Il ne fait que répondre aux aboiements de Büyükaniche.Ce qui fait peur aux Turcs en revanche,c'est qu'un vent nouveau souffle sur l'"Irak nord" depuis 2003,un vent qui pourrait faire voler en éclats le château de cartes construit en 1923.Vois-tu mon(ma)petit(e) Rüya,tout le problème de la Turquie est là,elle a une identité nationale dont les fondements sont si artificiels et si fragiles que seuls les chars ont pu jusqu'à présent empêcher son effondrement.

Anonyme a dit…

Bêle Legleg!

Tistek nebu (ou tishtek nebu pour les commodités de la prononciation) signifie en gros: c'était rien.
Tistek nabe= C'est rien/Cela ne fait rien.

@ plus

PS: j'aime bien ton pseudo!

Tom a dit…

Ca me rassure

Hihi, la pauvre Legleg qui s'est fait traiter de frustrée dépressive parce qu'elle refusait de se faire appeller "Leylek" en Turc sur le forum d'ATT :D

Legleg a dit…

Ah oui, ce sont des fous furieux sur ce forum - mdr.
Tu en a pas marre de leurs délires?

Tom a dit…

Bof, savoir que ces gens existent et pensent comme ça permet de comprendre pourquoi la Turquie en est là ;)

Anonyme a dit…

"Ma conception de la kurdicité est politique(moderne) et subjective ET NON ETHNIQUE: sont Kurdes, ceux qui se disent Kurdes. Un point c'est tout! "

C'est la conception de la citoyenneté turque. Est turc celui qui se dit turc. Il n'a pas besoin d'appartenir à l'ethnie turque.

Toutefois, je me demande comment on peut appartenir à la nation kurde sans tenir compte de critères comme la langue ou l'ethnie dans la mesure où une nation est formée par des individus ayant conscience d'appartenir à un même groupe (ethnique, linguistique).

Dans la mesure où il n'existe pas d'Etat-nation kurde englobant d'autres nationd que la nation kurde, seuls les kurdes peuvent appartenir à la nation kurde.

Ps : Nation signifie peuple dans le langage courant même si en vérité c'est une construction juridique abstraite donc politique.

Anonyme a dit…

"Bof, savoir que ces gens existent et pensent comme ça permet de comprendre pourquoi la Turquie en est là ;) "

Vous n'avez pas cherché à les comprendre. Je fais partie de ces gens d'ailleurs :)

1/2KL a dit…

Je pense que la personne présentée par Radikal dit vrai.

Comment parler de « vivre ensemble », de démocratie sur le mode Baskın et nier le droit au PKK d’exister légitimement via un parti politique ?
Au lieu de cela, on préfère l’économie de pensée qui consiste à rejeter le PKK dans la catégorie « Oussama Ben Laden », ce qui ne s’est jamais avéré payant nulle part.
Il est question de démocratie ici et non d’approuver les idées du PKK.

Sur la subjectivité inaliénable. Précisément, le projet d’un Etat assimilateur est d’évacuer les autres sentiments d’appartenance via l’éducation, la télévision, l’armée, bref la pression sociale. Depuis 80 ans, il y a donc de moins en moins de Kurdes en Anatolie.

Pour l’indépendance, il faudrait peut-être cesser de la réduire à ceux qui ne la demandent même plus. Rüya, qui est juriste, saura mieux que quiconque que l’indépendance d’un peuple est légitimée sur le plan international par la Charte des Nation Unies art.1§2 ; art.55 ; la résolution 1514 (XV) et la résolution 2625 (XXV) des Nations unies.

L’indépendance est donc un droit reconnu.

Maintenant, je ne sais pas s’il y aura un « Kurdistan indépendant » prenant racine en Turquie mais il m’apparaît clair que tôt ou tard les frontières de ce pays seront modifiées. L’idée du statu quo en termes de frontières politiques date de la naissance de la guerre froide. Depuis le nombre de frontières et de retracements a explosé. Il faut être naïf pour croire qu’un État quel qu’il soit demeure éternellement.

Même après sa naissance, la Turquie a modifié ses frontières. La question de l’adhésion à l’UE touche aussi aux frontières d’ailleurs.

C’est plutôt symptômatique d’un esprit monolithique qui, à mon sens, ne peut pas faire long feu.

Anonyme a dit…

Le mouvement d'indépendance initiée par l'ONU concerne les pays colonisés. La Turquie ne colonise aucun Etat.

Je ne trouve pas pertinent de parler d'indépendance à moins que l'on me cite des intellectuels et des politiciens kurdes reconnus militant dans ce sens. Sur les blogs et autres forums, les intervenants ont tendance à parler à la place des intéressés eux-mêmes.

Quand on sait que le DTP ne recueille que 2 millions de voix, on peut penser que les kurdes ne sont même pas attirés par les partis nationalistes kurdes.

1/2KL a dit…

En fait, la coutume internationale concerne avant tout les pays colonisés par des pays européens.

Pour des raisons historiques bien sûr.

Néanmoins, il va de soi qu'ils ne sont pas les seuls territoires à avoir connu/connaître une occupation militaire d'un centre qu'ils ne reconnaissent pas.

Par la suite, il y a eu les anciens pays satellites de l'URSS, facilités par le fait qu'il y avait des entités politiques préalablement mais pas seulement.

Et les cas se multiplient : Kosovo, Cecnya, Kurdistan irakien, etc...

Il faudra bien trouver un statut pour ces pays. Le dénominateur commun est souvent le même : une minorité écrasée par des méthodes militaires et fascistes qui se désolidarise du centre. Cela suffit pour légitimer l'indépendance.

En Turquie, c'est le cas depuis très longtemps.

1/2KL a dit…

J'oubliais aussi le plus visible : la question palestinienne.

La Palestine qui ne subit pas la colonisation d'un pays européen et que l'on considère pourtant avoir droit à son indépendance depuis les années '70, toujours sur les mêmes bases.

Anonyme a dit…

et bein je dis bravo à Jacky, ya rien de plus à ajouter.
Sa vision sur la question au moyen orient, en l'occurence sur les kurdes, est très limpide, il maitrise carrément le sujet !
encore bravo !
Jacky êtes vous prof à sience po ?

Anonyme a dit…

Quant à vous Ruya partez en vacances, sa va vous faire du bien, j'en suis sûr !

Anonyme a dit…

J'attends tjrs de savoir quels sont les politiciens ou intellectuels kurdes qui souhaitent l'independance, le fédéralisme ou même une autonomie administrative ?

Si l'on considère que les politiciens du DTP sont des nationalistes kurdes et parmi eux il me semble que Aysel Tugluk n'est pas la plus modérée pourtant cette dernière promet qu'il ne sera jamais question d'indépendance, qu'il n'y aura plus de procation comme du temps de Leyla Zana.

http://www.radikal.com.tr/haber.php?haberno=227201

Si même le PKK ne parle plus de séparatisme, ne serait-ce pas parce que les kurdes de Turquie ne veulent pas l'indépendance ?

1/2KL a dit…

Non, non je suis juste un İnce Memed à ma manière (şaka, şaka).

Ayşın Hanım, tu oublies que Ocalan est en prison et comme le dit Chris Kutschera "Ocalan a peur, il a peur de mourir, et il est prêt à faire n’importe quoi pour sauver sa peau"

Ceci doit répondre en majeure partie à ta question.

Anonyme a dit…

Je ne parlais pas de Ocalan mais des intellectuels et politiciens kurdes. Ocalan lui a déclaré récemment qu'il ne pouvait plus encadrer les pots de colle du PKK qui décidément ne lui lachaient pas la grappe. Il a même dit qu'il suffisait de donner une femme à ces prétendus rebelles pour les contrôler. C'est élégant.

Jacky on utilise des pseudos ici. C'est aussi ton cas je crois donc je ne vois pas pkoi tu utilises mon prénom.

Anonyme a dit…

Les membres du DTP sont de grands démocrates.

Hier ils ont saccagé à coup de pierres le GQ du MHP à Agri.

Ils ont fait la même chose à Diyarbakir pour le QG du DP.

1/2KL a dit…

Tu sais, "Rüya", Ocalan est un intellectuel et un homme politique kurde... si, si... :-D

Bref, au lieu de t'en tenir à un seul prénom bien identifiable, tu préfères en inventer tout plein...

Sinon, n'oublie pas que le blogger de gogol, ce n'est pas un forum.

Ce n'est pas un bon outil pour poster au gré de ses envies. Peut-être devrais-tu t'atteler à ton projet de blog à la place.

Bonne journée

Ismail a dit…

"de nombreux kurdes n'ont pas les moyens de payer les uniformes et les livres pour l'école publique."

Sans vouloir minimiser les problemes politiques et économiques auquels sont confrontés (et dont ils sont souvent les victimes), je voudrais juste apporter quelques précisions par rapport a l'exemple qui a été donné :
- Les livres sont gratuits a l'école publique, jusqu'a la fin du college en tous cas j'en suis sur ! Il me semble que jusqu'au bac également ...

En primaire, pour pouvoir aller a l'école, le minimum demandé est :
- des crayons, des gommes et des cahiers (0,50 YTL pour un cahier et 0,25 YTL pour un crayon ou une gomme)
- le fameux "uniforme", pour les garçons les prix démarrent a 5 YTL et pour les filles a 10 YTL. C'est de la mauvaise qualité mais ça permet d'aller a l'école.

Pour info un paquet de Marlboro coute a peu pres 5 YTL et un paquet de cigarettes turques coute 2,5 YTL !

Ismail a dit…

Il fallait lire dans mon précédent message :
"Sans vouloir minimiser les problemes politiques et économiques auquels sont confrontés LES KURDES (et dont ils sont souvent les victimes)

Tom a dit…

Merci Jacky.

Il reste qu'accorder le droit d'ouvrir des écoles privées est déja très faible. Réussir ensuite à empêcher ces écoles de fonctionner est autre chose. Dans l'idéal, le kurde devrait être enseigné en primaire dans le public... la maîtrise d'une langue n'empêche pas la maîtrise d'une autre à parité. Il n'y a qu'en France et en Turquie qu'on peut penser ça.

Je pense que dans l'idéal les Kurdes veulent l'indépendance, mais sont aussi conscient que c'est à peu près impossible. Le problème est que certains turcs ne comprennent absolument pas de quel droit ils "n'aiment pas la Turquie".. on est ici dans l'affectif le plus total.

Les Kurdes ont saccagé le bureau du MHP à Agri? Je pense que le passif du MHP et des loups gris au Kurdistan lui épargnera de se plaindre :)

Legleg a dit…

Ben va faire un tour sur le forum de ATT, ils crient tous au scandale....

Tom a dit…

Ben on attaque leur parti chouchou... les pauvres victimes pacifistes et blanches comme neige :)

Anonyme a dit…

C'est assez surprenant de ne pas vous voir condamner les violences du DTP.

Vous êtes de drôles de démocrates ici.

Vous ne défendez pas la démocratie mais juste les nationalistes kurdes.

Neyse pas grave, je pensais quand meme que le niveau était plus élevé.

Bien à vous

Legleg a dit…

C'est vrai que le MHP n'a jamais été un parti violent... Ce sont des grands démocrates et jamais ils n'utiliseront de telles methodes au Kurdistan.

Tom a dit…

Aviez vous condamné les violences du MHP et du BBP lors des conférences Kurdes, des conférences arméniennes, de l'exposition sur les émeutes anti chrétiennes de 1955, du procès de Hrant Dink?

Anonyme a dit…

-->Rüya arrête ton hypocrisie sa devient lourd !
J’ai l’impression que ca t’énerve de voir que sur ce blog, il y a des Kurdes qui pensent différemment de ceux du PKK.
Et oui les laïcs turcs préfèrent que les kurdes pensent plus à Ocalan qu’à un KURDISTAN libre…:-) je me trompe ?
Mais grâce à des personnalités comme Leyla Zana les choses avancent.
Il y a quelques jours lors d’un meeting à Bingol : « lorsqu’on me dit que je suis de Diyarbakir, moi dis que je suis KURDISTAN î ! »
Et pour exciter elle continue « Ici ce n’est pas l’Est du pays, ici c’est le KURDISTAN » hé hé hé, trop forte cette Zana !
Sachez bien que vous ne pourrez jamais interdire à un peuple de choisir son destin.
Si les kurdes veulent leur pays indépendamment de votre Etat ce sera leur choix.
Comme dans toute démocratie c’est la majorité qui l’emporte, et même plus pourri des kurdes (cad turquisé ou ataturkisé) a en lui le rêve d’être maître chez lui, quite à prendre les armes…

Tom a dit…

Cruche un jour, cruche toujours, elle sert vraimet à rien cette pauvre Leyla Zana

Anonyme a dit…

Nan c’est vrai elle sert a rien, jsuis d’accord avec toi.
Mais c’est vrai que toi tu sers à quelque chose, par exemple à dire pas mal de conneries des fois...
Zana à seulement eu le prix Sakharov en 1995 par le parlement européen (comme Mandela en 1988…), à travers elle, l’UE a réagit sur « la question Kurde » et mis la pression sur les turcs pour que les kurdes puissent parler librement le kurde. Zana à donc uniquement servit à rien…
Et donc comme tu disais c’est une cruche et elle ne sert à donc rien ....

Tom a dit…

Oui oui elle a eu le prix Sakharov, on sait.

Elle aussi contribué à foutre tous ses collègues en cage et à faire virer tous les députés kurdes du parlement pour 11 ans. Elle est inconditionelle d'Apo, insulte Barzani et Talabani, et tu devrais un peu te renseigner sur ses diverses déclaration sur la Turquie en prison

Les Kurdes n'ont pas besoin de "Sehit", vous en avez pas assez comme ça?

Anonyme a dit…

je vois que tu es très mal renseigné sur son compte.

Sais tu que ce sont ses collègues députés kurdes qui lui ont incité à mettre les couleurs kurdes sur la tête...
Sais-tu que sa déclaration en kurde au parlement à été préparée à l'avance avec ces mêmes "collègues".
Et quand tu dis « Elle aussi contribué à foutre tous ses collègues en cage et à faire virer tous les députés kurdes du parlement », franchement parler en kurde pour dire « vive la fraternité entre kurdes et turcs » méritait la prison ?
Donc s’il faut fustigeait quelque c’est le gouvernement turc de l’époque et ses députés « démocrates » au parlement qui avaient manqué de courage

Et Sais tu aussi qu'elle est partie rendre visite à Barzani il ya moins d'un an...

Sais tu que son fils qui a donc grandit sans sa mère, habite depuis sur Paris, et est très ouvert d’esprit, même avec quelqu'un qui insulte sa mère de cruche…

Tom a dit…

J'ai déja plusieurs fois donné mon opinion sur ce geste:

c'était aussi magnifique que stupide. Courageux, mais inutile. Plein de panache, mais néfaste au final. Aussi con que "tirez les premiers messieurs les anglais" quoi.

Et BIEN SUR que ça ne méritait la prison, ni les insultes IMMONDES qu'elle s'est prise! Mais le fait est qu'elle savait ce qui allait lui arriver, et que la provoc frontale n'était pas la meilleure idée à l'époque. Evidemment que ce qu'elle a fait était magnifique, mais je te parle d'un point de vue pragmatique, pas sentimental.

Je sais bien qu'elle est allée voir Barzani y a un an. Mais elle a aussi suivi quelques années les mots d'ordres apoistes disant de le traiter de "chef tribal", etc etc.

Tom a dit…

Je suis désolé d'être si terre à terre, mais le DTP essaie de se faire élire tout en essayant de convaincre les turcs qu'ils ne sont pas séparatistes, et elle vient gueule KURDISTAN! Tu trouves que ça contribue au rapprochement! Moi meme j'emploie tjrs le mot kurdistan, mais je pense pas avoir d'impact médiatique! Elle elle sait bien que ses propos seront repris, et que la presse nationaliste va gueuler à l'atteinte à l'intégrité, et bla et bla

l'idéal c'est quoi? Que l'AKP et le DTP s'allier, que les droits des kurdes s'améliorent, ou une Passionara avec un serre tête tricolore qui se fait jeter des pierres à la tribune de l'assemblée????

Il ya 3 ans elle proclamait son attachement à l'identité et à la citoyenneté turque

alors si le mot cruche est trop fort, disons "girouette"!

Tom a dit…

Mais bon si, comme ton message le laisse entendre, tu es la fils de Mme Zana, je m'excuse de t'avoir blessé. Comment va Mehdi Zana sinon?

Le problème c'est que quand qq un dit quelque chose en 2004, je m'en souviens en 2007 :s

Par exemple le coup de la pétition des 195 intellectuels kurdes en 2004, qu'elle a récusé après l'avoir signé en disant ne pas l'avoir lue..

Anonyme a dit…

Il faut se plonger dans le contexte de l’époque, ou les kurdes n’existaient pas en turquie.
Tu étais peut être trop jeune, mais en mémoire de kurde, c’était l’un des événements de la résistance des kurdes de turquie qui a le plus marqué notre génération. Rien que ca !
A l’époque avec le seul mot « kurde », on pouvait être accusé de terroriste.
Alors les seuls couleurs kurdes, vert, rouge, jaune sur sa tête et ses paroles en kurdes au parlement d’ataturk, ont réveillé bcp de kurdes !
Son « sacrifisme » appel ca comme tu veux, a plus fait avancé la question kurde dan ce pays, que le martyr de 100 militants du PKK

Pour Barzani, jsuis pas daccord avec toi.
Si elle a insulté à l'époque c'était amplement méritait.
Car lui qui s'est jetait aux pieds des turcs pour combattre ses frères kurdes du PKK, il est devenu ensuite le toutou de ses protecteurs.
Maintenant Barzani se lève contre son ancien allié turc, je trouve ca lamentable, sachant que depuis le MIT à travers le PDK s’est bien installé dans le Kurdistan du sud.

Tom a dit…

Mouais, je trouve les PDK avait raison de vouloir se débarasser du "frère kurde", vu la merde que le PKK a foutu au kurdistan irakien et la jalousie féroce que lui voue Öcalan! le "Frère kurde" avait quand meme un bureau à Bagdad sous saddam, 'fin bon...

Barzani ne fait que réagir aux provocs et aux délires interventionnistes turcs, et le PKK y est pour beaucoup...

Alors on est d'accord, le "sacrificisme" était un joli coup symbolique, et une inutilité politique. A part emoustiller les Tatie Danielle Mitterrand en Europe... On peut quand même lui reprocher un poil d'inconstance politique à ton idole non?

Sandrine Alexie a dit…

"mais en mémoire de kurde, c’était l’un des événements de la résistance des kurdes de turquie qui a le plus marqué notre génération. Rien que ca !"

Quelle foutaise ! Faut arrêter la mégalo, dans le "Sud-Est", le nom de Leyla Zana ne disait grand-chose qu'aux délégations d'européens envoyées par le PKK... A part ça, les Kurdes de là bas se demandaient pourquoi on leur parlait tout le temps d'une député DEP emrisonnée alors qu'il y avait eu tant d'autres élus assassinés... Certains ne savaient même pas qui c'était ! Et pas mal d'élus du HADEP était loin de la porter dans son coeur, la marionnette d'Apo...

"Alors les seuls couleurs kurdes, vert, rouge, jaune sur sa tête et ses paroles en kurdes au parlement d’ataturk, ont réveillé bcp de kurdes !"

mdr, bien sûr les Kurdes l'ont attendue pour se sentir Kurdes en 1994 alors que la guerre durait depuis dix ans...

"Son « sacrifisme » appel ca comme tu veux, a plus fait avancé la question kurde dan ce pays, que le martyr de 100 militants du PKK"

Attention ça va vexer Öcalan, qui se plaignait déjà qu'elle lui fasse de l'ombre, cette intrigante... Il faut se souvenir que le Dogme c'est : AVANT LE PKK, les Kurdes ne savaient pas qu'ils étaient Kurdes etc etc.

Se faire mettre au gnouf et du coup torpiller pour 13 ans la présence de députés kurdes au Parlement sûr que ça a fait avancer les choses. Evidemment, le PKK a toujours préféré qu'une solution politique n'ait pas eu lieu, d'autant que l'essort du HADEP a inquiété pas mal les leaders du PKK à l'époque, s'agissait pas de leur confisquer "le soutien du peuple."

"Pour Barzani, jsuis pas daccord avec toi.
Si elle a insulté à l'époque c'était amplement méritait.
Car lui qui s'est jetait aux pieds des turcs pour combattre ses frères kurdes du PKK, il est devenu ensuite le toutou de ses protecteurs."

Bien sûr le PKK a toujours eu un comportement des plus fraternels envers les Kurdes d'Irak... Et n'a pas du tout fait régner la terreur sur les villages autour de Qandil. Et ne s'est jamais opportunément allié quand ça l'arrangeait avec Saddam ou bien ensuite avec l'UPK et l'Iran pour taper sur le PDK, en bref, un petit saint, le PKK ! :)

" sachant que depuis le MIT à travers le PDK s’est bien installé dans le Kurdistan du sud."

Et question infiltration-collaboration avec le MIT, le PKK en connait un rayon...

Anonyme a dit…

Barzani à aussi demander directement de l’aide à Saddam (alors même que sa tribu a en été victime) lors des affrontements avec l'Upk soutenu par l'Iran...
Arrêtons de se voiler la face.
Dans tous les leaders yen a pas un, pour rattraper l’autre, l’union est un handicape chez les kurdes !
Pour Zana Tu dis que c’est « une inutilité politique » lol
Il ne peut pouvait avoir de solution politique pour un peuple qui n’existait pas…. « turcs montagnard »…
Même aujourd’hui la Turquie qui ambitionne de rentrer en Europe ; détient un parlement qui n’as pas toute ses libertés, et dont l’armée est encore maître.
Alors dans les 90’s période la plus chaude n’en parlant même pas.
Que tu veuilles ou nan, Zana et les autres ont fait le meilleur choix, et « cette provocation » à été très utile, sachant aussi qu’à l’époque leur jours étaient au sein du parlement…

Sandrine Alexie a dit…

Je pourrais répondre qu'elle a fait un choix d'esbrouffe, comme une poupée médiatique avide qui a pris goût aux feux de la rampe.

D'un autre côté tu dis toi-même qu'elle s'est laissée une fois de plus téléguidée :

"Sais tu que ce sont ses collègues députés kurdes qui lui ont incité à mettre les couleurs kurdes sur la tête...
Sais-tu que sa déclaration en kurde au parlement à été préparée à l'avance avec ces mêmes "collègues"."

Marionnette un jour, marionnette toujours, donc ?

Anonyme a dit…

Marionnette peut être, mais courageuse aussi... elle était consciente des risques.
Ah oui c’est vrai question marionnette les européennes s’y connaissent tellement, elles ont leurs mots à dire sutout, même pour dire des conneries, et elles ne se laissent jamais influencer par d’autres même pour une honorable cause.
Pour finir Leyla Zana, n’a même pas fini son cursus scolaire du collège.
Grâce à son mari, elle a vachement progressé lol
Hormis son courage avérée, elle est très bon communicante, comparée à d’autres qui ont derrières eux de nombreuses années d’études dans des facultés française très réputées.

Tom a dit…

Son mari qu'Öcalan accusait d'être un agent? ;)ils ont été un peu en bisbille non?

Oui c'est vrai, les diplomes sont une chose impure, et il faut des mois de rééducation pour s'en tirer...

Allez on ferme messieurs dame, soyez sage pendant le WE, je suis pas la ;)

Anonyme a dit…

Jsuis d’accord avec « pilling » le seul défaut du PKK c’était d’être trop coco-socialiste avant de mettre la culture en avant.
Son autre erreur c’est qu’il met au centre de son idéologie un seul homme : APO
Sinon pour le reste ni le PDK ni l’UPK peuvent se vanter d’être meilleure parti que PKK.
Tous deux ont commis de nombreuses erreurs.
Dans le sud du KURDISTAN les rares personnalités intègres sont ceux à l’image de Neçirvan Barzani ou Mahmoud Osman, le reste est de mentalité trop féodale.

1/2KL a dit…

Il vaut mieux être très prudent quand on entre dans le jeu du pragmatisme utilitariste.

Parler de "provocation à éviter", ce peut revenir à donner une légitimité à un système qui est profondément injuste.

Un exemple :

Récemment, le maire de Sur, Abdullah Demirbaş, a provoqué les autorités turques en employant pour son administration des langues qu'il savait très bien qu'elles les considereraient comme séparatistes.

Il aurait du attendre un vent favorable d'en haut et leur demander la permission.

etc...

En fait, chaque exemple de désobéissance civile peut être utilisé et dans tous les contextes que l'on veut : Gandhi aux Indes, le régime d'apartheid en Afrique du Sud.

Donc, non, tous ces gens innocents que l'on a mis en prison n'ont pas fait preuve d'un manque de pragmatisme... et de collaboration.

Anonyme a dit…

Ah merci Jacky tu tombes toujours pile poile au bon moment.
Tu exprimes bien ce dont je pensais, mais que d’autres ne comprennent pas, car peut-être n’ont jamais pu lire l’âme des peuples opprimés
Donc Leyla Zana a eu bcp de courage pour ce qu'elle a fait.
Maintenant les "piling ou les tom" seront tjrs la pour critiquer, ou peut être ne comprennent-ils pas vraiment.
Mais que fallait-il faire à la place de Zana?
Tu prends un bon exemple en citant Gandhi, les kurdes aussi étaient à peu près dans le même "dénuement intellectuel" que les indiens à l'époque, il fallait donc des symboles forts pour faire réagir les autorités.
Gandhi avait donc incité les indiens à vendre eux mêmes leur sel, ce qui était strictement interdit, le sel étant un monopole anglais...
Leyla en parlant en kurde dans un parlement turc à marqué des consciences...
Courageuse un jour courageuse pour toujours.

1/2KL a dit…

Bon, je poste un truc dans ce fil pour l'inscrire dans une certaine continuité... tant qu'à faire.

Sur le site Turquie européenne, il y a un article de Radikal traduit énormissime. Je ne dis que ça.

Il y est question de la création d'une chaire de sciences politiques au sein de l'Institut des Sciences Politiques de Paris avec les fonds d'une... banque : BNP Paribas.

Déjà, l'investissement privé dans une unif, c'est toujours suspect en soi mais là, ce n'est que le premier grade.

Le but de la fondation de cette section selon Pierre Mariani, un des directeurs de la Banque ce serait "de contrer le lobby arménien".

Morceau choisi :

« Il est vrai que les Arméniens ont un lobby très puissant. De plus, ils se sont élevés jusqu’aux postes de décisions en France. Les Turcs de France sont plus nombreux que les Arméniens mais ils n’ont pas réussi à constituer un lobby. Les Turcs ne sont pas organisés sur ce plan. Nous n’avons pas vu se manifester des responsables de la diaspora ou de la communauté turques. »

Ça rappelle des trucs que l'on peut lire sur certains autres sites supects tout cela.

Mais le "meilleur" est au début :

« La Turquie est considérée par certains Français comme ‘le pays qui tue les pauvres Kurdes’. Vous ne méritez pas une telle image. Nous devons travailler ensemble pour changer cette image, pour vous faire connaître réellement aux Français qui vous connaissent mal. »

Mais qu'est-ce qui a bien pu donner une image si "fausse" et si "négative" de la Turquie. Serait-ce les méchants arméniens hargneux, serait-ce l'islamophobie des français qui auraient inventé toute cette histoire ?

Donc, on disait, Radikal, Turquie européenne, un journal et un site progressistes ?

Tom a dit…

Personellement je suis assez d'accord. La Turquie n'est pas QUE un pays qui tue des kurdes et a tué des arméniens, et c'est un peu l'image qui prédomine en France :)

Anonyme a dit…

Si c’est cette image que les français ont des turcs, et bien tant mieux !
Sa m’étonne un peu que les français se soucis des kurdes mais bon, il y a une grande part de vérité.
Les atrocités commises par la Turquie lors de soulèvements de populations Kurdes n’est pas imaginaire !

Et depuis quand le journal Radikal est progressiste?
Un journal qui soutient obstinément qu'Ataturk n'a fait que de bonnes choses pour la Turquie est loin d'être progressiste.

La Turquie sera progressiste lorsqu’elle aura accepté son passé.
Les turcs ne seront plus considérés comme des sales brutes lorsqu’ils comprendront un jour que dire seulement« fière d’être turc » dans un pays qui compte plus de 20 millions de kurdes ne veut rien dire !

1/2KL a dit…

Ce n'est pas en faisant un travail de "marketing", car c'est bien le terme qui convient, autour d'une Turquie imaginée, rêvée et factice que l'on va améliorer la situation.

C'est le projet dont il est question ici. Un projet mais certainement pas un "progrès".

En outre, les propos de ce directeur financier sont répugnants et méprisables. Il a le tact pour balayer de la main la souffrance des gens qui n'est pas quelque chose qui peut se gérer, se rationaliser et se faire oublier au gré des besoins.